
mille neuf cents cinquante malades, et trois mille sept cents
- huit la semaine suivante.
L ’hôpital de laCharité est plus propre et plus beau que l’IIôtel-
Dieu, mais bien moins considérable. M. Suë qui en est économe ,
donne: des billets pour y être admis. -
L’Hôtel des invalides , où l’on entretient les vieux soldats-
estropiés , a une grande salle pour l'es malades , et est situé à
l ’extrémité occidentale de la ville , sur la gauche de la rivière ;
l ’église qui est très-grande, a un choeur fort beau, et extrêmement
élevé , revêtu de différentes espèces de marbre ; au
milieu est une espèce de caveau où le roi seul a la permission
d’entrer. C’est pourquoi il y a une sentinelle comme aux portes
de l’hôtel. Cette garde est en partie composée de vieux soldats
estropiés. Non loin des invalides est l’Ecole militaire. Bicêtre ,
hôpital où l’on traite les maladies vénériennes, est hors l’enceinte
de la ville. On ne peut y entrer sans une permission.
Le jardin du roi ou des plantas , dirigé par le savant Thouin ,
est très-vaste , et consiste en deux longues portions de terrein
environnées de charmilles. Les plates-bandes sont bordées en
buis-
Le bas du jardin est un bois agreste , composé de toute sorte
d’arbres. Sur le côté, sont les orangeries et les serres , devant
lesquelles on a ménagé un espace pour y transporter en été les
pots et les caisses, avec plusieurs petits ■ carrés .environnés de
taxus pour les plantes. Ces bâtimens sont dominés par une
hauteur sur laquelle se trouve une couple de serres , le logement
du jardinier, et différentes pièces où l’on conserve' les semences :
au-delà, ettoujours sur la même éminence^il y a des allées, un
petit bois et une monticule assez élevée pour que du sommet on
découvre tout Paris.
Le même jardin est borné du côté delà rue par le cabinet d’histoire
naturelle, composé de plusieurs salles ; la première renferme
différentes espèces de bois, d’écorces , de semences, de
racines, de fruits et autres objets semblables; dans des flacons
et dans des armoires vitrées , avec les noms en français.
La salle suivante offre une magnifique collection de pierres,
dans des armoires et sur des tablettes disposées en gradins.
Il ÿ a des pétrifications et beaucoup de différentes espèces de
marbres polis.
Dans la troisième' salle on voit des oiseaux. Les armoires .sont
divisées en trois parties ; la partie inférieure contient les nids
e t les oeufs des oiseaux ; les deux supérieures/, les oiseaux
mêmes, avec des coraux et des coquillages, ainsi que des •
insectes dans des tiroirs de verre quarrés.
Dans la quatrième salle les -amphibies sont suspendus au plancher.
J’ÿ remarquai la peaus du zèbre , apporté du Cap par
la Caille, .et que l’on a empaillée. On y conserve aussi des insectes.,
des poissons , de.s vers dans de l’esprit-de-vin ; la-chambre
destinée aux préparations anatomiques , n’étoit pas encore
achevée.
Ce cabinet s’ouvre les mardis et jeudis, depuis’deux heures
jusqu’à cinq. Il y a dans chaque salle une sentinelle qui ne laisse
entrer que les gens bien mis.
Les botanistes entrent par-tout, et le jardin forme une promenade
publique. Les charmilles sont formées dé buis , d’if ,
d’orme , de houx, de tilleul, de cornouiller mâle , de chèvrefeuille
, de cerisier, de gaînier , du liciet de Chine , de coro- *
nille des jardins , de lilas , d’érable commun et de troëne (1).
Les arbres les plus remarquables de ce. jardin , sont l’érable
plane , l’érable de Montpellier, l ’érable -commun , le chêne
y euse,le chêne à cochenille, le cyprès., le génévrîer de Ber-
(1) Taxus baccata, ulmus campes—
tris, ilex aquifolium , bùxus, Tilia Eu-
ropea, cornus mascuLa, loiïicera capri-
folium, prunus cerasus, cercis siliquastrum,
licium barbarum, coronilla eme-
rus, acer campestre, syringa öulgans,
ligustrum vulgare.