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En 176 1, 1e gouverneur. Tulbagh eiiToya dans l'a partiV septentrionale
que je viens de parcourir, une karavanne composée-
de dix-sept Chrétiens et soixante-huit Hottentots , avec quinze
voitures. La conduite de cette expédition fut confiée à un bourgeois
nommé Hop. On y joignit, pour le compte de la Compagnie
, trois autres personnes, Farpenteur-Brmk,le maître )ar
dinier Auge et Bykvoet, chirurgien. On leur donna trois voitures,
un grand bateau , de la poudre , des balles , du tabac e.
autres objets. . ,
On expédia cette karavanne d’après le rapport d un colon,
qui ayant pénétré très-loin dans cette partie de l’Afrique, vint
communiquer au gouverneur les renseignemens que lui avoit
donnés un Hottentot. Celui-ci avoit entendu parler d un peuple
de couleur jaune , qui habitoit encore plus loin, qui portoit
du linge, et qui circulpit dans les montagnes voisines d’une
grande rivière. On conclut de-là qu’il devoit y avoir sur la cote
quelque établissement portugais : ce dont le Gouvernement avoit
intérêt de s’assurer. . ... r
U n e partie de la karavanne se mit en rente le 16 juillet i 7bi.j
les autres allèrent la joindre auprès d’Olifants-nvier, au 3i e
demé 4o minutes de latitude, et au 58“ degré 18 mm de
longitude. Ils marchèrent directement-vers le mord. Jusqu au
6 décembre de la même-année, ils firent cent vingt milles et
demi, et ne s’ arrêtèrent que vers le 26e degré 18 mm. de latitude
,’ au 3y= degré 3/ min. de longitude , et revinrent au Cap
le 27 avril 1762 , sans avoir découvert cette nation jaune , qui
faisoit l’objet de leurs courses. C’ est la plus longue excursion
que les. Européens aient faite dans cette partie de l’Afrique.
Tout ce pays est se c , montagneux, avec des chemins très-
pierreux, et manque d’ eau. L ’inutilité des militaires dans les
expéditions précédentes , avoit détourné- le gouverneur d’en
admettre dans celle-ci. Elle n’étoit composée que de bourgeois
fibres et de colons. Malgré cette sage précaution, l’entreprise
n’eùt pas le succès qu’on devoit en attendre. Les intérêts particuliers
se heurtèrent et causèrent des querelles et une foule de
difficultés. Il n’étoit cependant pas nécessaire d’en ajouter' de
nouvelles à celles que la route présentoit d’elle - même. Les
cailloux dont elle étoit jonchée , causèrent une mortalité bien
fâcheuse parmi les boeufs de trait. En outre , les colons n’usèrent
pas avec toute la discrétion convenable de la permission
que le Gouvernement leur avoit accordée, d’ acheter par échange
des bestiaux aux Hottentots. Ce défaut de prudence et même
d’équité , nuisit considérablement à la réussite de leurs opérations.
Au lieu de différer leurs opérations mercantiles jusqu’à leur
retour, ils les firent presque toutes [en allant, persuadés qu’ils
gagneroient davantage, et pour débarrasser leurs voitures du
poids des marchandises , et sur-tout du fer qu’ils ayoient emporté
pour leurs échanges. Mais la karavanne se trouva chargée d’une
immense quantité de bestiaux, dont il fallut abandonner la
majeure partie sur la route, faute d’eau. On en avoit à peine pour
lés bêtes de somme des voyageurs (1),.
Il y a quelques années que Kloppenborg, vice-gouverneur,
fit' aussi un voyage au nord du Cap , accompagné d’un arpenteur,
d’un marchand et d’un chirurgien j mais n’ayant pas été
au-delà des habitations des colons, il ne rapporta aucune
observation nouvelle ou utile.
(1) On trouve des détails plus étendus
sur ces voyages dans le Beschrei-
bungs des Vorgebunges de Menzel ,
seconde Partie, p. 189 et suiv. et dans
la relation même de ces voyages, par
Allamand, publiée à Leipsick en allemand
, 1779 , in-8°. Ces voyageurs
parvinrent jusqu’au 25e degré de latitude
sud, c’est-à-dire, plus loin
qu’aucun des Européens qui les av oient
précédés. Les principaux voyageurs ,
qui depuis M. Hop 'ont pénétré dans
l ’intérieur de l’Afrique , sont .Tliun-
b e rg , Sparmann , Gordon, qui malheureusement
n’a publié qu’un extrait
de ses précieuses observations ; Pater-
son, et enfin le Vaillant. ( Note d*
Forsterp trad. pav leréd. )
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