
c e lle s -c i, qui ne lui laissent que les ailes. Ces fourmis sont
sur-tout friandes de sucre, et se réunissent quelquefois en,
si grand nombre siir le vase qui le renferme , qu’elles le
couvrent entièrement. Il n’y a pas,de meilleur moyen, pour
■ éloigner les kakerlagor des coffres et des malles, que de mettre
du camphre dans les habits ; l’huilé de kaiopouti(t) et de kulit-
lavang, les chasse'ainsi que les petites fourmis. Elles ne peuvent
- en supporter l’odeur , et périssent presque dans le moment. Je
me suis servi fréquemment et avec succès , de l’huile de kaiopouti,
qui est plus volatile et ,d’un verd clair, pour .conserver
mes insectes" et le s . préserver des fourmis.; Je me suis, amusé
plus d’une fois à tracer sur une table un cercle avec cette huile,
qui a l’odeur du camphre, et de la térébenthine, et à mettre
une fourmi dans l’enceinte de ce cercle. L’insecte-n’osoit pas
sortir de sa prison, l’odeur l’étourdissoit, il chanceloit et mou-
roit. La même chose arrivoit quand je graissois avec cette huile
des cartons dans lesquels il s’étoit glissé quelques fourmis. Elle
est également mortelle pour tous .les insectes sur lesquels elle
agit plus ou moins promptement. Enfin , cette huile. précieuse
guérit aussi de plusieurs maladies.
Les Indiens ont différentes espèces de sauterelles qu’ils
nomment soubar (a) , et dont la poitrine est aussi longue que
’ le corps. Elles lèvent toujours les pattes de devant, comme
lorsque les Indiens veulent saluer ou demander quelque chose.
Cet insecte est très-indolent, il se remue peu et lentement.
Sa poitrine ressemble parfaitement à la queue_d’une feuille, et
ses ailes avec leurs veines obscures , à une feuille même. Il y
a encore une autre espèce de sauterelle (3) nommée feuille
(l) Oleum k a j o p u t i .
(a) Mantis precatoria, religiosa'
(3) Mantis gongylodis.
Nota. La sauterelle se nomme malak
en persan , djerâd en arabe, poringue
en hindoustamy, et kili en tamoul. La
plupart des Africains et beaucoup de
nations asiatiques, particulièrement'les
errante
errante et vivante, que l'Indien regarde comme un être sacré
ou au moins d’heureux augure.
Arabes, mangent des sauterelles. Ces
derniers se font même un régal de
l ’espèce qu’ils nomment djerâd. On voit
dans leurs bazars ou marchés des tas
énormes de sauterelles grillées ou frites.
On les conserve ainsi apprêtées
pendant quelque tems, en les saupoudrant
d’ un peu de sel. Les patrons des
embarcations ont soin de s’en munir.
On en mange au dessert ou bien en
prenant le café. Comme cet insecte
paroît ruminer, c’est ce qui peut avoir
déterminé les Juifs et les Musulmans
à le mettre au nombre des animaux
purs, malgré leur horreur pour les
tortues , les huîtres et les grenouilles.
Au reste, cet aliment n’a rien de répugnant.
Son goût approche de celui
de la chevrette. Les femelles oeuvées
sont les plus délicates , et passent
même pour un assez bon restaurant.
Voyez les Observationsphilosoph. d’un
voyageurj p. 45. Note du Rédact.
Tome I. Qq<i