
dur qu’on fait sécher : la décoction de ce bois est purgative :
on en prend contre la fièvre.
Les buissons dispersés sur ces plaines donnent retraite a un
grand nombre de tigres : je n’ai pas entendu dire qu’ils aient
commis de meurtre ; mais j’ai vu plusieurs personnes blessées
par ces animaux. Ils préfèrent un bouc sauvage à un mouton.
Plus rusés et bien moins généreux que le lion , ils ne manquent
guère de sauter sur les personnes qui passent auprès du buisson
dans lequel ils se couchent, sur-tout si l’on s’amuse à repeter sa
sa sa.
On m’a raconté l’anecdote d’un esclave de Madagascar, qui,
passant près d’un buisson, avoit été attaqué et grièvement blessé
par un tigre : quoiqu’il eût perdu considérablement de sang, cependant
il avoit eu la force de saisir son ennemi à la gorge ,
et de l’étouffer dans ses bras : on -trouva les deux champions
étendus par terre ; l’un mort et l’autre évanoui par la perte
de son sang.
Le tigre du Cap est de la petite espèce , c’est-à-dire , à-peu-
près de la grosseur d’un chien.
Les éléphans étoient autrefois très-nombreux dans ces campagnes,
mais on les a détruits; cet énorme animal, haut de
dix-huit pieds, n’a pas de meilleur asyle, quand on le poursuit,
que l’eau ou des crevasses de montagnes.,
A notre arrivée auprès, de la montagne de Pieket, nous tuâmes
une espèce de tourterelle ( f ) ; elles sont très-commua es plus
avant dans l’intérieur des terres ; mais il n’y a pas plus de sept
ans qu’elles ont commencé à paraître. si près du Cap,
Les environs de la montagne ne produisent que très - peu
de stap elle quadr angulaire (2), plante abondamment garnie de
(1) R o o d e t u r l c l d u y v , tourterelle
rouge - .( C o lom b a S eu e g a le n s i s . ). L a
tourterelle à g o r g e tachetée du Sénégal.
B u f f . Hist, n a t. dès Ois, s , p. 553.
(2) Stapelia incarnat a- Lm n. £ Suppl,
j 71. Cette çta,p è le , comparativement
branches, mais sans feuilles ; les Hottentots la mangent après
en avoir ôté la peau et les épines. '
Yogel-Valley est une espèce de marais situé au pied de la
montagne, vis-à-vis de Paarl; les bécasses et tous les oiseaux
aquatiques y sont très-mombreux.
Les chemins -sont ici sablonneux et pénibles, comme autour
de Saldànha-Bay.
A peu de distance et au nord de la montagne de Pieket., sont
situées celles de Capitain-Kloof, de Drey-Fonteyn (1), et enfin
celle des Babouins, dont les différentes branches s’étendent
jusqu’au rivage de la mer. .
Nous visitâmes la ferme de Carrel-Speck, située au bas de la
montagne de Pieket, celles de Gert-Smidt, et de Dirck-Kutse.
Ici commence Verlooren-Valley, qui semble sortir du sein de
cette longue chaîne de montagnes. Nous nous arrêtâmes chez
André Greef.
Toutes ces fermes ont dans leurs" dépendances des vignes ;
des terres labourables et de superbes jardins.
Je cueillis ici un citron qui en renfermoit un autre également
garni de son écorce; mais aucun n’avoit de graine. L’écorce du
citron intérieur avoit un goût amer.
Je vis aussi un oeuf d’oie qui en renfermoit aussi un autre.
Le premier avoit un jaune , le second n’en avoit pas.
Les autruches, qui sont ici très-nombreuses , font beaucoup
de tort aux colons. Elles viennent par troupes manger les épis
du froment sur pied, et ne laissent que la lige. Le corps de
cet oiseau est à-peu-près de niveau avec la tête du grain ; et
pour manger, il baisse le col, de manière qu’on ne peut l’ap- 1
aux autres espèces de ce g e n re , est
rem arquable p ar ses petites fleurs.
11 est étonnant que les H ottentots puisent
m anger cette plante sans en être incommodés
j car presque toutes les planâtes
de la famille des apocins ( et celle-ci
est de ce nom bre )-, contiennent un suc
laiteux, gummo—resm eu x , purgatif ou
ém étique. L a m .
(1) Les trois fontaines.