
lité 3 en outre lès pierres aiguës des montagnes l’ont bientôt
mis en pièces, * i : , ■ ■ ■ ''• '
Un cbeyal, une charrette couverte de toile à voile , et assez
•semblable à un charriot de convoi militaire , trois paires de
boeufs destinés à traîner successivement ce charriot pendant le
voyage ; voilà mon équipage : j’avois'pour compagnons de voyage
■ le maître jardinier Auge, qui ayoit déjà fait dix-huit grands
voyages dans l’intérieur du pays, c’étoit ‘pour nous un guide
fidèle et expérimenté 3 M. Immelmann , jeune homme , fils d’un
lieutenant au service de la Compagnie 3 un sergent nommé
Léonhardi, qui avait entrepris ce voyage pénible., uniquement
pour tirer des oiseaux et des bêtes fauves 5 enfin, deux Hottentots
familiers, dont l’un devoit servir de cocher , et l’autre
soigner -les boeufs.
On ne prend pour voyager dans tout le pays , qu’une vaste
voiture de cent vingt, cent quarante à deux cents rixdalles,
munie d’une tente de buldan , et attelée ordinairement de cinq
-à six paires de b oeufs 5 un bouvier, armé d’un grand fouet,- les
frappe , tandis qu’un autre les mène d’habitation en habitation ,
en leur faisant traverser les ruisseaux. Les chevaux sont plus foi-
bles, et ne trouvent dans toute l’Afrique, ni pâturage , ni eau 5
ainsi ils ne peuvent être d’aucune utilité dans un voyage de long
cours. On ne s’en sert que dans les campagnes voisines du Cap ,
pour transporter sur leur dos quelques marchandises'. Les per-
•sonnes aisées en attellent plusieurs paires à leur voiture pour
de petites tournées. On s’en sert aussi comme de montures dans
tout le pays. Quand quelque colon de l’intérieur de la contrée
•vient au Cap, il amène avec lui cinq ou six boeufs pour faire des
échanges. Pendant un voyage de plusieurs semaines, le fouet
est un instrument très-nécessaire, autant pour se faire respecter
des passans, que pour hâter le pas des boeufs , auxquels on
le croiroit uniquement destiné.
TROI S I EME PARTIE.
P RE MI SU voyage dans l ’intérieur de l ’A fr iq ue : du y septembre
îyyz au a janvier 1yy3.
C H A P I T R E P R E M I E R .
o Y AG-e du Cap à Rodesand.
T o u s mes préparatifs étant finis , je partis du Cap le 7 septembre
pour Jan-Besiskraal, petit dépôt de bestiaux appartenant
à la Compagnie, sur la côte : nous y arrivâmes à onze
heures,
Les plaines de sable que nous traversâmes, nous offrirent
la protée hypophylle ( 1 ), par-tout rampante , avec ses feuillèi
élevées des deux côtés.
A Elands-Fonteyn (2) , nous vîmes une plante de la même
espèce , aussi haute qu’un buisson, avec de plus larges feuilles
que la première, et qui lui ressembloit pour le reste (3).
Le 12 , nous nous remîmes en route , et nous nous rendîmes
à une autre maison , également appartenante à la Compagnie ,
nommée Riet-Valley (4) 5 ensuite à Mostert, maison particulière.
Nous passâmes près de Brack - Fonteyn (5) , pour nous
rendre à Groene-Kloof (6), lieu agréable où la Compagnie fait 1
(1) Protea hypophylla.
(2) Fontaine de l’Elan.
(3) D’après ce' que M. Tliunberg vient
de dire de son port, il paroît plutôt que
c’est une autre espèce du même genre.
1 (4) Vallée des roseaux,
(5) Fontaine salée.
(6) Vallée verte.
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