
d’usages 5 ils en construisent les maisons , en façonnent des'
chaise sd es tables , des lits, des échelles , des ustensiles de
n a v i r e s e t tout le menu mobilier de leur ménage. •
L’art nautique n’ a pas fait chez eux de grands progrès 5 un-
tronc d’arbre creusé T long de quelques aunes et de largeur
suffisante pour contenir une seule personne ,. telles sont les
barques -, sans voiles , avec lesquelles ils naviguent dans la
rade, qui est > à là vérité , aussi unie qu’un miroir (1).
Des joncs minces , tantôt entiers , 'tantôt fendus en .plusieurs
brins plus ou moins fins ,. leur tiennent lieu de cordes 5 ils lient
même très-adroitement avec ces joncs ; ils savent aussi en faire
des paniers beaux et forts, et en tresser de larges tapis de pied f
sur lesquels on s’assied. 1
(1) Ces barques sont fort pointues de
Tavant et rondes en dessous. De peur
qu’ elles ne 'chavirent, on attache des
deux côtés de l ’avant et de l ’arrière
deux gros roseaux longs d’environ une
brasse. Par-ce moyen, on adapte à
la barque une voile si grande , qu’elle
semble toujours prête à sombrer sous
voile. Ces barques vont d’une vitesse
étonnante. «— On fait aussi un grand
nombre de fustes ou cothures à Las-
saon, ville de Java r située entre
Charabaon et JapaTa, dont lés envierons
produisent du bois propre pour
les constructions. Au reste, quoiqu’il
y ait beaucoup de vaisseaux dans
toutes les îles des Indes orientales,
ils sont tous d’une petitesse extrême,.
et porteroient tout au plus quarante
tonneaux. Premier Voyage des HoUan-
dois, page 369 du tome I des Voyages-
de la Compagnie des Indes orientales*
( Note du rédacteur. ),
C H A P I T R E V.
E t a t p o l i t i q u e d e l ’ i s l e d e J a v a -
Q uoique les Hollandois occupent une bonne partie de Java,
le reste de Pile , qui n’est pas très-considérable., forme plu-
sieurs petits royaumes dont les .souverains dépendent de la
compagnie.
L’empereur de Java, qui fait sa résidence à Sourikarta., dans
la partie méridionale de Pile, tient le premier rang parmi eu x -
Bantan a un roi ( i) , Madoura un régent , et Djakyakarta un
sultbân.
L ’empereur dé Sourikarta se qualifie de sousou hounang (2) t,
c ’ est-à-dire , prince des princes.
Pakobauna, soutien du monde.
Senapati ingalaga , colonel du pays et des camps.
^d’ bdoul rahhman, serviteur de Dieu (3).
Sadjidin panatagama , protecteur du trône.
Les titres du sultbân de Djokiakarta sont : *3
(1) Van-der-Hagen, qui parqouroit
ces parages en 1600 et 1601 assure
<i qu’il y avoit à Bantam un gouvernement
particulier pour les femmes .,
qu’elles élisoient une princesse du sang
royal pour les gouverner, et que tous
les différends quis’élevoient entre elles
étoient portés devant cette souveraine.
Parmi les privilèges dont elle jou it,
d it- il, on regarde comme le plus beau
celui de parler au roi sans en demander
la permission ». Recueil des Voyages
de la Compagnie des Indes orientales,
t. I l , p. 2S1 et 282. Note du r i-
dacteur.
J (a) L e même mot, écrit en caractères
arabes dans la onzième dissert,
de Reland, doit se prononcer sauso-
nan. (Rédact. )
(3) Littéralement, serviteur du Miséricordieux.
Ces mots sont arabes. El-
rahhaman est une des épithètes de la
divinité dans les litanies des musulmans.
Note du rédacteur.
L I I 2