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vedères. Le lierre couvre souvent les murailles entières des
maisons , et le“buis taillé en mille formes différentes représente
des figures d’animaux, des pyramides , des charmilles, Sic.
En attendant le vaièseau qui devoit me conduire à Rouen,
je ne manquois pas un jour d’aller rendre visite aux collections
et à la bibliothèque de M. Burmann.
• Ce fut-là que je jugeai par ma propre expérience combien
il est utile pour celui qui étudie une science quelconque , d’avoir
sa bibliothèque sous la main , de pouvoir la ranger., dans un
ordre conforme aux différentes parties auxquelles il- se livre ,
et de comparer, par exemple , les descriptions d’histoire naturelle
avec les sujets même qu’on a sous les yeux. En effet, souvent
deux ou trois volumes ne suffisent pas, et il faut compulser
itn certain nombre d’auteurs.
Je n’ ai pas besoin de démontrer le peu d’utilité des grandes
bibliothèques ouvertes seulement certains jours de la semaine,
et confiées à un bibliothécaire qui ne peut s’intéresser également
à toutes les sciences. D’abord elles n’ont pas toujours un catalogue
imprimé (1) ; ensuite on ne peut emprunter à la fois le
nombre de livres nécessaires; il est même difficile de les changer.;
Ainsi un étudiant ne peut se dispenser, pour son propre intérêt,
de se former peu à peu , selon ses moyens, une bibliothèque'
relative à la science qu’il cultive; car l’ expérience, d is - je , a
prouvé combien on dévoit attendre peu de secours des grandes
bibliothèques publiques.
Parmi les livres rares de M. Burmann -, je crois devoir indiquer
les figures de Rumphius , représentant des coquillages et des
(1) L e catalogue imprimé de la bibliothèque
nationale , en 10 vol. infol.
renferme au plus la moitié des titres
des ouvrages manuscrits ou- imprimés
, conservés dans ce magnifique dépôt.
I l faut espérer que le gouvernement
profitera des premiers momens
de tranquillité que nous aurons , pour
faire suivre cet important ouvrage , et
indiquer aii moins aux savans de l’Europe
les richesses que nous possédons,
Note du rédacteur.
poissons -, dessinées et enluminées par Rumphius le fils, dans 1 île
d’Amboine; les dessins originaux de plantes , par Petiver; les
papillons enluminés de Melle Mérian, les plantes d’Amboine par
Rumphius , également enluminées., J’examinai avec la plus
grande attention plusieurs herbiers des Indes orientales et occidentales
, particulièrement celui d’Hermann et d’Oldenland,
collés dans des livres.
Après m’avoir vu classer et décrire des plantes' de genres qui
comprennent un grand nombre d especes , comme 1 yxie , la
bruyère , l’aspalat, &c. (1) M. le professeur Burmann me confia
qu’il cherchoit les moyens de me faire voyager à Surinam ou au
Cap de Bonne-Espérance, aux dépens du Gouvernement Hol-
landois. Je tâchai de lui exprimer ma rëconnoissance pour ses
officieuses intentions, et le désir que j’avois de les voir réaliser.
Mais en lui laissant appereevoir combien j’étois surpris de la
confiance qu’il accordoit à un étranger qui n’avoit pu se faire
connoître que depuis quelques jours , il me répondit , que depuis
l’été qu’il avoit passé à l’académie d’Up,sal, il avoit conçu la plus
tendre amitié pour la nation suédoise, et que je lui avois plu en
particulier , à cause de l’assurance avec laquelle j’avois nommé,
classé et décrit une grande quantité d’objets d’histoire naturelle
peu connus.
Il me fit part en même temps de ses plaintes, sur la modicité
des appointemens des professeurs , qui suffisent à peine pour le
paiement du loyer , de manière qu’il est obligé d’avoir recours
à la médecine-pratique pour subsister ; ce qui le dérange des
études pour lesquelles il avoit le plus de goût. Je félicitai intérieurement
nos professeurs d’Upsal, qui n’ont pas besoin dé
partager leur temps entre l’étude , leur classe et des courses
lucratives.
J.e visitai le jardin médicinal .d’Amsterdam, et .différ.ens hôr
C 'a
(1) Yxia} erica, aspalathus,