
C H A P I T R E I V .
«t4 u T r e promenade dans les environs du Cap.
A ü commencement de juillet j’entrepris une promenade de
quelques jours , jusqu’à Constance, et aux maisons situées dans
les environs. Des ruisseaux descendus des montagnes voisines,
et coulant entre des collines, inondoient certaines portions du
chemin, au point de le rendre très-difficile. J’y trouvai des
pierres avec de la mine de fer , semblables à celles du voisinage
du Cap.
J’observai que les nuages alloient en sens contraire ; les nuages
inférieurs venoient du sud-est, les supérieurs y alloient.
Les bestiaux qui sont toujours en-plein air dans le reste.de
la contrée, sont ici abrités sous un hangar ouvert en devant.
A mon retour dans la ville du Cap , j ’eus occasion de voir un
enterrement chinois. Leur cimetière est à quelque distance
hors-de l’enceinte des murailles. Sur la fosse est une espèce
de berceau formé par des joncs, arqués et attachés avec du
fil de coton,
Je trouvai dans le ventre d’un gros porc que l’on tu a , plusieurs
vers lombrics (î.) , que l’ on assure être très-communs dans
ces animaux.
Le 21 juillet', je fis encore une promenade à Paarl et à
Stellenbosch,
Du côté du Cap , l’horison est terminé' par de hautes montagnes
, qui prennent leur direction à travers la contrée. Une
plaine , longue d’une journée , sépare la ville de ces montagnes
, pour la plupart inhabitées', sablonneuses , dépourvues
(t) Lumbviçus,,
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d’eau , car on n’en trouve que sur lès autres montagnes qui
sont plus disperse.es , et ne forment, à proprement parler ,- que
des espèces de hauteurs peu liées les unes- avec les autres.'Un
voyageur qui n’a pas eu la précaution de se pourvoir d’eau ,
n’a d’autre moyen de s’en procurer, qu’ en cherchant au loin
quelque berger noir.,. conduisant les troupeaux de son maître;
ceux-ci^ ont ordinairement de l’eau , ou savent le moyen- de
s’en procurer. Quand l’hiver est très-pluvieux, la plupart de
ces champs sont submergés.
On labour.e dans les mois- de juin, et de juillet, mais l’on
seme en avril et en mai. Les terres se reposent dix , douze et
quinze années. On commence, pour les défricher , par les
débarrasser des plus gros buissons ; les plus petits sont l ’afTairffi
de la charrue. On entasse ensuite ces-buissons en monceaux,
«t l’on y met le feu , ce qui produit "une grande quantité de
certdres. Les endroits où l’on a dressé ce petit bûcher , sont
reconnoissables par l’abondance de Fherbe qui y pousse. Le froment
rapporte de huit à vingt-cinq pour un. Des laboureurs
m’assurèrent avoir recueilli cent dix tonnes , pour trois et demie
de- semence;.
Les fourmiliers (i.) .se creusent de grands trous dans la te rre ,
où ils sont, en sûreté pendant-le jour. Le pays est plein-de ces
trous. Cet-animal-â tant de force , que plusieurs boeufs', dit-on
ne peuvent les tirer de leurs terriers , qu’ils creusent avec une
grande célérité. On en mange la viande et sur-toüt les jambons
,■ après-les avoir - fumés; Ils se nourrissent de plusieurs
espèces de fourmis, sur-tout de ces fourmis grosses et ronges
qui habitent , par préférence, les terrains gras , qui sont très-
nombreuses1, et pullulent encore chaque-année.
L’oiseau nommé rapock , est fort petit.... Il se construit un
nid avec l’aigrette des semences de l’érioeéphale (2) 3 ce nid
■ (1) Myrmicophàga.
(2) Pappus eriocephali. Arbuste à fleurs radiées.