
un bâton pointu , jusqu’à ce qu’ils soient assez forts peur manier
la zagaye. Les Caffres sont les seuls habitans de cette portion de
l'Afrique qui se livrent un peu à l’agriculture. Us font venir
ce que nous appelions le grain des Caffres' (.1) , des fèves, du
chanvre, &e. fou r les Hottentots c’est un grand effort de semer
quelques poignées de chanvre; il n’y a que l’ ex Ire me friandise'
qui puisse les déterminer à prendre cette peine.,'
Leurs, cabanes rondes et hautes de deux aunes suédoises ,
ont absolument la forme d’une meule de foin ; la construction
n’en est ni longue ni difficile. Us commencent par planter en
terre quelques fortes branches d’osier qu ils courbent par le
haut afin d’arrondir le toit qui doit former une voûte , et les
couvrent ensuite, de nattes ou dé joncs, Cette couverture résisté
au vent et à la pluie. Us ont soin de ménager une ouver-r
ture haute d’une aune, pour servir de porte à la hutte et d’issue
à la fumée. On fait le feu tout auprès de cette ouverture; on
répand du fumier en-dehors autour dè la hutte , pour empecher
le froid d’y pénétrer les hommes-et les femmes s’y - tiennent
accroupis sur leurs talons. Ces dernières placent sous elles leur
petit tablier carré. Chaque cabane ne renferme qu’un très-petit
nombre d’habitans. Us y laissent pulluler la vermine au point
de' ne pouvoir y résister. Alors ils se contentent d’abandonner
la cabane pour s’en construire, une nouvelle. Elles sont ordinairement
disposées en rond, ce qui forme un village : on y fait
entrer les bestiaux, ou au moins les moutons , pour y passer la
nuit-èn sûreté contre les attaques des bêtes féroces. Ils restent
dans, le même- endroit tant qu’il y a des pâturages, mais i's
s’en vont aussi-tôt qu’ils en manquent, .oii quand quelqu’un de la
horde vient à mourir. On voit que. les Hottentots sont des nomades
comme, les Lapons et les. Arabes-Bédouins,- ;
Les autres arts ne sont pas plus avancés chez .eux que l’architecture.
Cependant ils' ont un goût décidé pour la musique
et pour la danse.
Leur principal instrument se nomme seekoa ; c’est une espèce-
de tambour composé d’une marmite, sur laquelle on a étendu
une peau de mouton bien mouillée et attachée avec une courroie.
Ils appuient les quatre doigts de la main gauche sur
le bord du tambour, et le pouce au milieu ; tandis qu’ils frappent
à l’autre bout avec les dieux premiers doigts de la main droite,
et en tirent un son sourd qui n’a rien de désagréable.
Je leur ai vu aussi un assez joli instrument qui avoit la forme
d’un orgue , ou plutôt d’une flûte, de Pan. Il étoit composé
de bâtons carrés’de différentes longueurs, serrés entre deux
autres bâtons; on frappoit dessus avec deux marteaux de bois,
comme sur un timpanon ; les bâtons rendoient différens .sons
suivant leur dimension.
Us en ont encore un autre nommé kora , qu’on prendrait, au
premier coup-d’oeil, pour un archet, ou même pour un arc. C’ est
un bâton sur lequel on a tendu une corde. A l’une des deux
extrémités on attache un .tuyau de plume , dans lequel on
souffle en jouant avec les lèvres. Cet instrument rend un son
rauque, .
Le rabékin est une espèce de guittare , composée d’une cal-
lebasse et d’une" planche étroite, montée de trois ou quatre
cordes qu’on tend avec des vis. Les Hottentots jouent de cet
instrument avec les doigts.
- C’est au bruit de cette harmonieuse musique qu’un Hottentot
exécute la danse que je,vais décrire.
Il tient de la main droite une courroie attachée au toit d’une
cabane, ou bien à un mur, et danse toujours sur la" même place
en sautant et en marquant la mesure avec ses pieds; son corps
se tourne d.e différentes manières, et sa tête va sans cesse à
droite et à gauche. Le danseur chante en mesure. Çèt exer-
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