
sette ; car ils font rôtir ces anneaux sur des charbons et les
mangent. Rien de*plus simple que la manière de préparer ces
anneaux. On bat des courroies de boeuf jusqu’à ce qu’elles soient
bien arrondies et les bouts confondus de manière à ne pas laisser
voir la jointure. Les enfans portent des anneaux de jonc, pour
s’accoutumer d’avance à ceux de cuir.
Ils ont ordinairement la tête nue; mais les petits-maîtres
s’affublent d’un bonnet de peau , de forme conique; quelques»
unes de leursfemmes Se serrent la tête avec une large courroie
de peau de buffle ornée de coquilles. Je ne dois pas oublièr les
anneaux de fer.et-de cuir dont ils se chargent les bras , les enfilages
de perles de verre qu’ils achètent par échange aux Européens,
et qui circulent autour de leur col et de leur corps. Malgré
leur paresse et leur saleté , la vanité perce à travers l’ ordure
dont ils sont enduits. Outre les breloques dont ils ' se
chargent et qui leur paraissent charmantes , ils ne’manquent
pas , dès qu’ils doivent se trouver avec des étrangers, -de se
barbouiller le visage et d’y dessiner diverses figures en brun ou
en noir.
Quelques-uns s’attachent, avec des courroies derrière les
épaules , un sac de cuir qui leur descend jusqu’aux reins : des
bandes pendantes comme des franges et chargées de coquilles
qui font, en s’entre-choquant, une espèce de cliquetis , ornent
la partie inférieure de ce sa c , qui leur sert à conserver diffé»
rens objets. 1
Outre ce sac de cuir, ils suspendent encore à leur collier
une écaille de tortue pour conserver leur boukou et leur tabac,
Les Caffres portent des pointes de porc-épic (1) enfilées dans
leurs oreilles , et les femmes qui habitent plus avant dans la partie
orientale de la contrée, relèvent la couleur brune de leur
teint par des pendans d’oreilles en cuivre,
Les Caffres se passent dans le bras gauche des anneaux d’ivoire
ou de laiton. Ils sont encore plus curieux que les Hottentots de
plaques polies , soit en cuivre ou en fer. Us’ les attachent à léurs
cheveux et sur différentes parties, de leur corps.
Tous ces peuples, excepté les Boschismans, sont bergers ,
et possèdent en général de nombreux troupeaux , sur-tout les
Namaquas et les Caffres, dans les pays desquels les Européens
n’ont pas encore fait d’établissement. C’est une cérémonie assez
plaisante de voir les Hottentots faire passer un troupeau entier
devant le feu , afin que l’odeur de la fumée qu’ils y contractent
les préserve des attaques des chiens sauvages. Ils subsistent du
produit de leurs troupeaux et de leurs chasses, car.ils ne
manquent pas de buffles, de gazelles de toute espèce , de vaches
marines et d’éléphans. Ils mangent aussi différentes espèces de
racines , telles que celles des iris , des ixies (1) et des fèves de
schotia (2).
Les hommes boivent du lait de vache qu’ils traient eux-
mêmes , et les femmes du lait de brebis. Quelquefois ils le mêlent
avec de l’eau pour étancher leur soif, ou bien ils boivent de
l’eau pure , ou , comme nous l’avons déjà remarqué, ils sucent
des ficoïdes (3) et autres plantes juteuses.'
Chaque sexe et chaque âge a chez eux ses occupations particulières.
Les hommes font la guerre , traient et tuent les animaux
, travaux interdits aux femmes , fabriquent leurs armes
, &c. Les femmes ont soin des enfans , vont chercher le
bois, déterrent les oignons et apprêtent le manger. Elles font
bouillir ou rôtir la viande , et pour la plupart du tems la retirent
du feu à moitié.cuite; ils la mangent ainsi sans sel et sans pain.
Ils se procurent du feu en frottant deux morceaux de bois dur
l’un contre l’autre. Les enfans des Caffres s’amusent à lancer
(1) I r id e s , i x ioe , moroeee g la d io ü .
(2) S c h o t ia a fr a .
(3) M e s em h r y a n th em a } a lb u c c e .