
sont des remparts contre'les attaques des renards et des loups ,
autant par leur épaisseur que par leurs épines, .
Quand oii.abat l’acacie d’Egypte ( î ) , il tombe quelquefois
sur le bûcheron 5 alors ses épines, entrent très-profondément
dans le corps, se cassent, et y restent. Les gazelles en mangent
les: feuilles , et ont souvent de ses épines dans les pieds,
sans en être estropiées.
On trouve dans le creux des montagnes un grand nombre
d’assi ou agouti du Cap (2), qu’on croit sujets aux menstrues.
Les montagnes de sable sont recouvertes d’une couche1 de ce
même sable extrêmement blanc, que le vent agite et pousse
à son gré.
- Une rivière peu considérable qui formoit une espèce de petite
baie , avec un trou profond , me donna le moyen d’observer
un tournoiement assez curieux ; l’écume et toutes les
ordures nageoient au-dessus du trou vers les extrémités d’alentour
, ët en sens contraire du cours même du ruisseau. Le
centre formoit une espèce de creux. ’
Le débordement des rivières nous retint ici plusieurs jours.
Nous passâmes- deux fois la Koré., la Zand-rivier (3) , qui est
souvent à sec , et Riet-fonteyn (4) , et la Claesvogts-rivier,
pour arriver à une ferme appartenant à le Roux.
Je remarquai dans cette course le gui du Cap (5) , plante
parasite semée sur les branches d’ arbres , par le moyen des
excrémens des oiseaux qui mangent son petit fruit : on la voyoit
sur-tout sur une espèce-de sumac (6).
De-là nous allâmes à Philip-Bota, non loin de la ferme de
Gerts 5 il nous fallut traverser une rivière profonde, auprès de
laquelle est située la ferme de Droski. Nous nous arrêtâmes à
Jacob-Bota.
(1 ) Mimosa nilotïca. ' (4) Fontaine aux roseaux.
(2) Cavia capensis. Erxleb. p. 352, (5) Viscum capense.
(3) Rivière de sable. . ' : ) (6) Rhus.
On me montra ici de la mine d’argent (1) mêlée de pierre à
chaux transparente et mal crystallisée , et de bitume ( 2).
Les villageois la nomment urine de dassi, parce qu’ils la croient
pleine de l’urine de ces gros rats de montagne qui sont si
çommuns. J’appris que l’on en trouvoit une grande quantité
dans les crévasses delà montagne (3) , principalement auprès
d’un énorme quartier de rocher saillant, qui forme une espèce
de couronne. Le bitunïe, quoique sale , est assez recherché des.
villageois, qui l’emploient pour les foulures et autres accidens
semblables.
Le buisson à cire (4) produit un fruit couvert de graisse,
semblable à la cire. On le jette; tout entier dans une chaudière
remplie d’eau bouillante, pour faire fondre la. graisse qu’on
écume ensuite j cette graisse, semblable à de la cire grise et
mal-propre, n’a pas tout à fait autant de consistance , est. ce-
peridant plus, dure que le suif. Les paysans en font de la. chandelle
, mais les Hottentots la mangent comme du pain, tantôt
seule , tantôt avec de la viande. -
Nous longeâmes les rivières de.Bruynt-Jes et de.Leujve (5) ,
jusqu’à celle,, de Keure - Boom , qui doit son nom au sophora
du Cap (6), qu’on trouve en grande quantité sur, ses bords. .
On prend la racine de cet arbre infusée avec l’asçjépiade
ondulée (7) , contre la çolique.
Le gypse crystallisé que renferment les montagnes d’Afrique,
étant réduit en poudre,, sert à nettoyer les plaies. 1 2 3 4
(1) Mica argentea.
(2) Bitumen.
(3) Cavia capensis.
(4) Myrica cordifolia. Cet arbrisseau
est du même genre que notre gale de
France et que le cirier de la Caroline.
11, est particulièrement remarquable
par ses petites feuilles en coeur , dentées
, un peu r qides-, sessiies et éparses .
On le cultive au jardin des plantes-
Lam.
(5) Les rivières de Bruynt-Jes et dir
Lion.
.• (6) Sophora Capensif.
(7) Asclépiosundulata,.