
nettes; en outre, depuis cette époque, nous avons pénétré
bien plus avant dans le pays, sur lequel nous avons aussi
acquis des notions bien plus étendues.
La cinquième partie du volumineux ouvrage de a-
lentyn renferme une description de la pointe méridionale
de l’Afrique ; mais ce voyageur, au reste très-estimable,
n’ayant vu le pays qu’en passant, n’a pu écrire que d’après
des rapports plus ou moins fidèles.
M. Masson , habile jardinier anglais, avec qui j ’ai fait
deux voyages dans l’intérieur des terres-(1), a donné une
relation de ces deux voyages dans sa lettre à M. Pringel,
président de la Société de Londres. Cette lettre , ainsi que
la relation de son premier voyage avec M. Oldenbourg ,
a été insérée dans le soixante-sixième volume des Transactions
philosophiques, année 1776, page 268 et suivantes;
mais l ’auteur ayant été obligé de se restraindrè
dans les bornes resserrées d’un mémoire semblable à
ceux qui composent ces Transactions, s’est vu contraint
de supprimer une multitude de détails dans lesquels j ’ai
cru devoir entrer.
Le professeur Sparrmann, dans son ouvrage publié à
Stockholm en 1783, s’étend principalement sur la géographie
et la zoologie. Cet habile et laborieux naturaliste
a décrit une foule d’animaux sur lesquels Kolben n’avoit
débité que des absurdités 1 nous lui devons en outre beaucoup
de découvertes utiles. Je me serois bien gardé de
rien publier sur le Cap de Bonne-Espérance, si l’on eût pu
(1) Y oyez p. 246 et 329 de ce volume.
P R É F A C E DE L ’ A U T E U R . xiij
me soupçonner de vouloir, entrer en lice avec un concurrent
aussi redoutable ; mais l’attention toute particulière
que j ’ai donnée à la botanique , doit écarter un soupçon
aussi mortifiant qu’injuste. Je me flatte qu’on ne m accu-
seroit pas de présomption , si je prétendois avoir éclairci
quelques points relatifs à l’histoire naturelle , à la géographie,
à la physique et à la médecine , qui avoient été
négligés par mes prédécesseurs. Il s’en faut bien que j aie
tout épuisé; et ceux qui parcourront ces contrées, où la
nature est encore au berceau, ne perdront certainement
pas leurs peines.
: La colonie hollandoise du Gap prend chaque jour de
nouveaux accroissemens ; non-seulement le terrain qu’elle
occupe est défriché, mais il y en a des portions d’une fertilité
surprenante ; il produit tout ce qui est nécessaire
aux besoins de la v ie , et alimente amplement les ha-
bitans.
On ne trouve dans toute l’étendue de cette colonie aucun
grand lac , ni aucune rivière navigable ; on ne pêche que
sur les côtes de la mer , et à l’embouchure des rivières.
Il n’y a point de forêts, pas même de bocages à l’ombre
desquels on puisse se réfugier pendant les grandes chaleurs
; point de prairies pour les bergers et les troupeaux.
L ’avide Européen dédaigne les métaux vils et grossiers
que cette terre semble produire à regret.
On n’a pas encore songé à introduire dans cette colonie
des établissemens qui me paroissent indispensables, tels
que des tribunaux, des magistrats, des postes , pour favoriser
le transport des voyageurs et de leurs bagages,