
C’est à cette léthargique indolence qu’il faut attribuer,] absence
de toute idée religieuse qu’on leur a souvent reprochée. Cependant
ils ne méconnoissent pas l’existence d’un Etre suprême,
paroissent même avoir quelqu’idée de l’immortalité de l’ aine.
Mais ils n’ont ni tepaple, ni cul te 5 ils ne songent pas même
aux récompenses, ni aux punitions après cette vie. S’ils n ont pas
une opinion bien fixe sur l’ existence de Dieu, ils croient au
moins bien fermement au diable, et ils attribuent à ce mauvais
esprit, qu’ils redoutent infiniment, les maladies, la mort, le
tonnerre et tous les malheurs qui leur arrivent.
Quoiqu’ils dansent à la nouvelle et à la pleine lune , et qu ils
fassent alors beaucoup de singeries,, on ne, peut attribuer cela a
des idées: d’idolâtrie , ni les accuser d’adorer l’astre de la
nuit : ils n’ea ont pas moins beaucoup de superstitions, et surtout
beaucoup de foi aux sortilèges. Quand un Hottentot tombe
malade , on le croit ensorcelé : on l’agite, en poussant de grands
cris , pour lui rendre la santé et chasser le mauvais esprit,
Le mari et la femme ne peuvent manger ensemble ni le coeur,
ni le péricarde d’un même animal.
Quelques-uns d’entre eux regardent la sauterelle (1) comme
un insecte d’heureux augure ; mais je ne me suis jamais apperçu
qu’ils lui rendissentJLe moindre culte,
La circoncision est une cérémonie dont ils ignorent l’origine ;
elle date des tems les plus reculés ; mais elle commence à tout
ber en désuétude. Peu de Hottentots sont maintenant circoncis.
Ceux d’entre eux qui vivent eneore dans l’état sauvage , et qui
n’ont ni haison , ni commerce avec les Européens , ont encore
conservé des usages barbares. Ils enterrent tout vivans les
vieillards de l’un et de l raütre sexe, ou bien ils les conduisent
dans des crévasses de rocher et les y abandonnent avec peu
de vivres ; de manière que ces infortunés ne tardent pas à
( i l Manlis fausla.
mourir
mourir de faim ou à devenir la proie de quelque bete féroce.
Il y a .plusieurs- .occasions où ils abandonnent leurs enfans
et les. exposent. Par exemple, quand une mère vient a mourir,
pendant 011 peu de tems après ses couches , ils enterrent 1 enfant
avec elle, parce qu’il ne seroit pas possible de trouver une
nourrice chez un peuple qui n’a pas même d’idee de ce moyen
supplémentaire.
Une femme qui accouche de deux jumeaux et qui ne se croit
pas en état de les allaiter tous deux, ne fait pas difficulté d’en
abandonner un : quand il- se trouve parmi eux une fille , le
sort tombe toujours sur elle. Ils en agissent avec la même barbarie
envers les enfans estropies,. .
.Ceux qui demeurent dans le. voisinage des .colons , enterrent
leurs morts 3 - les autres les mettent dans des fenLes de rochers
ou dans des grottes. On tire le cadavre hors de la butte . par
un trou, fait exprès , et non pas par la porte: On 1 enveloppe
dans son habit de peau , et trois ou quatre hommes 1 emportent
peu d’heures après-sa mort, A sa- suite marche une procession
d’hommes et de femmes'distribuée en deux grouppe?,' et. qui
poussent de grands'cris. On dresse sur la fosse une écaillé de
tortue remplie de poudre de senteur et trois branches d’un buisson:
quelconque. Quand le défunt a un peu de bien , on tue une
bête de son. troupeau pour régaler les assis tans, et tout le village'
ne tarde pas à décamper.
Le fils aîné est de-droit légataire universel de son père. .
L eu r commerce et leurs richesses sont aussi bornés que leurs
besoins.
Les Namaquas ont dans leur pays quelques montagnes qui
renferment des mines de cuivre et de fer ; ils . savent fondre
ces deux métaux d’une manière fort simple ; ils les forgent, ensuite
et les emploient à différens usages. Tout leur trafic se fait .
en nature, parce qu’ils ne cônnoissent pas même le besoin.de la
monnoie.
Tome I . , H fi