
Celte racine est grosse, blanche , glaireuse, un peu aigre ou
reche, et pleine de filaniens. On la met mariner dans le vinaigre,
coupée par rouelles, et on en fait une espèce d’oximel scillitique,
plus foible que le véritable, qu’on administre contre l’hydropisie
et l’asthme,
La renouée ou persicaire barbue (1) qui croît dans les fossés,
est. acre comme toutes ies plantes de cette même famille; elle
a quelques vertus contre l’hydropisie et l’enflure des pieds.
Le poivre du Cap (2) est regardé, dans plusieurs endroits ,
comme un excellent- stomachique , et remplace toute, 'autre
espèce de poivre.
On a vu d’ excellens effets-produits par le fagarier du Cap (3) ,
dans la paralysie et la colique venteuse.
Le jus du flcoïde comestible (4) s’administre intérieurement
et extérieurement. On le fait prendre aux enfans pour la dysenterie
et les aphthes, et on l’applique sur les brûlures,
Ils font un cas tout particulier de l’osmite camphrée (5), qu’il
leur à plu de nommer bellis. Les principes de camphre dont
cette plante est imprégnée , la rendent très-précieuse ; -son
goût piquant et son odeur forte annoncent assez sa vertu dissolvante.
On applique des sachets de cette plante sur les inflammations
et sur l’ estomac dans la colique. L’esprit qu’on en tire
par le moyen de l’alembic , et qu’on nomme esprit- de pâquerette
(6), a une réputation bien méritée par sa vertu contre la
toux et l’ extinction de voix. Mais elle me paroissoit trop chaude
pour ces maladies , et je l’ai employée avec succès contre 1
(1) P o ly g o n ù m b a r b a tum .
(2] P ip e r C a p e n s e .
' (3) F a g a r a G r ip en s is . M, Tliunberg
n’a pas encore publié les caractères de
son f a g a r i a C a p e n s i s . Je soupçonne que
c’est le même que mon fagarier du S é -
négal. Voyez mon Diction, vol. I l , p,
446. ~
(4) M e s em b r y a n lh cm um edule.
(4) O sm it e s c am p h o r in a .
(6) Spiritus bellis.
l’apoplexie
B O T A N I Q U E S ,
l’apoplexie et la paralysie. La véritable espèce ne se trouve que
sur le sommet de la montagne de la Table, qui n’ en produit
pas même une grande quantité ; on tâche d’y suppléer par
l’osmite buphthalme (1), dont l ’odeur et la vertu sont bienplus
foibles. . 1,
On arrête souvent la diarrhée avec l’écorce du prolée à.
grandes fleurs (2).
Voici encore d’autres plantes qui croissent particulièrement
autour de la ville, et que les habitans ont le talent d’employer
comme médicinales.
L’adonide du Cap et l’adonide vésicatoire - (3). leur tient lieu
de mouches cantharides ; elle croît sur les collines et les flancs
des montagnes. Elle est aussi très-efficace contre les rhumatismes
et la goutte sciatique.
Le capillaire ou adianthe .d’Ethiopie. (4) abonde particulièrement
sur la montagne du Diable. On le donne en décoction ,
comme le th é, contre la toux et toutes les maladies de la poitrine.
La salicorne ligneuse (5) croît sur les bords de la mer; malgré
son goût salé, les soldats la mangent en salade avec de l’huile
et du vinaigre,
()) Osmites asterioïdes. Cette plante
est figurée, dans les Décades des plantes
d’A frique de J. Burm ann , page
161 , tome 5 8 , .sous le nom de leucan-
themüm fruticosum camphoratum , fôli-is
crassis angustis acutis. Ses feuilles sonÇ
veloutées ou légèrem ent tqmen.teu.ses ;
elles pàroissent en tières, mais elles
ont snr les bords de petites dents écartées
les unes des autres. L e calice n’est
point scarieux et luisant dans cette espèce
ni dans l’osmite cam phrée, comme
Tome I,
il l’est dans Vosmites bellidiastrum, et
dans V osmites calycina. Lam.
(2) P rote a grandiflora.
(3) Adonis Capensis et astragene vesî-
catoria. C’est Vadonis vesicatoria du
Suppl. deL innée fils ,p . 272. Ces deux
adonides d’A frique, très-.différens des
adonides d’Europe , devroient constituer
un genrç particulier. Lam.
(/l) Adianthum Æthidpicum.
(5) Salicornia fructuosa. Zée koral y
çorail de mer.
C e