
1774. V O Y A G E
est un peu plus haute que Paarl ; elle doit son nom aux zèbres,
ou chevaux sauvages' (1) du Cap, qui s’y trouvoient autrefois
en grand'nombre. Le gouvernement n’y conserve qu’une douzaine
de belles bêtes, qui vivent très-paisiblement et qui ne sont
pas du tout ombrageuses.
Le 7 , à l’habitation de Losper.
• Le 8, nous passâmes auprès de' celles de Pierre Losper et
de Jean Walther, pour nous rendre à la ferme de Breyers,
non loin de Riebeck-Castel, fondateur et premier gouverneur
de la'colonie. .Cette montagne est d’une hauteur considérable
et fort escarpée de tous côtés.
. Un jour, tandis que l’on dételoit nos voitures pour laisser
paître nos bêtes , nous essayâmes nous deux mon compagnon
de voyage, de monter sur le plus haut sommet de cette montagne
; nous commençâmes par une extrémité, et fûmes obligés:
d’ en faire presque le tour, pour parvenir jusqu’à . la cime :
quand nous y fûmes arrivés , nous vîmes très-bien nos voitures
directement sous nos pieds ; mais plusieurs escarpemens nous
en séparoient, et nous croyions être obligés .de reprendre le
chemin par où nous .étions venus. 11 ne s’agissoit pas moins
que de faire une course d’un mille ; cependant tout en nous
promenant et en rassemblant des plantes rares., je trouvai un
chemin beaucoup plus court, mais aussi plus dangereux, qui
conduisoit de l’autre côté de la montagne ; c’étoit une crevasse
longue de quelques brasses,' et si étroite.qu’une personne de
taille et de grosseur médiocres, avoit peine à y passer; dans certains
endroits elle étoit taillée à pic : je m’y hazardai, et en
grimpant avec mes pieds et mes mains, je passai de -l’autre.côté ,■
où je me trouvai à une portée de fusil de nos-voitures. Mon
camarade et son chien restèrent stupéfaits : tous deux auroient (l)
(l) Equus {ebra.
bien voulu me suivre ,-mais la hardiesse leur manquoit : le
chien hurloit en faisant mille tentatives, sans oser cependant
avancer. Cet acte de témérité me procura une très-petite plante
que je trouvai dans une fente de la montagne , et que depuis
j’ai inutilement cherchée par-tout ailleurs.
Le 1 1 , au gué et au bac de Vlier-Muys : nous trouvâmes sur
notre chemin, la ferme dé Lombard, de Owerholsen, et la
montagne à miel, qui est basse et peu étendue. .
Le 12, au dépôt’ des bestiaux de Wielhem-Burgen, auprès
du gué et de la rivière de Matjes , que nos voitures passèrent
dans un bateau et nos, bêtes a la nage.
Le i 3> j’observai un arc-en-ciel dont les couleurs étoient
assez pâles; il étoit formé par.un brouillard qui montoit.
Le i 4, à l’habitation de Hanekamp , auprès de la montagne
de Pieket, dont la direction est ici du nord au sud; mais la
partie du nord-est forme une courbure vers le nord-ouest : en
outre, l’extrémité septentrionale de la montagne se-prolonge
jusqu’à la longue chaîne de montagnes qui s’étend elle-même
jusqu’au rivage de-la mer. On voit aisément que la montagne
de Pieket a une direction absolument différente de toutes les
autres montagnes , mais uniquement dans sa partie orientale ;
car. vers le nord, elle ne s’écarte pas de la direction du sud-est
au nord-ouest. Cette montagne plus haute que Riebeck-Castel,
est très-escarpée , et même inaccessible dans plusieurs endroits
de sès patties orientales et septentrionales.
' Elle produit un buisson nommé sand-olive (î) ; il a un bois
■ ( i ) O livier de sablé, ( Dodonæa
augustifolia ). On donne aussi à Cet
arbrisseau le nom de-bois de rein ette,
parce qu’il a une odeur qui approche
de celle de la pomme de reinette. Cet
arbrisseau ressemble beaucoup au dodonoea
viscosa de L innée ; mais ses
feuilles sont plus longues et beaucoup
plus étroites : elles sont linéaires, pointues
, et pareillem ent visqueuses dans
leu r jeunesse. V oyez-en la figure dans
mes Illustrations, pl. 3o4 , f. z. Lam.