
corps , mais qu’elle rend même malléables les -morceaux de
porcelaine avec lesquels on la mêle , au point de pouvoir les
briser'aisément avec les dents. Mais on peut faire la meme
chose en enveloppant les morceaux de porcelaine tout seuls
dans un linge, afin que les éclats ne déchirent pas les gencives.
Parmi les végétaux exotiques que l’on cultive dans cette
île , jeremarquai le kaiopouti (1), des feuilles duquel on extrait
l’ excellente et fameuse huile de kaïopout; et le cacaotier (7},
dont les fleurs viennent immédiatement sur le tronc de l’arbre
ou sur ses grosses branches. Le fruit renferme cette amande
nommée cacao, qui constitue la matière première et fondamentale
du chocolat. I
Plusieurs espèces de figuiers poussent spontanément dans
Cette île. J’ en vis jusque dans des fentes de murailles sèches , et
je ne conçois pas encore comment ils subsistent et se contentent
de la foible humidité que leé pluies peuvent laisser dans ces
lézardes. *
L ’indigo (3) est également indigène dans cette île. Les Indiens
font peu de cas de cette plante 5 mais les Chinois s’occupent ici de
la cultiver. On commît la belle couleur bleue qu’ elle procure.
Les jardins des Européens, dispersés autour de la ville} offrent
une riche et charmante variété de buissons et de plantes' aux
feuilles tachetées et aux fleurs odoriférantes. Parmi les buissons,
je me Contenterai d’indiquer un nyçtanthe et l ’érytlirine (4).
Les fleurs qui fixèrent mon attention sont la quethlie rosé
de Chine , et le marsan ou marrai des Indes (5). Ces fleurs
(1) Melaleuca leucadendra. Kaio , arbre,
pouli , blanc en malai. Son écorce
est blanche comme celle du bouleau :
il croît spontanément à Bändä et à Am-
boine.
(2) Theobroma cacao.
(5) Indigofera anil. Tongoun ou va
en chin. Red.
(4) Nycthantiis puta. Erythrina co-
rallodendrum.
(5) Hibiscus rosa. sinensis, muraya
exotica. Lam. lllustr.getir. t. 35a.
donnent Une- couleur très - noire , avec, laquelle les naturels
noircissent les fourreaux de leurs poignards ou k r i s et m êm e
leurs souliers. Ils savent aussi tirer une teinture rouge du
jus du bengade (x). .
On sait que le coton et la soie sont les.principales matières
dont les Indiens fabriquent leurs habits, et qu’ils en vendent
une prodigieuse quantité aux Européens. L’isle de Java ne
nourrit pas de vers à soieg mais elle produit deux sortes de
cotons -, l’un croit sur un grand arbre nommé fromager pen-
tandrique ( 2 ) , dont la tête est très-élevée et très-touffue. Le
coton qui enveloppe la. graine se nomme kapok en langue du
pays. Celui-ci ne se file pas et ne sert qu’à faire des matelas
des couëtres o,u .espèces de plumeaux et des coussins. L’autre
est un arbuste (.3) qui parvient en six mois à la hauteur d’un
homme , et meurt avant la fin de la même année. Il procure
un Coton nommé kapas, infiniment supérieur à l’autre pour la
finesse et la bonté , et dont on fabrique beaucoup de toiles
et d’indiennes grosses et fines.
Pour séparer le coton de sa graine et le nettoyer j on le met
sur une toile fortement tendue, on le bat avec une baguette
jusqu’à ce que la séparation soit bien faite.
Les Javans font beaucoup d’usage du lait. On en apporte tous
les jours à Batavia. Leur boisson ordinaire est l’eau. Ils savent 1
(1) Morindà citrifolia. Lam. lllustr.
gen. t. i 53., £ 3.
(2) Bombax pentandrum. Lam. T)ict,
ii°. 1 , et lllustr. gai. t. 58 7.
(3y G o s s i p i u m h e r b a c e u m . Selon O s -
beck, on sème à la Chine le coton tous
les ans dans des terrains élevés, et
ordinairement dans des sillons éloignés
d’une demi-verge les uns des autres.
Rédact.
Ce n’est point le véritable cotonnier
herbacé ( n°. 1 de mon Dictionnaire) ,
espèce connue de Bauhin. et de Tour-
nefort, et dont le fruit est représenté
dans mes Illustrations des genres j à la
planche 586, f. 2 ; niais c’est mon gos-
sipium Indicum ( ou cotonnier des Indés
, Dict. n°. 4. ) , décrit et figuré dans
Rumphius. Lam.
P p p 2