
Sùlthdn (1) , souverain.
Ha min g kouhana> prince- du monde,
Halisah talah, lieutenant de Dieu (2).
Il joint encore à ces titres les trois derniers du précédent.
Le prince de l’île Je Madoüra se qualifie de panembaham
adepatti (3) , ( prince libre ou régent ) : un prince se nomme
panguerang ; un prince Héréditaire , panguerang adepatti (4),*
une reine , ratou ; une princesse, radin (5) aïou ; un gouverneur
de province , ratti.
Il y en a plusieurs de ceux-ci qui sont attachés â la' Compagnie
, et nommés par les gouverneurs 5 mais ils ont besoin
Je F attache du gouvernement de Batavia, ainsi que les capitaines
ou chefs des Chinois établis dans le pays.
Le commandant d’une petite portion de pays ou d’un gros
village, se nomme tommegomme (6) , et sa femme , s’il épouse
une princesse , radin tommegom.
Les principaux Javans mènent un grand train , et ont à leur
suite plusieurs domestiques dont l’un porte une boîte au pinangj
l’autre , une pipe à fumer ; un troisième , du tabac ; un quatrième
,1a tasse â cracher ; un cinquième ,.le parasol, &c. &c. *4 5 6
(1) Ce mot est arabe. Rédact.
(2) C’èst ainsi que dans tous les pays
du monde les despotes se sont associés
avec la divinité pour usurper ses
droits et' opprimer les Hommes. (71/-
dact. !
(3) Reland écrit adàpati ( vicarîus
ducis vel proefecti ) ; • een luytenant-
gouvernant , luy tenant-général, staad-
houder. P a n a m h a l i a n est lé titre du roi
de Tcheriboun, que- les Hollandois
nomment Seriboun, au nord de Java,
et du roi Bander Massin à Bornéo.. Reland.
Dissert. XTa, p. g4, Réducteur.
(4) On écrit aussi panguiran. Ce mot
javan répond au ratou (maître) des
Malais, etau rebb id. et même à Vallait
(Dieu) dés Arabes. Rédact.
(5) On donne aussi lé titre dé radin
au fils du ro i, et même à d'autres
princes,et c’est le plus grand titre que
puisse prendre à là cour celui" qui
ii’est pàs fils du roi. Rédact.
(6) Ou tomangang (bailli ou fiscal ) .
Chaque ville ou bourg a son toman.-
gang. Rédàctl
Les commandans ont quelquefois le fourreau de leur sabre
ou de leur épée en or ou en argent.
Les femmes se font porter dans des chaises garnies d'argent.
Les deux sexes s'anoblissent réciproquement 5 un gentilhomme
qui épouse une roturière lui fait partager sa noblesse :
il en est de même d'une fille noble qui épouse un roturier.
Les Javans ne peuvent pas être faits esclaves 5 mais on
m'a assuré qu’ils s'engageoient volontairement à servir un certain
tems les uns chez les autres. Je n'ai pu me procurer des
détails satisfaisans sur cette espèce de pacte.
Quoiqu'ils professent la religion musulmane, leurs imams y
ou prêtres , n'ont pas tous fait le pèlerinage de laMekke (1).
( i ) Les Javans Musulmans sont
chî’ytes ou de la secte à’A ’ly , et conséquemment
moins rigides observateurs
delà loi que les Sunnytes ou sectateurs
d’O'mar. On sait que chez les
Persans qui sont de la même secte que
les Javans , le pèlerinage de la Mekte
se fait par procuration, et forme une
branche de commerce aussi considérable
que les billets de confession en
Espagne. Selon les auteurs de la description
du royaume de Jacatra , insérée
dans le premier volume des Verhandelingen,
Ctc. (Mémoires de la
société de Batavia) , pag. fô j , « ce
» fut un Cheykh qui porta la religion
» musulmane dans l ’île de Java, vers
» l’an 14o6 » ; c’est-à-dire, peu d’années
après l ’invasion de Tymour dans l ’In-
doustân. Au reste, les sa van s Hollandois
et notre voyageur lui-même, ne
parlent,, je crois, que des portions de
ï ’isle plus ou moins fréquentées par
les étrangers ; ' car nous savons que
la religion musulmane n’a pas encore
pénétré dans toute l’île. Plusieurs naturels
habitans de la côte orientale
ont encore conservé, ainsi que les anciens
Javans retirés dans l’île de Bali,
la religion de leurs ancêtres-, laquelle
n’étoit,comme toutes celles de l’Inde,,
qu’une variation du Lamisme , et dont
l ’origine se perd dans la nuit des tems.
Les Javans, musulmans même, tiennent
encore tellement à leurs anciennes
idées , qu’ils connoissent à peine
l ’ère de^l’hégire,aet qu’ils comptent
encore leurs années de Padjadjaran T
leur premier roi. Ainsi l ’année 1779
de notre ère vulgaire ( n g 3 de l’hégire
) correspondoit à l’an 1705 de
l ’ère des Javans., à dater, comme je l’ai
d it , de leur premier roi. Voyez Ver-
schil der tydre lceninge by de Asiatische y
Ctc. (Différences de la chronologie des1
nations Asiatiques, et Concordance