
tête d’un enfant ; il y en a de deux espèces:, de blanc et de
rouge. Ce fruit a une peau, épaisse , mais qui s’enlève , et on
partage alors le fruit aisément en plusieurs portions; elles renferment
un jus assez aigrelet, rafraîchissant, qui étanche la soif,
corrige les putridités , et guérit le scorbut. Mais il n’en est' pas
moins mal-sain pour les matelots : ainsi je ne sais si l’on, doit
regarder comme un: grand avantage la facilité de le. conserver
frais plusieurs, semaines sur les navires.
Je trouvai près du canal, Hons.de l’enceinte de la ville, le cos-
tus (1), dont la racine aromatique se transporte dans plusieurs
contrées des Indes., et s’y vend très-avantageusement.
Le gingembre sauvage: et.le zerumbet (2) croisés,ent dans, les
champs se.cs et sablonneux | et quelquefois même sur les chemins.
Ces deux espèces pourraient bien n’en faire qu’une ; au
moins je n’ ai remarqué entré elles qu’une bien foible' différence.'
Le bouton de la fleur est d’abord rond et s’alonge en croissant.
Les Chinois donnent un soin tout particulier à la. culture de cette
plante. Sa racine, cuite avec du sucre., est d’un grand débit
dans toute l’Inde. Les naturels et les Européens en "mangent
souvent en prenant le thé. Nous, l’employons même en Europe
pour fortifier l’estomac, pour les extinctions de voix, la toux et
les maladies, de la poitrine.
On cultive encore dans les. jardins une espèce de cardamome
(3) , environnée de cases rondes, remplies de graines. 1
(1) Costas arabicas•. Lin. Mat. méd.
andulus, vel putchuch.. C’est une racine
d’un usage fréquent dans nos.
pharmacies. On doit la choisir claire
et sentant la violette. Osbeck’ s Voyage,
t I , p. 289. Rédacteur.
(2) jâxnomum {zingiber et zerumbet).
Osbeck donne une description botanique
très-dé taillée de cette plante, nommée
zendjebyl ou zendjefyl en arabe et
en persan , alia en malai, et ganti en
javan. Voyez une dissertation en hol-
landois sur le gingembre., par Abr.
Couperus, dans le second volume des;
Verhandelingen (Mémoires d elà société
de Batavia ). Note du Rédacteur..
(3) Amomum eojnpactum.
Ces graines ressemblent beaucoup à celles qu’on nous apporte
en Europe , et qui proviennent de plusieurs plantes de cette
espèce. Ses fleurs , disposées par grappes, viennent tout auprès
de sa racine, et ses feuilles ressemblent- à celles de l’iris, avec
cette différence qu’elles se terminent par une pointe aussi fine
que le fil le plus^délié.
Le riz (1) , que l’on cultive dans les terrains bas de eette î le ,
e s t, après Celui du Japon , le meilleur que je connoisse. On en
.cultive aussi dans les endroits élevés de la même î le , et celui-
ci n’a pas besoin d’être-submergé comme l’ autre. Le riz forme
la principale nourriture des Javans. Ils en tirent aussi de
l’arak (2) , qui est proprement l’eau-de-vie des Indes orientales,
et dont nous faisons en Europe de si excellent punch. Cette
liqueur différé , pour le goût et l’odeur, de toutes les autres
liqueurs. Le meilleur ra t se fabrique à Java. On a construit
exprès, hors de là ville de Batavia, plusieurs fabriques d’arak.
Innées aux Chinois avec un privilège exclusif pour le débit de
cette ■ liqueur.
On distille trois différentes sortes .d’arak dans de vastes
alembics , après que le riz a fortement fermenté dans de l’eau
dans du syrop de sucre et dans du jus de ,coco.
L ’arak de qualité inférieure se boit chaud. Les Chinois le
servent ainsi dans des tasses quand ils font quelques fêtés..
L’ arak blanc, que l’on nomme kneip, se met en bouteille
immédiatement après sa fabrication , et c’ est celui dont on fait
le plus de consommation aux Indes, et que l’on nous apporte
en Europe dans des tonneaux , où il acquiert une couleur brunâtre
(3).
(1) Oriza. Van en chinois, pady en
malai , sigga, sikhouij birras , vos en
javan ; berendje eh persan et en turk;
patty tchaouvel en hindostany ; ruzz en
. arabe, &c. Rédact.
(2) Ou plutôt du raie.
(3) L ’arak, dit Osbeck, est envoyé
de Goa et de Batavia à la Chine, ef
non pas fabriqué à la Chine de riz seulement
, comme quelques voyageurs;