
Je vis dans la ferme la femme d’un paysan qui étôit devenue
si puissante par sa vie sédentaire et inactive , que je n’ai jamais
connu personne qu’on lui pût comparer : elle pesoit trois cents
trente-quatre livres.
Les côtes élevées des montagnes de Roodesand ne sont séparées
que'par une seule vallée ; les trous creusés par les torrens
qui s’étoient même pratiqués des. canaux d’une ou deux brasses
de profondeur, montroient un fond composé de rochers nuds
avec leurs différentes couches , taillés à pic sur les côtés, et tant
soit peu inclinés ; cependant dans la partie du sud-est ces couches
sont très-humectées , tendres et pâles, et semblables à une
terre durcie’-: l’eau a conduit et déposé du sablé entre chaque
couche.
Les fermes de cette contrée ne sont pas très-éloignéès les
unes des’ autres, et les propriétaires , généralement parlant ,
ont beaucoup de vignes , sèment une grande quantité de froment.
Leurs vastes vergers sont composés de. citronnier® , d’orangers
et autres arbres fruitiers. Cependant les froids y sont quelquefois
très-vifs ; car l’hiver dernier , par exemple , les jeunes plants' de
vignes ont souffert considérablement, et dans plusieurs, endroits
ont.été entièrement gelés.
On n’entretient de bêtes à cornes et de moutons que le
nombre suffisant pour la consommation de la maison. Il leur
arrive même d’ acheter ailleurs des boeufs de trait.
Je vis dans leurs jardins un petit pigeon de. la plus petite
espèce (1) , qui. se nourrit de graines. Ces jardins produisent en
abondance une sorte d’oignon (2) à fleur rouge:, quoiqu’elle soit 1
(1 ) C o lom b a C a p e n s is (m a q v a s d u ia .) .
C'est la tourtelette de Buff. H i s t . n a i .
d e s O is . 2 , p. 554, et la tourterelle a
cravate noire du Cap, du même, pi.
enl, n° i 4o. Elle est unpèu plus grosse
qu’une allouette. L a r n .
( 2.) l x i a b u lb i fe r a . Cette ixie varie
apparemment, dans, la couleur de ses
fleurs ; car les individus que j ’ai décrits
n’avoient pas les fleurs rouges , mais
jaunâtres. Voyez ixie bulbifère, dans
mon D i c t i o n n a i r e , espèce, n°. 24.
assez clair-semée ; cependant la plaine où elle c ro îtp a ro ît, de
loin , rouge comme de l’écarlate.
C’est ici le seul endroit où l’on trouve sur les bords des ruisseaux
une autre plante à oignon, très-belle et très-singulière ,
qui est une variété verte de l’ixie tachée (1). Elle porte des
fleurs vertes en forme d’épis t elle est généralement fort rare.
, Nous traversâmes le lendemain Breede-rivier (2)., dont les
bras, font beaucoup de. sinuosités ; il fallut les passer plusieurs
fois à gué , avant d’arriver à la ferme de Jan Slabbert où nous
couchâmes.
Le 29 nous visitâmes Philip-plaisir, près, de la vallée de
safran , où se trouve un sentier ^ par le. moyen -duquel, on peut
.passer la montagne à cheval. De-là chez Jan de Toi : ici le
pays s’élargit et devient plus uni.
Tois-ldoof est le nom d’un sentier qui conduit par-dessus la
montagne; en le suivant,, on peut se rendre à cheval à Drac«
ken-stem, vis-à-vis de Paal.
Nous laissâmes Breede-rivier sur la droite ; le pays plat qui
environne pette rivière et en est submergé , se nomme Gondena.
Plus loin est Brand-tyalley., et vis-à-vis , de l’ autre côté de
la montagne, Stellenbosch.
Le 3o nous passâmes à cheval auprès de la ferme de Plois ,
et arrivâmes à la métairie de Keijser , après avoir traversé
Hex-rivier. -
Nous nous trouvions dans la plaine de Carro , où les moutons
mangent des ficoïdes (3)..,
(.1) l x i a m a c u la ta . La prétendue
variété dont parle, ici M. Tliunberg,
est pour moi une espèce distincte. Je
l ’ai décrite sur le vivant, dans mon
D i c t . sous la nom d’ixie à fleurs vertes,
n°. 28 (i x ia o ir id if lo r a 'j. Elle est mentionnée
dans mes I l lu s t r a t io n s , au
n’ . 477. La couleur verte dé ses fleurs ,
avec une belle tache noirâtre à la base
de ses pétales, la rendent fort remarquable.
L am .
(2J La rivière large.
(3) M e s em b r y a n th em a [o y g c B o s e h è ) ,