
plus .de solemnité. D e s soldats forment le c e r c le . L e lieu dü
supplice est un p eu é le v é , et se trou v e situé entre la v ille et
la citadelle.
L e 8 août on p end it un e s c la v e , p our un crime capita l.
Après que les coupables ont subi leur supplice dans la ville
sur la p la c e des exécutions , on les transporte le soir aux fourch
e s patibulaires , dressées hors l ’ enceinte des murailles ; on
y . a c cro ch e le cadav re enfermé dans une armure de fe r , où
il se Conserve très-long-tems ; ou b ien on l ’ expo se sur une-roue.
Celles; destinées aux Européens sont au bas de la queue du Lion,
Il y. en a hors de .la citadelle auprès de la riv iè re Z o u t , pour
le s e s c la v e s e t les Hottentots,
C H A P I T R E X.
O n s e n r .1 t i o K s sur les Hottentots et sur les Coffres.
L e s Hottentots se choisissent ordinairement un :c h e f , qu’ils
nomment Kaplain ( c a p i t a in e ) , e t ont une espèce d’alliancQ
a v e c la compagnie hollandoise des Indes orientales , e t le g om
v e rn eu r du Cap confirme c e lte n om in a tion .C e tte . année je vis.
a r riv e r un de c e s capitaines H o t ten to ts , a v e c quelques hommes
de sa nation , pour re c e vo ir l’ approbation suivant l ’ancien usage.
On lui donne , pour marque de sa d ig n ité , une canne surmon-
, t é e d’ une grosse pomme de laiton , sur laquelle sont gra vées les
armes de la Compagnie. C e c h e f conduit sa troupe contre l ’ennemi
en teins de g u e r r e , oü à la chasse des bêtes fauves :
alors il lan ce le p remie r son za g ay e . C e sont les seules; circonstances
-où il ait une p rééminence m a rq u é e ; ca r par-tout
ailleurs il ne jouit pas de plus de considération que les autres.
A la vérité , il p orte ordinairement une peau -de v e au ou de
t i g r e , tapdis que la plupart n’ en ont qu’une de mouton,
En
En parcourant c e tte immense c o n t r é e , je n e trou v a i que
quelques res tes ra re s .e t épars de c e tte nombreuse nation d’Hottentots
, q u i , au commencement de c e s iè c le , couvroit de ses
tentes les plaines e t les v allées ; mais à mesure que le s colons
se sont étendus , c e u x - là ont été obligés de se re tire r et d’abandonner
leur pays natal et leurs pâturages à ce s nou veau x venus.
En outre , la p e tite v é r o le , fléau jusqu’alors inconnu parmi e u x ,
en a fait périr une innombrable multitude.
On n e trouv e plus maintenant que -quelques .h ameaux ( i)
dont les habitans p ourvoient par e u x -m êm e s à- leu r propre
subsistance, ou sont attachés tan tô t au se rv ice de la C om p a gn ie ,
tantôt à ce lui des' co lon s , pour la garde, e t l’ éducation, des bes tiaux.
C ’est- sur-tout auprès du Cap que- c e tte nation est vraiment
foible e t p eu nombreuse ; ca r , à quelque distance dans l’ in té rieur
des t e r r e s , elle conserve encore- quelques res tes de son
ancienne vigueur.
Cependant ces foibles débris p orten t encore leurs anciens
noms, qui- servoient autrefois: à désigner chacune des nations
qui hab itoient des ’p rovinces p a r t icu liè re s , e t les rivières qui
arrosoieht ces provinces ou en formoient les limites. Elles é to ien t
plus ou moins nombreuses e t riches en b e s tiau x , selon que le
pays abondoit en eau. L a nation en m as se étoit composée de
quelques milliers d’h om m e s , e t chaque p ay s avoit à -p eu-près
l’étendue d’une province, .
On nomme Gouïeman (2) les. Hottentots qui hab iten t le plus
près du Cap. Us s’ étendent jusqu’ à Bay-Ealso , à la montagne
Ilollandoise-ho l tenlo te , e t d e -là à-"gauche , - jusqu’à S te llen -
bosch, L ’ espace renfermé entre ses limites est assez considé-
(1) Ges hameaux, composés d’un (2) Corruption de g o o t m a n , hoir.*
certain .nombre de liâtes j se nomment me bon, selon le V aillant. -N o t e d u
hrcial. N o t e d u r é d a c te u r . r éd a c te u r .
Tome I. F f