
premier terrain et sur son étendue ;* en général ori lait monter
cet achat à cinquante mille florins de ' Hollande, en marchandises
; on y a ensuite ajouté trente mille autres florins :
il est très-possible que cette somme - ait été passée en compte
à la Compagnie , mais peu probable- que les Hottentots "aient
seulement touché la moitié du montant. On prétend aussi que
ce terrain s’étendoit jusqu’à Mossel-Bay 3 mais ce. qui prouve
la fausseté de cette assertion , c’est que dans le tems meme
que van-Riebeck étoit gouverneur du Cap, les plus grandes
découvertes des Hollandois ne s’étendoient pas au-delà de
la montagne qui porte son nom (1), et qui est encore à quelque
distance dé la longue chaîne des montagnes. S’il m’est permis
d’énoncer ici mon opinion, je dirai qu’il me semblé que les acquisitions
des Hollandois étoient renfermées entré la montagne
de la Table et Zout-rivier (2) , ensuite la Compagnie a augmenté
son territoire au point où nous le voyons maintenant , et comme
elle fait- encore chaque jour.
La citadelle étoit d’abord construite en terre .et en bois : en
l 664 on la reconstruisit en pierres de taille , en la rovôlisSant
de remparts, et de fossés. On éleva aussi à 'Zoùt-rivier, la
redoute Keer des Koe, ainsi nommée parce qtt’élle sert à protéger
les bestiaux de-la’Compagnie, qui paissent dans les environs
: il y a là des gardiens qui empêchent qu’ils ne passent le
ruisseau et qu’ils ne soient volés par les Hottentots ou même
par les colons. On a même établi à l’ extrémité de la redoute,
une'écurie de cinquante chevaux, pour avoir les moyens de
poursuivre les HotLentots qui courent avec une agilité' (3) in- 1
soTi discours sur l’ origine et les fonde-
metis de l’ inégalité parmi les hommes.
Les Arabes Bédouins ne sont pas moins
alertes que les Hottentots. Noté du rédacteur.
(1) ; Riebéch-lastel. Château de Rie -
beolc.-
(2) R i v i è r e à s e l.
" ( 3) T o u t l e m o n d é c o n n o ît l e tra it
c i té p a r R o u s s e a u , dans l e s n o te s d e
concevable.
concevable. Cette redoute, et une autre que van-Riebeck fit
construire à Constantia, furent les premiers établissemens de
la Compagnie.: Les Hollandois n’avoient pas alors des projets
aussi vastes que Ceux qu’ils ont'réalisés depuis : leur unique
but etoit le défrichement et la culturé d’un -terrain capable de
fournir des rafraichissemens à leurs vaisseaux : la bonté du climat,
la fertilité de la' terre et la foiblessé des habitans- aiguil-
lonnoient leur ambition 5 ils résolurent de donner de l’extension
a cette colonie naissante : le Gouvernement engagea plusieurs
Européens à-s’établir' au Cap. On leur donna en propriété pour
eux et leurs héritiers à perpétuité, de belles et bonnes terres
qu’ils se chargèrent de défricher. Bientôt après' on fit passer
au Cap de jeunes filles nubiles, tirées de la maison des orphelins
, pour augmenter la colonie. Dans les commencemens, les
-habitans reçurent à crédit les ustensiles nécessaires à la culture
de la terre. Des, encouragemens si multipliés et si sages, ne
pouvoient manquer d’accélérer les progrès de cette nouvelle
Colonie : on vit bientôt des habitations à Stellenbosch, à Dra-
kenstein , où les Français réformés et chassés de leur pays ,
s’établirent par préférence. Ensuite on franchit la montagne <
jusqu’à Roqdesandj quoique maigre et sablonneux, le Svart-
Land se couvrit d’habitations : enfin depuis trente ans surtout,
la colonie s’ est accrue avec une rapidité, surprenante ;
elle 'occupe aujourd’hui toute l’étendue du pays situé entre
Roodesand , la montagne des Hottentots Hollandois et Swellen-
dam, et elle embrasse Mussel-Bay, Houtniquas, Lange-Kloof,
Krum-rîvier, Camtous-rivier, Boeke, Rogge-Veld, Camdebo
et les montagnes de neige.
Cette colonie se subdivise en trois autres , qui sont :
i°. La colonie du Cap, qui est composée de la ville de ce
même nom, de sa paroisse et de son église, de Paarl, sa paroisse
et son église, de Tygerberg, & c . , .jusqu’à Mossel-Banks-rivier
et Bay-Falso. ,
Tome I . S s