
rixdalles pou ries frais de médicamens, ainsi il n’est pas traité gratis.
La petite vérole et la rougeole, sont ici les maladies les plus
dangereuses ; on s’en préserve avec' autant de soin que de la
peste. C’est pourquoi, dès, qu’un vaisseau a mouille dans là
rade , on y envoie un chirurgién pour le visiter, et s’il y trouve
un seur homme attaqué d’une de ces deux maladies , il est défendu
à l’équipage de descendre à terre , et on lui indique un
autre endroit où il doit se rendre ; en attendant, on lui envoie
tout ce dont il a besoin.' Dès que là petite vérole se déclare au
Cap , tous les habitàns fuient à la campagne (1). J’ ai remarqué
que la petite vérole, et les vaisseaux françois, qu’on regardait
comme ennemis , faisaient trembler et fuir les bourgeois et les
riches paysans. De mon tems, ils n’étoient pas encore assez raisonnables
pour adopter l’inoculation.
Un vaisseau danois apporta-la petite vérole en 1713. Elle fit
des ravages épouvantables parmi les Hollandois et les Hottentots
; peu de familles furent épargnées'. La mortalité fut si terrible
chez les Hottentots sur-tout, que les chemins'étoient
jonchés de cadavres, privés de sépulture. En \y5S , elle "se
manifesta pour la seconde fois. En 1767, un vaisseau danois
l ’apporta pour la troisième fois; depuis cette époque elle n’a pas
reparu. La rougeole n’a pas été moins meurtrière à sa dernière
apparition , parce que les chirurgiens, envoyés par le gouvernement
ne savoient pas traiter cette, maladie. Il est fâcheux , en
parlant de la médecine et de l’état de cette’ science, depuis
quelque tems au Cap , de ne pouvoir pas en donner de meilleurs
renseignemens , que ceux de Koempfer sur les chirurgiens
des Indes orientales (2).'
(1) Les Chrétiens font la même
chose au Levant, dès que la peste se
déclare dans la ville qu’ils habitent.
Cette précaution les met à l ’abri de
ce fléau, tandis que les Musulmans,
profondément pénétrés du dogme de la
prédestination, vivent familièrement
avec les pestiférés et meurent par centaines.
Note du rédacteur.
(2) Y oyez Amoenitates exoticoe. Fas->
cicul. 3 , pages 534 et 535.
Mais terminons la description de la ville du Cap. On .a pratiqué,
dans plusieurs rues , des fossés destinés à recevoir l’eau
qui coule des montagnes voisines, à la vérité en très - petite
quantité ; 'mais le canal qui conduit l’eau de ces mêmes montagnes
, par des tuyaux, jusqu’au grand port des vaisseaux, est
bien plus considérable que tous ces fossés, puisque les chaloupes
peuvent y aborder commodément, et y remplir leurs tonneaux
d’eau fraîche.
Il y a dans la ville trois grandes places ; dans l’une, on remarque
l’église réformée et une fontaine ; dans l’autre , la maison
-commune ; la troisième a été construite depuis peu pour la
commodité des paysans , qui viennent vendre leurs denrées aux
habitans de la ville. On se propose d’y établir un corps-de-
garde pendant la nuit,
Sur le rivage qui borne la ville du côté de la mer , on a dressé
trois batteries de différentes forces , et aujourd’hui en assez
mauvais; état (1).
La citadelle est située de manière à protéger la ville contre
les ennemis de l’intérieur du pays , et ceux du dehors. Cependant
les batteries dont nous venons de parler', seroient bien plus
redoutables pour les vaisseaux étrangers, que tous les canons de
la citadelle, .
(1) On les nomme la grande , la nouvelle, la petite batterie, celle de Knoclen
et de Linievafce.