
d o c t e u r Koampfcr nous a donné des descriptions aussi effrayantes
que fidelles (1), je me bornerai à observer qu’une expérience
de cent ans a prouvé que, sur cinq vaisseaux expédiés .pour le
Japon, il falloit tout au plus compter sur le retour de quatre.
La liste suivante des vaisseaux naufragés., dont plusieurs ont ete
entièrement perdus , prouvera cette assertion*
En i 64v , deux vaisseaux, le Buy s et le Maria, périrent dans
la baye de Guinam.
En l 65i , le Koe eut le même sort.
En 1662 , de Sparwer.
En 1653, le Lam.
En i 658 , le Swarte Bul.
En i 65g , le Harp. .
En i664 , l’HecfoAsauta dans un combat contre les Chinois.
En 1666, le Roode Hart,
En 1668, Y Achille.
En 1669, le Hoog Caspel et le Vrydenburg.
En 1670 , le Schermer.
En 1671 , le Kuilemburg.
En 1697 ,lè Sparen.
En 1708, le Monster.
En 171A, YArion.
En 1719 , le Meeroog, le Catharina et le Slot de Capelle.
En 1722,1 eHalkenbos.
En 17 2 4 ,1’lApollonia.
En 17 3 1 ,1 e Knapenhof.
En 1748 , le Huys te Persin.
En 1768, le StadvyJc.
En 1768, le Hreedenhoff. 1
(1) Histoire civile du Japon, par Kämpfer, 1. 1 , p. 35 et 36 , in-fol. Note de
l’Auteur. . . .
En 1770,1e Gansenhoff. La même année Je Burg fut contraint
de relâcher, en Chine et. n’alla point au Japon.
En 1772 , le même bâtiment, à son retour, fut expédié de
nouveau pour le Japon : il étoit monté par le chef de l’expédition.
Ce-.s.e.eond voyage, eut.uneûssue encore plus malheureuse,
que le premier ; car il, fallut l’abandonner , et les vents le B
poussèrent sur les côtes du Japon. Le 3o juillet, ce vaisseau se
trouvant à la hauteur de Meaxima.,. un. orage qui- s’éleva de
l’est-nord-est et qui dura deux jours, lui brisa ses m:âts, celui
de l’avant., sa galerie, &c. dés voies- d’eau considérables s?ou-
yr.irent dans la chambre: aux poudres et dans plusieurs autres
parties du navire. L e :i“ août-,.le chef,, nommé Daniel Arme-
nault, et.le capitaine! Eveich,,. reconnurent l’autre vaisseau., la
Marguerite Maria, commandé par le capitaine Slendekker :
on tint conseil, et l’on résolut: d’abandonner le bâtiment. L e jour
suivant,, chacun prit son argent et s.es effets Jas-plus. précieux ,
et les objets., les plus, nécessaires : tout l’équipage passa- sur la
Marguerite Maria , qui aborda au port de Nagasaki! le 6 du
même mois. Quelques jours apres , un pe.cheur Japonois amena
dans, le port de Nagasaki le vaisseau que les Hollaiidois avoient.
abandonné. Il ayoit été poussé par les.yagues. et les vents pendant
plusieurs, jours du. côté de Sustuma, et à son arrivée au
port,il n’y avoit plus qu’un.cochon en vie. Les officiers ,,comme
on le verra bientôt, eurent le plus grand tort de ne pas remorquer
ce bâtiment à la suite de l’autre dans le beau tems , ou:
de ne, pas y mettre le feu,, suivant les réglemens de la Compagnie.
En 1776 le Bleyemburg, qui nous suivoit, fut obligé, comme
je l’ ai déjà dit, de relâcher en Chine , pour fermer une voie’
d’eau et réparer d’autres dommages causés- par la tempête.
Après ces réparations il retourna à Batavia,. tandis que nous;
continuions de voguer vers le Japon , où nous allons bientôtarriver.
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