
nouvellement rafraîchi ; ils étoient épais au point de dérober
entièrement la vue de la contrée , et formoienl un nuage impénétrable
aux yeux les plus perçans. Ainsi les fermes situées
au pied oriental de la montagne-, jouissent du jour bien plutôt,
quand le soleil se lève sur son sommet qui est couvert de neige,
et qui conséquemment paroît blanc; dans le meme moment,
toute la partie orientale se trouve éclairée. Celles, au contraire,
qui se trouvent dans la partie occidentale , ont le soleil
bien plus tard sur leur borison. Je visitai plusieurs fois la montagne
du Lion, située, à la gauche.de -celle de la Table , et dont ^
la cime ferme une pointe presque inaccessible ; une pente Ion-'
gue et rapide règne depuis cette pointe, et aboutit à une colline
courbée qu’on nomme la queue du lion (i).- La base de
cette pointe .est tellement escarpée d’un côté , qu’on ne peut
y monter qu’à l’aide d’une corde attachée au -rocher., qui .d’un
côté est taillé à pic. Sur le-sommet .on a établi, pour décou-
VrirJ es vais seaux en mer, un corps-de-garde , avec une batterie
de trois canons et un grand mât pour bisser le pavillon.} on tire
autant de . coups dé canon qu’on apperçoit -de bâtimens qui
approchent du Cap. Par ce moyen le gouvernement en commît
bien précisément Le nombre avant leur arrivée.-Le corps-de-
garde est un bâtiment construit sur le nocher même ; il y a
une cheminée pour préparer la nourriture des soldats. .La surface
de ce rocher est recouverte d’un sable rouge , qui se mine
et laissé en roulant des trous considérables-.
Le soir, la sentinelle descend auprès de sa guérite , placée
entre la montagne de la Table et celle du Lion.
Dès que les vaisseaux qu’ on a reconnus approchent, on bisse
Un pavillon sur le dos du lion (1), et dans la citadelle quand
ils entrent dans lé port, jusqu’à ce qu’ils aient salué. Quand un
( 1 ) Lewen-start. (2) Lewemg.
bâtiment ne fait que passer à la vue du Cap sans s’arrêter, on 'H H flR fl
baisse le pavillon de la montagne du Lion, après qu’on l’a perdu
de vue.
Le pavillon des signaux change chaque mois , et ressemble,
au mot d’ordre de nos armées ;- car ce sont les -directeurs d’Eu^
rope qui en ordonnent la couleur. Elle 11’est connue que. des gouverneurs
du Cap et de Batavia , et indiquée dans un paquet
cacheté qu’on remet aux capitaines de vaisseaux qui doivent
doubler le Cap en allant aux Indes ou en venant en .Europe.
En tems de guerre ils peuvent connoÎLre si le Gap est tombé au
pouvoir des; ennemis, et savent conséquemment s’ils peuvent
s’y'arrêter.
L ’espace situé entre la montagne de là Table et là citadelle,
étant également exposé au vent et au soleil, conséquemment
très-aéré., a été désigné pour l’ emplacement du nouvel hôpital
que la Compagnie se propose de faire construire ; il doit être
plus vaste et plus commode que l’ancien , qui, depuislong-tems,
n’est, pour ainsi dire, plus habitable. Il est arrivé déjà d’excellons
ouvriers, munis de tous les outils nécessaires , et le
gouverneur Von-Plettemberg a posé la première pierre au mois
de novembre de l ’année dernière. Quoiqu’on y travaille jour et
nuit, il n’avance pas v îte , parce que messieurs les inspecteurs
trouvent leur intérêt à le prolonger, et préfèrent d’employer
les ouvriers et les matériaux à leurs propres bâtimens.
Au bas de la montagne de la Table sont plusieurs petits bancs
de sable volant, qui changent de position une ou deux fois, par
an,.selon la direction du vent. Quelques-uns deviennent stables,
se.couvr.ent d’herbes et même de plantes, J’en remarquai un au
bas de la queue du lion, qui- est vraiment singulier ;. car il peut
servir à démontrer la formation de la montagne , et d.e ses
couches. La plaine de sablé e.st située au-delà des batteries,-,
du sud au nord , dans la même direction que la montagne : elle
.s’étend dans tout le .pays , en faisant des détours plus q,u.moins
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