
Le cat'appa ou bad'amier de Malabar (1) est un bel arbre
dont les feuilles tombent comme celles du fromager (2). Il produit
un fruit oval et applatf, dont la pelure extérieure est
d’abord verte , mais elle jaunit en mûrissant. Cette pelure
recouvre une ou deux amandes , aussi douces que nos amandes
communes, qui se mangent crues.'On en garnit aussi’des tourtes ,
et elles sont fort nourrissantes.
Le fruit du papayer (3) est d’abord verd et ensuite jaune ,-
de là forme d’une poire, et gros tout au p lu s comme un melon
de la petite espèce. On trouve sous la d e r n i è r e pellicule .une
eh air jaune, qui a presque le goût du melon , et qui se mange.
Les naturels cueillent ce fruit avant ’sa maturité pour le faire
cuire avec de la viande. ■
Le fruit' du jaquier des Indes , artocarpus j'aca. Lam. Diction.
n°. 3 (4), et le 'durio puant méritent la première’place parmi les
fruits qui servent principalement à la nourriture des Indiens.
Ils ont entre eux beaucoup de ressemblance ; tous deux viennent
aussi gros que flj tête d’un enfant, et même plus; tous
deux sont couverts d’une peau garnie de pointes'semblables a
celles d’un hérisson. Il faut lés peler, et l’on ne mange que
l’intêrieür crnd ou fricâssé. Le durio passe- aussi pour un excellent
sudorifique, qui pousse le‘s urines et chasse les vents.. S on
extrême utilité e s t, pour ainsi dire, -balancée par l’odeur cadavéreuse
ët insupportable qu’il répand au loin, sur-tout quand
on l’apporte au.marché. Au reste-, il n’en est pas moins délicieux.
et recherché par les Européens , qui s’en font un grand
régal.
Terminalia catappa. Lin. Lam.
Diet. nQ . 1.
(2) Bombax.
(3) Caned papaya.
( 4) [ Boa nanlca. ] Radermachia.
Proprement Varioc'arpus communis ,
selon Forster. Redact.
Le boa ali (i) a un.e amande très-amère, que les Javans et
les Malais prennent en poudre dans les accès dé colique.
Le salcic est de la grosseur-et. de la. forme- d’une poire. Ce
fruit, remarquable par les écailles qui le couvrent, .et qui sont
rangées en arrière les unes sur las. autres, renferme une amande
blanche,, partagée: en plusieurs portions , nourrissante- et d’un
goût très-agréable. On en. vend, sur tous les marchés et dans
toutes les rues ; mais les Européens en font peu de consommation..
.
Le corossol. est encore un fruit farineux que j’ ai vu dans les
marchés, mais rarement sur les bonnes tables. La chair, qui est
enveloppée dans: une peau mince , et environnée de graines,
a un goût agréable et doux; on la suce en la pressant entre les
lèvres ou contre le palais. Ce fruit est de deux espèces:,. toutes
deux un peu plus, grosses que les: pommes; ordinaires (2).. Le
Jcarambola et le bilimbing (3) , tiennent un rang distingué, parmi
les fruits que les Européens font cuire et serrent communément
sur leurs tables. Le premier est oval, jaunâtre , avec cinq
côtes,, formées par autant de protubérances , grosses chacune
comme une poire ou comme un oeuf de poule. H a un goût'
aigrelet extrêmement agréable. On le mange indifféremment
cuit- ou crud. Certains arbres produisent des harambola plus,
aigres les uns que les autres, quelques-uns même ont de l’âereté.
Le bilimbing est aussi oval, gros comme le doigt, et si aigre,
qu’on ne peut le manger seul. C’est pourquoi on le met par
tranches, dans les soupes, ou bien on fa it , avec son jus et du
sucre , un syrop rafraîchissant et très-utile dans les fièvres,
J’aurois préféré les fleurs aux fruits -de l’arbre que les Malais
nomment boa lansa, et je regrette d’autant plus de 21’avoir 1
(1) Bouati. Lam. Diet. p. 44(j. , (.3 ) Aoerrhoa carambola , el- aver-
(2) Annona squamosa, et annona, rhoa biiimbi. Lin. Voyez Carambolier
reticulata. ilos 1 ct 2. Lam. Diet. pag. 620,
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