
rûmes à l’envi. pour avoir les plus belles fleurs , nous nous
piquâmes de manière à nous, en ressentir pendant plusieurs jours.
Nous arrivâmes enfin au Logement des’ maîtres , harrassés
de fatigue et n’-en pouvant plus. Il est situe dans une vallée environnée
de montagnes et d’une colline. passablement haute,
qu’il nous falloit traverser pour nous rendre dans une. autre contrée
aussi peu fertile que celle que nous venions de quitter.
L’endroit même désigné sous le nom de Logement des maîtres,
■ est agréable , environné de petits bois ,. avec un ruisseau d eau
.douce. A gauche, dans la partie occidentale de la montagne,
.est un grand trou , semblable a une salle ; j y montai et Je
trouvai les-noms de plusieurs voyageurs écrits sur la muraille.
Je visitai-encore une autre grotte voisine de celle-ci, et beaucoup
moins grande.
: La première avoit une fente dans laquelle, un arbre (1) avoit
.pris racine. Il étoit. d’une très-belle venue et avoit - plus .de
.quatre-aunes suédoises de haut. Il ne pouvoit .cependant avoir
d’autre eau que .celle de la pluie , "qui sans doute se conservoit
dans la fente même."
Toutes les montagnes d’ici et des. environs sont; Sèches , maigres,
brûlées et couvertes de grosses pierres , nues et. isolées
les unes des autres^
Tandis que nous nous reposions et que nous laissions reprendre
haleine à nos bêtes, un Colon qui-venoit d’Olifants-rivier ,
nous annonça qu’il y avoit sur la route que nous devions prendre,
un lion nouvellement descendu des montagnes., qui avoit
déjà poursuivi un Hottentot.
Comme nous'n’avions pas d’autre chemin, il fallut bien nous
décider à braver le danger. Le lendemain 26 nous nous mîmes
en marche 5 et pour être mieux en état de défense , nous
voyageâmes à cheval pendant toute la journée, avec notre fusil
(1) P robablem ent un sideroxylon.
chargé à balle sur notre épaule, f et tout armé; Nous arrivâmes
apres . la.nuit close chez Pierre V.anseele à Olifaiits-rivier, où
des gens très-affables envers les étrangers nous retinrent pendant
quelques jours. ; .
Toute la route est sablonneuse, et les éminences que nous
franchîmes offrent des. rochers nuds et une pierre; de sable rougeâtre
, composée de.petites pierres qui semblent s’être,réunies
et condensées pour former le rocher, mais après avoir été polies
par les vagues de la mer. .
Plusieurs montagnes de cette contrée sont aussi plates en
dessus que les montagnes de laTable. Elles se terminent derrière
Olifants-rivier , avant de parvenir jusqu’au rivage dont elles sont
séparées par une plaine nue et large d’une journée de che-.
min. Les montagnes de Boeke-Veld , ■ situées de l’autre côté
.d’.Olifants-rivier , finissent également sur le.même rivage, .par
des escarpemens très-élpvés et non pas en pentes douces.
, On trouve ici - des melons d’eau des. Hottentots, nommés
kamerup ; c’est une racine remplie de jus. Ils mangent encore
une autre racine de lobélie (1), qu’ils appellent Tcarup. Ils ont
aussi le .talent de. faire une liqueur enivrante en mêlant le jus
.de la; racine d’une-ombellifère (2) avec du miel.
. Le colon me porta ses plaintes contre un oie sauvage (3) qui
s’étoit fixé dans la grande rivière d’OIifant, tout près de l’habitation,
et qui faisoit beaucoup de dégât dans ses bleds. Il avoit
déjà tiré cet oiseau avec de la dragée, mais il ne, l’avoit que
légèrement blessé : cette mal-adresse n’avoit servi qu’à rendre
l’oiseau plus . sauvage et plus méfiant. Il-s’envoloit de l-’ autre
coté de la rivière , du plus loin qu’il appercevoit des gens de
l’habitation, et personne ne pouvoit en approcher à la portée
( 1 ) Lobelia. g y p t e d e B u f îb n , Hisl. nat. des Ois. g ,
(2) Moore vortet. p a g e 7 9 , t . I V , p i . en lùm . nos g™
{3\Anas Ægyptiaca. C ’ es t l ’o ie d ’E - 9 8 2 , 383. Lam.
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