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nécessaires ; c ’ est un usage d ’autant plus économique , que les
maladies sont fréq u en te s , e t il en survient quelquefois de conta
gieuses .
C e s abonnemens empêchent que le s médecins e t chirurgiens
é t r an g e r s , qui n e séjournent ic i que trè s-p eu de tem s , e t en
p a s san t, ne soient consultés; on n e les appelle que pour des
maladies désespérées. A in s i, la médeGine-pratique ne me donn
an t pas d’occupations dans la v i l l e , je n e cherchois pas à les
a u gm e n te r , afin de n’ ê tre pas détourné de mes recherches
en b o tan iq u e ; il me re s to it aussi beaucoup plus de tems à
donner aux habitans de la cam pa gn e , à qui mes soins étoient
b ien plus utiles , e t en qui je trouvois b ien plus de reconnois-
sance que chez l ’ indifférent citadin.
J ’ ai toujours remarqué que le s remèdes avoient bien plus
d 'a c tiv ité ch e z les esclaves non ex tén ué s p ar la diète , ni accoutumés
à se médicamenter.
C H A P I T R E IX.
A d m i n i s t r a t i o n et état politique du Cap.
O u tre le gouvernement qui réside à la ville, l’intérieur du
pays est administré par deux jurisdictions présidées par un séné-J
chai.
Nous avons indiqué dans le chapitre des Observations géographiques
, quelques-uns des c h e f s - lie u x les plus remarquables
(1 ).
L e fis c a l est absolument indépendant du g o u v e rn e u r , et
correspond immédiatement a v e c la direction de la Comp agnie ,
en Hollan de , envers laque lle seule il e s t comptable. Il fixe 1
(1) Voyez ci-dessus, page 174.
arbitrairement
E T É T A T P O L I T I Q U E D U C A P . 217
arbitrairement les amendes pour les querelles qui s’ e le v en t entre,
les b o u rg eo is ; elles sont en général proportionnées à la fortunes
des délinquans, e t lu i font un re v en u.con s idé rab le .
Mais puisque , dès les premières lignes d’un ch apitre qui
traite de l ’ administration de c e tte .co lonie , je me vois obligé de
parler des malversations des a g en s , il fau t ac co rd e r la priorité.,
à celui q u ia droit de, l a ré c lamer.
L e gouverneu r trou v e le moyen de ga gner même sur les-vins
achetés pour le compte de la Compagnie. Elle le s paie trente
rixdalles le ton n eau ; le cu ltiv a teu r donne une quittance dépareille
somme et ne . touche que v in g t- s ep t r ix d a l le s , p arc e
qu’on en déduit trois p our le dixième. L e s habitans de la v ille
p ayoient de mon tems leu r vin d’ordinaire dix rixdalle s le tonneau
de cent, cinquante pintes ; ce qui me paroissoit très-b on
marché.
L e s employés en sous-ordre im ite n t .le chef, de leu r m ie u x ,
et chacun p e rço it le droit de son industrie , sur les objets qui
lui passent par les mains. L a modicité des appointemens dans
un pays, ou to u t est plus ch e r du double qu’ en E u r o p e , e x c u s e ,
à certains é g a rd s , ce s r a p in e s .•
D ’ après l e , compte indiqué ci-de s su s , on v o it que le go u v e r neur
p e r ço it trois rixdalles par tonnes d e v in . L e s employés,
volent d’une autre manière : ils s’ adjoignent des passe-.volans
qui r ie .fo n t pas de s e r v ic e , e t dont ils co u ch ent les appointemens
sur le s états de dépenses de la Compagnie , pour se.les
partager. L e s uns -gagnent sur d e s pesées , d’ autres sur des, marchandises
g â té e s ; le naufrage ,d’u n .v a is s e a u 'fa it leu r fo rtun e.
L é patron e t le p ilo te ro gnent la ration de l ’équipage d e ,leu r
vaisseau : l ’officier v o le le soldat :.'le s malades: .souffrent de
l'a vâ riee des administrateurs des hôpitaux. L e s effets des morts
deviennent la proie du p remier v en u ; quelquefois o u ïe s v end
à la fo lle e n c h è r e , dans le coffre m êm e , sans les. avoir seulement
examinés. C e t achat est une espece de lo te r ie . L e pro-
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