
que je viens de décrire , vues du Cap, paroissent ne former
qu’une chaîne ; mais en les parcourant, je vis qu’elles étoient
disposées sur plusieurs plans.'
Rebeck - Castel est une chaîne de montagnes qui s’étend de
l ’est à l’ouest, et terminée par la montagne noire ; elle n’est
pas lout-à-fait parallèle avec la file de montagnes situées
au-delà.
Arrivés à la ferme d’un sellier, nommé Cornelis Gosen, il
fallut y laisser un de mes boeufs qui boitoit de la hanche, et qui
se trouyoit hors d’état de continuer la route.
Nous trouvâmes la grande Berg-rivier extraordinairement
enflée par les pluies, et nous ne pûmes la traverser au gué
ordinaire, de Vleermuys (1) ; cependant nous la. traversâmes le
lendemain, dans un bac, près delà ferme de RitIsbert.
Ce cultivateur a toujours un bac en bon état , et se fait bien
payer de ce soin, Chaque propriétaire de fermes»situées au-delà
de la rivière, lui donne huit florins par an. Cette contribution
est la même pour toutes les fermes grandes ou petites, pour
les colons pauvres comme pour les riches, soit qu’ils se servent
souvent ou rarement de ce bac ; quelques-uns même n’y passent
jamais., parce qu’en été l’eau de la rivière est assez basse
pour qu’ils puissent-la traverser à gué avec leurs charriots chargés
de marchandises. Pit Isbert reçoit encore un droit de tous
les passans qui entrent dans son bac pour aller de l’autre côté
de la rivière.
Après cette traversée, nous tirâmes vers Johannes Lieben-
berg, où nous commençâmes à voir des vignes , des jardins plantés
en citronniers et en orangers. Le chemin est solide et composé
de rochers rougeâtres; les champs me parurent assez riches
en pâturages.
Les deux journées suivantes furent consacrées à visiter la
ri) Montagne aux chauves-souris.
ferme
E N C A F F R E R I Ê . i 5y
ferme de Christian-Liebenberg, Gert-Kemp , auprès de Dassi-
Klipp ( i ) , et lé défilé' de la,montagne de Karton. Enfin nous
arrivâmes, mouillés jusqu’aux os , chez Vilhem Burgen : pendant
toute cette traite nous n’ avions cessé d’ avoir la pluie sur le
dos. En outre , i l : serait difficile de se. former une idée de la
difficulté et de l’escarpement des chemins que nous rencontrâmes.
En effet, tout le monde .s’ accorde à regarder la gorge
de Karton comme un des plus dangereux défilés des montagnes
d’Afrique; elle traverse la chaîne des montagnes detRoodesand-
Kloof (2), mais plus près de l’extrémité inférieure du côté du
nord.
Dans la partie orientale sur-tout, le chemin est pierreux ,
étroit, escarpé, bordé à gauche par un affreux précipice. Si
l’on s’écartoit de la voie, de la largeur de la main, la voiture,
les hommes et les boeufs* seraient abîmés. Ce passage étoit d’aï -
tant plus dangereux que la pluie a voit rendu le chemin très-glissant
, et, les boeufs ne tenoient point pied. La ferme .est située
su pied,de la montagne : le colon et sa femme ne furent pas peu
surpris de l’arrivée imprévue de leurs hôtes par ce passage et
par un pareil tems,. -
Le pays forme, comme Roodêsand, une vallée large , environnée
de montagnes de. tous côtés, arrosée par un ruisseau
nommé Olifants-rivier (3). Il est fort riche en pâturages : elle est
absolument séparée de-Winter-IIoek (4) et autres montagnes voisines.
Elle différé aussi de Roodêsand en ce. que le sol est beau-
coup plus bas ; elle n’a que quelques portées de fusil de large.
Ravis d’avoir sauvé nos équipages d’un pas si dangereux,
UQus partîmes pour nous.rendre. chez StolkBurger , et nous traversâmes
la rivière d’Olifant, que nous laissâmes ensuite sur
la gauche. 1
(1) Montagne des daims,
(a) Défilé du sable rouge,
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(3) Rivière de l’élépfiant.
(4) Coin d’iiiyer, '
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