
comparables à celles d’Europe, On les vend cependant cher,
et cette culture est d’un bon rapport.
Le mûrier noir (1) vient dans quelques fermes situées hors
de la ville; son fruit parvient à la maturité, et n’est pas mauvais;
cependant il s’en vend fort peu dans la ville.
' Au commencement de septembre , les esclaves se mettent à
sarcler le seigle qui mûrit et se coupe au mois de novembre;
ils font la même opération au froment que l’on récolte au mois
de décembre. Le froment est le grain le plus universellement
cultivé dans le pays, et qui récompense le plus largement la
peine et les soins du laboureur. On a essayé d’en éxporter dans
l’Inde pour faire du pain et de la pâtisserie pour la table des
grands; mais ce voyage ayant paru trop considérable et trop
dispendieux , depuis deux ans on a transporté le bled du Cap
en Hollande’, où il s’ est trouva avoir plus de poids qu’aucun de
ceux d’Europe. La Pologne, qu’on doit regarder comme le grenier
de la Hollande , ayant été dévastée par la guerre ces années
dernières, la Compagnie résolut de tirer ses grains du Cap de
Bonnê-Espérance. Elle envoya donc, l’an passé, Hucker-de-Son
avec deux frégates qui-sont arrivées cette . année , et que l’on
a chargées -de grains.
Le cultivateur vend un charriot de froment dix-huit rixdalles.
Un charriot (2) contient dix mult, ou environ cinq tonneaux.
On ne sème guère de seigle que par- curiosité ; dans quelques
■ cantons à la vérité la paille sert, au lieu de restion (3) , à couvrir
les maisons-
La houque ou le sôrghe des Cadres (4) est cultivée dans
quelques jardins particuliers, comme une plante rare et curieuse.
Elle parvient a la hauteur d’un homme, et porte de grosses
( l ) Morus nigra,
| l | Fracht.
(3) Restio tectorum^
(4) Holcris Caffrorum ( Coffers horn ).,
touffes de fleurs, qui produisent une grande quantité de grains.
Elle demande beaucoup de chaleur.
On plante assez volontiers., autour des maisons de campagne
situées aux environs de la ville, des arbres d’Europe, pour les
orner et procurer de l’ombre ; - particulièrement des chenes,
des châtaigniers , des sapins, &c. Les citronniers et les orangers_
répandent, dans le teins de leur floraison, une odeur délicieuse.
On environne les dépendances de ces maisons, avec des
haies ou des murailles faites avec des morceaux de minerais
qui se trouvent dispersés de côté et d’autre, et que l’on ramasse
exprès:
Malgré ces soins et ces recherches, les habitans ne peuvent
se procurer qu’une image-bien imparfaite de nos étés ; d Europe
: au lieu de ces bois'touffus , asyle délicieux et impénétrable
aux rayons dévorans du soleil; au lieu de-.ces molles
prairies-dont l ’émail verdoyant repose doucement les y eu x , on
rie rencontre ici que des brins d’herbes rares et dispersés au
milieu d’un sable brûlant et aride, des arbres dépouillés de leur
parure : et hérissés d’épines.
' Quand un habitant de la ville, plante un arbre devant sa maison
, il fait ensorte d’avo'ir un chien mort pour mettre- dans le
trou, dans la persuasion que cette charogne accélérera la croissance
de l’arbre,
La Compagnie'possède à Zeeko-Walley, une- plame fertilev
en région (1) , qu’on prépare pour couvrir les toits. Après‘avoir
Coupé cette plante avec une serpette, on en fait des paquets,
en attachant ensemble l’extrémité des fleurs, et on les secoue
assez fort pour en faire tomber toutes les pailles courtes ; on
étend ce qui reste pour le faire-sécher , et on le lie eu hottes.
'(1) Restio tectorum. On pent v o ir les
descriptions et les figures de plusieurs
espèces de res lion dans le bel ouvrage
de R oltb o lï, intitulé Descripticnès et
icônes rarior. plant arum , qui traité -des
plantes cypéroïdos. Lam,