
4aa 1775. D E S L A N .G U E S
dans son histoire de Sumatra , et plusieurs autres voyageurs
Ànglois et Hollandois, prouvent assez l’utilité de la langue
malaise pour négocier dans toutes- les îles de l’Océan Indien
jusqu’à la Chiné et à l’Amérique. Il ne s’ agiroit donc que d en
- propager la connoissance dans la Republique , et rien ne séroit
plus aisé. Nous possédons tous les livres élémentaires de cette
langue , et nous pourrions en donner des éditions avec les
'magnifiques caractères arabes et persans de l ’imprimerie nationale
exécutive ; par ce moyen nous tirerions une utilité réelle
de ces chefs-d’oeuvre typographiques , ensevelis depuis . plus
d’tin siècle dans la .poussière et dans l’oubli : ils. nous serviroient
à étendre nos relations commerciales, et à propager les principes
sacrés de l’ égalité et de la liberté parmi les malheureuses victimes
du despotisme».
« Quoique les Malais et les Javans soient maintenant confondus
au point de ne faire , pour ainsi dire , qu’une ' seule
nation, et de se servir communément du même idiômë, qui
est le malai; cependant les Javans ont conservé leur langue
maternelle, qui se parle encore à la cour des différens souve--
rains de cette île : c ’est pourquoi les Hollandois la désignent
sous la dénomination de hoftaal ( langue de la cour ) ; elle est
absolument différente du gemeene taal (langue commune ou
vulgaire ) , qui est tout simplement du malai quelquefois un peu
corrompu ». .
« Le javjan proprement d i t , s’ est, conservé dans toute sa
pureté, comme on vient de le v o ir , principalement chez les
grands, et n’ a pas la moindre ressemblance avec: le m a la i, ni
même avec les idiomes des îles voisines dont nous possédons
les vocabulaires ; tandis qu’on remarque la plus grande affinité
entre la plupart de ceux-ci "et le malai » ( 1 ).
\ i ' \ ’V o y e z l e s K e v h a n d e lm g e n v a n h e t de la Société de Batavia), tome II,
R a ta v ia a ç c h e g e n o oH v h q p (Mémoires pages n 5 et i 38, R e s e h r y v in g v a n h e t
U S I T È E S A J A y A. fa g
Cette espèce d’isolement et cette singularité méritent d’ autant
plus de fixer l’attention des savans , j’ose., même dire
des philosophes , que l’idiome de Java est l’unique point de
reconnoissance qui nous reste pour retrouver l’origine des ha-
bitans dè cette île. J’ai donc recueilli avec soin les renseigne-
mens les plus exacts que nous avions droit d’attendre du professeur
Tunberg même ; mais il a partagé l’indifférence de la plupart
des voyageurs pour une langue peu répandue ^ et qu’ils ne’
Croient pas susceptible du moindre intérêt. Malgré les soins
et les recherches qu’il m’a co û té , je sens combien mon vocabulaire
est incomplet ; au r e s te , je n’ai pour but que de
présenter aux étymologistes des objets de comparaison avec les
autres langues. Si les matériaux que j’ ai rassemblés leur fournissent
quelques rapprochemens piquans ou quelques découvertes
intéressantes pour l’histoire des hommes , on me pardonnera
d’ avoir eu la présomption de suppléer aux omissions
d’un savant voyageur , dont je ne suis que l’interprète ».
.« Les naturels de Java ont une • écriture particulière qui
se ht comme celle des Européens et des Chingulais , dé gauche
à droite ; leur alphabet est composé de vingt consonnes qui
s’accordent pour la prononciation avec les lettres- malaises (1) :
chaque voyelle sê prononce avec une consonne , et lui est
tellement adhérente , qu’elle paroît ne former qu’une seule
lettre avec elle ».
. « Ils emploient aussi les lettres'malaises , c’ est-à-dire l ’alphabet
arabe , augmenté ,de quelques points diacritiques ; pour
e y la n d B o r n e o (Description de Pile de
Bornéo), t. III, pages 436-46o. B y -
v o e g s e l s tô t d e B e s c h r y v in g d e r s u n -
d a s c h e e y la n d e n J a v a , B o r n e o e n S u m
a t r a -( Addition à la Description des
îles de Java, Bornéo et Sumatra ) K
(1 ) C o r n e i l le le B r u y n a donné un
a lp h a b e t dans le'tome Y de ses V o y a g
e s , et'on en trouve un autre dans les
R e la n d i D i s s e r ta t io n e s m is c eU t, III7
page 91-
s.