
ceux de Robben-Eyland au-dessus du port, une bonite dont ou
n’a pas d’idée ; ce sont incontestablement les meilleurs du
monde. On les confit dans du vinaigre , avec du poivre-long
ou poivre d’Espagne (1), et on les mange en salade, avec
de la viande. -
Le gouverneur a fait construire une serre pour les ananas,
dans le jardin de la Compagnie; ce fruit si exquis à Batavia, ne
parvient jamais ici au même degré de maturité .et de bonté,
qu’aux Indes ‘'orientales.
Le pisang (2), qu’on cultivé aussi dans quelques jardins du
Cap, fleurit rarement, et son fruit p’est jamais mûr ni bon à
manger.
L ’agave d’Amérique (3), transporté ici des jardins botaniques
d’Europe, croît spontanément sur les collines qui environnent
la ville , au pied même de la montagne ; elle fleurissoit, chaque
année, très-régulièrement, et dans une profonde obscurité ; car
il s’en faut bien qu’elle ait autant d’admirateurs. i c i , qu.<3
dans les jardins d’Amsterdam.
C H A P I T R E V I L
É c on omi E ruralfi et domestique des hcibitans du Cap.
A y a k T eu occasion de voir faire le vin dans plusieurs
maisons de campagne .voisines du Cap, et de prendre des ren-
seignemens sur les différens vins-, je crois devoir eommunir
quer Ce que j’ai pu apprendre.
La vendange se fait ici au mois de mars , d’une manière plus
(i) Capsicum annum. (I) Agave Americana'.
||j | Musa paradisiac a .
simple
simple qu’en Europe , faute des ustensiles nécessaires. Les
'esclaves coupent les raisins et les portent dans une grande cuve
OÙ on les presse. Le fond et les côtés de cette cuve sont criblés
de trous, et elle est renfermée dans une autre plus grande, et
élevée sur un pied en croix; celle-ci a un robinet pour soutirer
le jus . du raisin. Quand la cuve intérieure. est pleine de
grappes , trois ou quatre esclaves bien lavés et bien- baignés
dans un baquet d’eau, entrent dans cette cuve, en se tenant
à des cordes attachées au plancher, et écrasent le raisin avec
leurs pieds ; le jus qui en coule est transporté dans de vastes
cuves à hauts bords pour y fermenter : si quelque raisin ou
quelque grappe engorgent le robinet, on les écarte avec une
brosse adaptée au bout, d’un bâton. Avant de. presser le marc
plus fortement , on le met égoutter dans un tamis de joncs
grossièrement entrelacés, ou sur un cadre de lit ; on le presse
avec les mains : quand on en a exprimé de cette manière,'le
jus autant qu’il est possible , on jette les grappes , parce qu’on
prétend qu’elles rendent le vin dur et amer. Ensuite on verse le
reste du mare dans la cuve à fermenter.
Le lendemain , la fermentation est en pleine activité ; le marc
finit par tomber au fond, et le vin é.clairci est transvasé dans
des tonneaux ; on l’y verse par le bondon à travers une corbeille
posée sur le trou, Le marc qui re$tp dans la cuve à fermenter,
est transporté dans une autre de forme carrée , percée de
toutes parts, et placée sur un pied en croix, dans une plus
grande', et on exprime tout le. jus qui peut rester, par le moyen
d’une presse à vis en métal ou en bois. On distille le résidu ,
et on eij tire encore de l’eau^de-vie,
Les raisins blancs et verds donnent du vin blanc ; les noirs
du vin rouge. Le vin ,de Constance se fait avec du raisin muscat
blanc ou noir. Le Pontac, avec un raisin rouge très-foncé. Ou
nomme les différens vins, d’après fa ressemblance qu’ on leur
trouve avec ceux d’Europe, quoiqu’elle ne soit pas toujours très.»
Tome I . Dd