
qu’on la nomme lèvre pendante (î) : une profonde vallée sépare
cette montagne de celles de la Table et du Lion.
Sur la cime même de la montagne de la Table,, coule un ruisseau
considérable dont une branche se décharge dans Hout-
bay. La mer qui est très-basse dans cette baie, forme une espèce
de rivière dont les bords sont extrêmement escarpés , surtout
vers l’ embouchure , à cause de la quantité de sable qui
s’en est détaché; en outre, la baie étoit parsemée de pierres
rondes , à-peu-près comme les rivages du Vetters en Suède.
Sur la gauche on voit une montagne de pierre , au revers et
au pied de laquelle, sont situés le grand et le petit Constantia,
qui s’avancent dans là mer, et.y forment un cap nommé Steen-
berghcek (2) : on y a construit une maison appartenant à la Compagnie
, nommée Muysenburg.
De Hout-bay nous nous rendîmes à Nord-hoek (3) , en traversant
la montagne, sur laquelle sont trois fermes et une mare
d’eau. Nord-hock est un cap dépendant de la montagne située
vis-à-vis celui de Slange-cap.
Toutes les dunes sont ici formées de sable volatil, distribué en
monticules plus ou moins hautes, Les plus nouvelles sont encore
nues , mais celles anciennement formées sont couvertes
de différentes espèces- de buissons , particulièrement de celui
qui porte de la cire (4) , que l’on voit ramper de tous côtés. Je
remarquai au sud-est une cuve à sel , haute de trois ou quatre
aunes vers les bords. Elle étoit alors à-peu-près remplie d’eau,
couverte à là surface de flamans (5) ; le fond étoit de sable ou de
terre grasse entre-mêlée de sable : cette espèce de cuve est
pleine d’éau pendant plusieurs mois de l’hiver : comme c’est de
( i ) Hanglip.
(a) Cap de la montagne de pierre.
(£) /Cap Nord,
- (4) Myrica cordifolia. Y oyez ci-après
les détails sut ce buisson.
(5) Phoenicopterus mbers
l ’eau du ciel et non pas dë la mer, qui est à une certaine -distance
, le flux ou le reflux n’ÿ ont aucune influence.
On trouve dans les environs un buisson garni de feuilles charnues
, nommé Duyn-hout ou Zwart-hout (1), qui me parut une
nouvelle espèce.
Je vis ici un paysan nommé Jean Bruyns-, renommé dans- tout
le pays pour son adresse à tirer. Il a fait avec Heupner le malheureux
voyage de Rio dé laGoa , à travers le pays des Caffres. Sept
de ses compagnons furent assassinés par les Caffres, et il n’y en
eut que cinq qui se sauvèrent avec lui.
Je remarquai l’armosélle (2), qui se prend bouilli ou en décoction
contre les vers..
Nous poursuivîmes notre route vers "Wildschutsbrand, à travers
la montagne , sur le sommet de laquelle nous ne trouvâmes
qu’une seule habitation de Hottentots, au milieu d’un beau pâturage.
Nous revînmes un peu sur nos pas , en passant de nouveau
la montagne à Bay-Falso.
Les montagnes qui s’étendent depuis cette baie à une très-
grande distance en mer , sont connues sous le nom de Norvège
par les colons et les marins.
Falso-bay ou Simons-bay , est le nom de la partie du port où
les vaisseaux n’abordent qu’-en hiver. Ils y sont à l’abri des orages
et des vents du nord-ouest, qui, dans cette saison , sont extrêmement
dangereux, sur-tout pour les bâtimens qui se mouillent
à la baie de la Table. Il y a ici un port beaucoup plus grand
que celui de la Table; cependant le rivage a peu de largeur ,
parce que la montagne le couvre dans certains endroits presque
tout entier. Les maisons construites sur les collines des environs,
ne sont pas toujours suffisantes pour donner asyle à tous les étran-
(ij-Boîs des dunes, ou bois noir : (2) Seriphium, S lange Bosch, bois
foliis compositis (foliolis cuneiformibus au serpent.
camosis ). Cussonia.