
je retournai à Groot-vaaders-Boch (1), où l’on coupe plusieurs
espèces d’arbres pour le service de la Compagnie. J’espérois en
trouver quelques-uns en floraison ; mais la saison n’étoit pas
encore assez avancée , et il n’y avoitquele calodendron (2). De
, jolis papillons vendent voltiger autour de ses fleurs et les sucer
, sans que je pusse en attraper un seul. Un coup de fusil
chargé à dragées , fit tomber quelques branches avec leurs
fleurs.
Les jours suiyans nous tirâmes vers les rivières Breede et
Zonderende ( 3); cettè dernière est si profonde, qu’il faut la
traverser dans un bac. Auprès est situé un poste de la Compagnie
, nommé Tigerhoek (4) , que nous visitâmes, et en
longeant la même rivière , nous rencontrâmes un autre poste
nommé Zoete-Melk-Valley (5). *
La chaleur dévorante de l’été et le v en t, avoient déjà desséché
la campagne,
Le psoralier pinnée (6), est une herbe extrêmement incommode
pour le cultivateur, à cause de ses immenses racines qui
pénètrent profondément dans la terre , et qu’ils ont beaucoup
de peine à extirper.
Une chrysomèle (7)bleue, mangeoit l’orge et y faisoit beau*
coup de tort.
Vis-à-vis Plaatte-kloof (8), sur le côté de la montagne ,*sont
situés les bains chauds \ connus sous le nom d’olifans bacl (q).
Cette fois je n’eus pas occasion de les voir.
Depuis l’augmentation de la chaleur, les mouches s’étoient
multipliées dans beaucoup de fermes , et devenoient très- 1
( 1 ) B o i s d u g r a n d -p è r e . , - (6) Psomlea pinnala.
( ? ) Calodendnim. (7 ) Cliijsomila.
(3) R iv iè r e l a r g e e t r i v i è r e sans f in . (S) V a l lé e p la t e .
(4) C o in du t ig r e . (9) B a in de s é lép lia p s .
(5) V a l lé e d u la i t d o u x .
Incommodes, Le moyen le plus simple d’en diminuer la quantité
, est d’accrocher au plancher de petits balais qu’on trempe
plusieurs fois par jour dans du lait doux5 quahd il est suffisamment
chargé de mouches , on les fait tomber dans un long sachet
, que l’on tord pour les y écraser..
Si les serpens se font craindre des hommes, ils ont aussi
pour leur compte un ennemi redoutable. L ’oiseau dit le secrétaire
(1) , en détruit et en mange une grande quantité 5 il les
étourdit si bien avec ses ailes, qu’ils ne peuvent le piquer, et il
lès écrase avec ses pattes. Cet oiseau mange aussi de la viande
et des racines.
Les sangliers sont si friands des fruits du brabey (2), qu’il en
reste rarement sur la terre pour semence, a moins qu’ils ne tombent
entre les pierres. ..
Le 27, nous allâmes aux bains chauds de la montagne noire,
qU’on nomme ici Badagter de Berg (3).
Ces bains ont leur source dans une colline à gauche sous la
montagne , avec deux ouvertures principales. L’eau qui est
passablement chaude , dépose dans le fond des rigoles qu’elle
forme, un sédiment d’un jaune clair. La colline est constituée
d’un minerai de fer, ou d’une lave ferrugineuse, pesante, noire,
brillante et très-compacte ; elle donne du feu avec le briquet 5
le chemin est tout noir par le minerai pulvérisé qui le couvre ,
et qui ressemble à de la suie. L’eau a un goût d’encre-ferrugineux
, mais non pas sulphureux. La poudre de squme (4) ,
ainsi que le vitriol de cuivre (5) , la noircit ; lé sucre de plomb
la blanchit. Les malades boivent de cette eau et s’y baignent
sans observer de régime. L ’eau forme un petit ruisseau depuis
sa source jusqu’à une maison de planches, dans laquelle on a 1 * 3
( 1) Secretaris. Falco serpentanus, (4) China.
(à) Brabejum stellatum. (5) Vnnolum cjprinum.
(3) B a in d e d e r r iè r e la m o n ta gn e .