
blanches s’étendent en nageant sur la surface de l’eau, et répandent
.1 odeur la plus agréable. On mange la racine de cette
plante grillée.
Les concombres que l’on cultive dans les jardins, font partie
du dessert sur les tables. On les fait d’abord mariner dans de
1 eau salée, ensuite dans du vinaigre, avec du poivre-long ou
piment d’Inde (î).
Les paysans font eux-nicmes un onguent qui jouit d’une grande
réputation pour la cure de toutes sortes de plaies. En voici la
recette : il font un mélange de cire, de sain-doux, et d’une
décoction de_ solarium nigrum s.auvage, qui croît par-tout autour
des métairies.
Je remarquai pendant lea mois de septembre et d’octobre,
que les hirondelles etoient fort occupées, matin et soir, à la
construction de leurs nids , dans les maisons même des paysans,
dont les portes ne sont presque jamais fermées,, Elles choisissent
rarement les fentes des rochers, ou les cavités des montagnes,
Leur nid est composé d’une terre grasse qu’elles apportent
dans leur bec par petits morceaux , tout préparés pour
entrer dans la composition du nid ; ellei? sont sans cesse occupées
à l ’arrondir et à le polir. Celles qui viennent ici en automne
, disparoissent regulierement chaque annee, comme en
Europe , aux approches du froid, sans que les paysans sachent
où elles vont passer l’hiver.
C’étoit un hruit très-accrédité à Roodesand, et tout le monde
m’assuroit qu’il y avoit sur la montagne un buisson sur lequel
on trouvoit des objets vraiment singuliers , tels que des peaux
fines tout apprêtées , des bonnets, des gants, des bas à poil
ou de laipe j et autres objets semblables. Bien déterminé à
ne pas passer outre avant d’avoir éclairci un fait aussi étrange ,
je priai plusieurs habitans de la paroisse de me procurer s’il
(i) Capsiçum annuum,
A Z W E L L E N D A M . n 9
étoit possible, quelques-unes de ces singularités. En effet,
quelques jours après on me rapporta de la montagne des feuilles
couvertes d’un poil épais ( î ) , qui ne ressembloient pas mal à
du velours blanc. Les filles accoutumées à manipuler ces feuilles,
se mirent à enlever le velouté avec beaucoup de dexté-
rité ; sans déchirer ni même endommager les feuilles. Après
cette première opération, elles les tournoient de l’autre côté,
de manière que les côtes vertes paroisspient d’un côté ; ensuite
elles profitaient de la forme même de la feuille , pour exécuter
quelques-uns des objets ci-dessus indiqués, en recourant
aux ciseaux pour terminer ce que la nature n’avoit qu’ébauché,
La queue des feuilles procuroit des bas ou de longs gants de
femme , les petites feuilles des bonnets. De cette manière le
prodige commençoit à devenir un peu moins surnaturel, et
ne m’offroit même rien d’extraordinaire. Il ne me restait donc
plus qu’à examiner par moi-même à quelle plante appartenoient
ces feuilles, et pour cela il me fallut grimper sur les pointes
les plus escarpées de la montagne , où elle étoit très-abondante.
Cependant ce ne fut pas sans beaucoup de recherches- et de
peine, que je m’en procurai des fleurs et des graines, qui me
prouvèrent qu’elle appartenoit à une espèce de buplèvre (2). Le
velouté des feuilles forme une excellente amadou.
Roodesand a une belle église desservie par un prêtre 3 tous
les habitans des environs font partie de cette paroisse, et n’y
viennent cependant tout au plus qu’une fois l’année. C’ est alors
qu’ils font baptiser leurs enfans.
Le 6 , après avoir rassemblé une belle collection de plan-
(1) Tomentum.
(2) Buplevrum giganteum. C’esl ¥ hernias
gigantea de Linnée fils , Suppl.
435. J’en ai donné la description dans
mon Dictionnaire (v o l. III^ p. 122,
n°. 2) d’après des exemplaires que j ’ai
reçus du Cap , avec des parties de
feuilles arrangées comme vient de le
dire M. Thunberg.