
dium iohreanum, 'paver voyager pendant trois ans, et qui se monte
à 1100 dalers de cuivre par an (i). Cette somme, jointe à mon
foible patrimoine, me mettoit en état de faire un voyage à Paris
pour m’y perfectionner dans la médecine , la chirurgie et l’histoire
naturelle.
Le i3 août 1770 je partis d’Upsal et passai par Stockholm, Joe,
Koeping, Halmstad, Helsinghourg, et Helsingor ; pendant mon
séjour à Helsinghourg, M. Barkenmeyer , apothicaire de cette
ville, me combla d’amitiés et partit avec moi.
Je quittai donc ma patrie le i5 septembre, bien éloigné d’imaginer
qüeje ne la reverrais qu’après neuf années d’absence et de
voyage dans les contrées les plus lointaines,.
En passant le Sund nous crûmes voir une ville flottante ;
c’étoit une multitude innombrable de vaisseaux en rade, dont
les mâts ressembloient à une forêt; ils payoient à Kronbourg
l’impôt qu’un seul royaume (h) perçoit sur toutes des nations.
Il est fâcheux pour la Suède de ne pas avoir sa part d’une pareille
contribution; mais le défaut de profondeur le long de ses côtes
ne permet pas aux navires d’en approcher ; en outre, la rade
d’Helsingbourg et les environs se remplissent chaque année de
sable et de plantes marines (3).
Ne trouvant pas à Helsingor de bâtiment prêt à mettre à la
voile pour Amsterdam, je résolus de faire, en chaise de poste,
iine petite excursion jusqu’à Copenhague. Le chemin qui conduit
à cette capitale est très-beau ; il longe en partie le rivage
de la mer, traverse ensuite un bois de charmes et de chênes,
et un parc, où il est défendu, dit-on,,sous peine de mort, de
tirer un coup de fusil. Sur le bord du chemin croissent (4) la
( 1 ). 366 liv. 13 sols 4 den. tournais.
Le Banemarck.
( 3 ), Les varechs (foci ) , et la zostère
marine (zoslera marina J.
( 4 ) Bellisperennis, vaïeriana officinalis
, cichorium intybus, hordeum mu-
rinum. ’
E N H O L L A N D E ,
pâquerette vivace , la valériane officinale, la chicorée sauvage ,
et l’orge des murs. Cette dernière plante pousse dans les rues
même de Copenhague. Je vis aussi, principalement sur la route
voisine de cette ville , de .très - belles, allées de maronnier
d’Inde (1) aux troncs tortueux par le bas. Les ceps de vigne se
trouvent fréquemment entremêlés dans les-haies (2).
Je vis, à Copenhague le jardin de botanique , où l’on travailloit
au rempotement, l’hôpital & l’apothicaireriè qui en dépend :
c’est un établissement fondé parlafeue reine Caroline Mathilde,
d’origine angloise; ilpouvoit y avoir alors deux cents malades.
Je vis aussi différentes collections d’histoire naturelle.
Mes premières visites furent chez mes anciens, amis et camarades
de l’université d’Upsal, les profèsseurs Zoega et Fabri-
cius, qui ne se bornèrent pas à de simples démonstrations
d’amitié , car ils me donnèrent tout accès dans le jardin botanique
, et me montrèrent leurs collections particulières. J’admirai
sur-tout les insectes du professeur Fabricius. Ces savans m’au-
roient déterminé à prolonger mon séjour à Copenhague, et
me l’auroient rendu bien plus amusant et plus utile , si,.le soir
même, ils n’ eussent été obligés de faire un voyage indispensable
à Schlesvig.
En parcourant les rues , je remarquai que les ruisseaux sont
couverts de pierres plates ou de planches', ce qui est infiniment
commode pour les piétons. Les caves mêmes , en plusieurs endroits
, sont habitées.
Après, avoir, jetté un coup-d’oeil rapide sur les plus beaux
monumens de la ville , tels que le château ro y al, l’académie,
(1) (Esculus hippocastanum. Eh France
ce défaut a rarement lieu.
(2) Avant la connojssance de ce fait,
je ne croyois pas que la vigne ( vitis
vïnifera ) pût se trouver sauvage ou habiter
sans culture dans des parties de
l ’Euràpe aussi septentrionales. Linnaeus,
en parlant de la patrie ou du lieu
qu’habite naturellement cette plante intéressante
, dit qu’on la trotive dans les
lieux tempérés des quatre parties dis.
monde. Lam.
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