
475 ,1775. N O U R R I T U R E
.pu m’ en procurer , que ces fleurs'sont jusqu’à présent inconnues
au x botanistes. L e s f r u i t s , suspendus en grosses g ra p p e s , ont
la forme e t la g ro s seu r .d e .nos ce r is e s ; ils sont jaunâtres e t
v e lu s ; ils r e n fe rm e n t , sons une p elure mince , un jus b lan c et
a ig r e le t , que l ’ on suce. L e boa lansa commence à mûrir au m ois
de mars. L e s personnes aisées ne l ’ estiment pas infiniment et
n’ en font pas une grande consommation.
J’ ai v u quelquefois des fruits de rotin (1) dans les marchés ,
où les Indiens von t en a ch e te r . Ces f r u i t s , parvenus à leu r entière
maturité , sont ronds , gros comme des noisettes , e t c o u v
e rts j comme le salac (2) , de p e tite s écailles brillantes , couché
e s en a r r iè r e , les unes sur les autres. Ils sont suspendus à
l ’arbre en grappes longues e t serrées. L eu r chair a un goût
a ig re le t ; e lle ren fe rm e un n o yau. On la suce pour étan ch e r la
s o i f , ou bien on la confit dans le sel pour en manger en prenant
le th é .
■ L e rambutan ‘(3) vient" aussi en longues grappes. C e f r u i t ,
hérissé de pointes molles , a un n o yau qui est assez du go û t de
to u t le monde. L a p e lu re que l ’ on enlève très-aisément et que
l ’on je t te , re co u v re une espèce de jus b lan c assez solide ,
presque tran sp a ren t, glu tin eu x , e t dans lequ e l les dents en trent
a v e c peine. O n le suce a v e c les lè v re s pour étan ch e r la' soif.
11 a un goût doux et a ig r e le t , assez semblable à c e lu i du jus
de citron mêlé avec, du sucre.. Ce fruit est oval ou ro n d , de
- (1) Càlamus rotang. Lin. Palma ba-
çulus. Osbeci. La tige n'a pas de branches
, mais une espèce de couronne,
sur la cime, et elle est hérissée d’épines
très-aiguës. C’est la vraie canne
indienne, que l’on ne voit pas à l’extérieur
; mais eir enlevant l’écorce , on
découvre une baguette polie, qui ne
porte aucune marque des épines dis“
i
persées sur l’écorce. C’est positivement
la canne que les Hollandois nous
vendent, et dont ils font un si grand
mystère. O s b e c k ’ s /V o y a g e , t. II, p. 48
et 4g. N o t e d u R é d a c t e u r .
(2) Voyez ci-dessus, p. 475.
(3) N e p h e l iu m la p p a r e um . G a e r tn . d e
f r . t . l4o.
couleur ro u g e , entièrement couv e rt d’une espèce de c h e v e lu ,
e t plus p etit que nos prunes. O n .u e mange pas le n o yau qu’ il
renferme. L e rambulang ati e s t. d e .la moitié moins g ro s 'q u e
l ’a u t r e , a v e c des .poils plus; épais e t plus co u r ts ; la p elure se
dé ta ch e plus a isém en t, e t on le mange absolument de la même'
manière ; m a is ,il est plus ra re e t plus cher .
L e s mangoustans (1) que l’ on mange à Ba ta via en janv ier
et fé v r ie r seu lem en t, y v iennent de Ban tan ; leu r p eau est couleu
r de pourpre en d eh or s, mais pâle en d edan s , molle et astrin-.
gen te . L e s Chinois l ’ emploient pour teindre en noir. C e fruit
est ron d .com m e une b o u le ,. divisé dans l’intér ieur en cinq
cases ; on le pelé pour le m a n g e r , e t la chair qui ren fe rm e
la graine est b lan ch è e t légère. ; elle se fond dans la b ouchp
comme de la crème fo u e tté e ; son go û t à la fois doux e t a ig re le t ,
fa it qu’on ne s’ en dégoûte pas : en o utre , elle n e pèse jamais sur
l ’ e s tom a c . C e fruit e s t , selon m o i , le plus délicat e t le plus
d ou x de tous c e u x dont j ’ai,goûté dans les Indes orientales.
. L e s melons d’ eau figurent assez g énéra lement dans le s des-
... serts , ainsi que les pompelmouses (2).
L e melon d’ eau ou arbouse réussit dans toutes le s .par ties
des Indes orientales ; le ro u g e passe pour le meilleur ; la chair
en est juteu se ^rafraîchissante , et fond dans la bouche- comme
du sucre. On mange c e fru it à la fin du repas , ou seul ,.o u bien
a v e c du sucre ou du sel,
. L e pompelmouse est une e spèc e de citron gros comme la
1 (1) G a r c in ia m a n g o s ta n a . Lin. L a m .
Illustr. gen. t. 4o5, f. 1.
(2) C i t r u s d e c um a n a . Là description
qu’Osbecfc donne de ce fruit est
conforme à celle de notre voyageur ;
cependant il dit que les Javans appellent
p om b e l m o u s e un autre fruit
rond, semblable à une petite orange
de la Chine / plus estimée que le c i t r u s
d e c u m a n a , parce qu’il a un goût plus
doux et plus agréable. L im o n tu b e r o s u s
M a r t in ic u s , malaicè lem o n M a r t in .
Rumphii, pag. 101 , t. 26. O s b e c k ’ s
V o y a g e , t. I , p. i 5i et 1Û2 N o t e d u
R é d a c t e u r .