
gonflent et s’emplissent, de manière qu’on court risque de s’évanouir
en moins d’un quart-d’heure. Il survient aussi quelquefois
des nausées et des vomissemens.
Parmi les malades que je trouvai à ces bains chauds, il y
en avoit deux qui excitèrent ma compassion ; l’un étoit un villageois
qui avoit sur l’estomac une plaie envenimée, suite d’un
coup de corne qu’il avoit reçu d’un boeuf furieux ; il ne pou-
' voit prendre qu’un peu d’eau de bains , parce qu’il vomissoit
sans ce.sse. L’ autre malade étoit un esclave qui avoit sur l ’épaule
droite une excroissance de chair , qui lui avoit déboîté
le bras en devant; elle lui étoit venue à la suite d’une chute
considérable.
Les plantes que je trouvai ic i , sont le flcoïde comestible (1) ;
il y réussit aussi bien que dans tes plaines de sable ; tes Hottentots
le nomment figuier ( vygen’). Le fruit, parvenu à sa maturité
-, est -bon ù manger , après qu’on l’a pelé ; il est d’urne couleur
de chair, dont la teinte rouge varie beaucoup ; ses fleurs
sont blanches et ’jaunes.
Le baguenaudier :(2) pilé, est bon pour les maux d’yeux. Le
coignassier (5) sert-à faire des haies.
L e g octobre, nous franchîmes la hauteur de Moritz pour
aller à Koré. Nou-S jugeâmes, par une colline , que cette montagne
est composée-d’une ardoise fragile, qui ne peüt-pâs même
servir de tablettes à écrire.
Du haut de cette éminence on pouvoir découvrir la plaine
de Carro , sèebe, stérile, dépourvue d’herbes , et qui ne produit
que des plantes grasses et des buissons.
■ Le buisson épineux nommé arduine-(i), avoit alors des fruits
(1) Mesembrianthemum edale.
(2) Colutea vescïaria.
(3j Pÿrïts cydonia.
(4) Arduina bispinosa. Depuis longt
e m s f a i t voir -que eet-arbuste me
constituent pas un genre particulier,
mais c;u-il appar Lenoi t au genre Carissa,
dont il est une espècedistincte. Vo yez -
rouges ;. on m’assura que les Hottentots en mang-eoient. La fait
agelle (1) est un autre buisson très-beau, dont tes fleurs contribuent
à l’ornement des collines ; il est très-propre, à faire des
berceaux.
J’assis liai ici à la castration des agneaux, faite par les cultivateurs
mêmes. J’àvois déjà vu celle des boeufs (2) ;. ils ouvrent
le scrotum avec un petit couteau , en tirent successivement
les deux testicules, et les coupent avec une adressé
étonnante.
Dans les contrées où les métairies sont voisines les unes des
autres , on marque, les moutons aux oreilles,. Ces animaux deviennent
si roides dans les pluies de longue durée , qu’ils en
meurent ; ils sont aussi sujets à l’hydropisie (3). Les paysans
les guérissent en.leur faisant la ponction au ventre. Il est rare
qu’on tonde les moutons , et jamais on ne tire parti de leur
laine ;. on l’abandonne ordinairement aux esclaves avec la
p eau.
Les parcs où l’ on garde les moutons èt toutes tes bêtes à
cornes enfermées et à découvert, se nomment k r a a l Je kraal
est communément auprès de la métairie ; un mur de terre ou
une haie en forme l’enceinte ; l’ouverture par laquelle on entre
et on sort, est fermée par une parte ou par une barrière.
Dans les endroits favorables aux arbres de basse futaie , , on
environne les parcs avec l’acacie d’Egypte (4) et le ealac (5)
que l’on abaisse en les ployant. Ce sont les arbres les plus épineux
que l’on commisse dans presque toute l’Afrique. Ces haies
en la description dans mon Dictionnaire
(v o l. I , p. 555) , à l ’article Calac
d’Afrique ( Carissa arduina ). Lam.
- (1) Zygophyllum morgsana.
(2) Voyez ci-dessus.
(3) Ascitis.
(4) Mimosa nilotica. Il y a deux espèees
bien distinctes, confondues -jusqu’à
présent par les botanistes, sous le
nom de mimosa nilotica. Comme je les
possède, j ’en donnerai les différences
spécifiques dans mes Illustrations des
genres. Lam.
(5) Arduina bispinosa.
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