
214 1773. M OE U R S , U S A G E S , &c.
de leu r santé. Si c e u x - c i sont en voituré ou à c h e v a l , il les
p r ie de de scen dre e t d’ en tre r ; sa 'femme n e sè 1ère point , et
se con tente d e saluer de la tê te ; elle se p lace à un -bout
d e la t a b le , e t son ép oux à l’ a u t r e , e t les étrangers à côté
'd’ éux.
C ’ est ic i la co u tum e , comme dans tous les p a y s ch au d s , de
dormir une h eure ou d eux l ’ ap rè s -d în e r , pendant la plus grande
ch a leur du jour.
L ’ argent dont on se ' sert dans le com m e r c e , v ien t moitié
d’E u r o p e , que l ’ on nomme ic i la p atr ie ( 1 ) , et moitié dés Indes
orientales : ce lui d’Europe consiste en d u ca ton s , schillings
e t liards (2) ;-les ducatons neufs ou v ie u x gagnent ic i , comme
■ toutes le s autres mon n o ies , 26 p our c e n t , de manière qu’un
duca ton équiv aut à 12 schillings ou 72 stubers (sous); de Hollan
de. L e s schillings ne sont autre chose que des p ièces de six
sols e t demi (3 ) , qui v a le n t , ’enH o llan d e , cinq stubers e t demi.
L e s simples et les doubles stubers sont rares. L e s ducatons' et
la monnoie d’or le sont aussi ; on n e v o it presque jamais de
florins de Hollande; c e u x du C ap sont une monnoie fic tiv e que
l ’on é v a lu e seize sols p ièce. Une rixd alle v au t huit schillings, et
un duca t d ix -huit. On re ç o it volontiers les piastres d’Espagne , à
raison de n e u f schillings de Hollande la piastre. L ’ argent qu’on
•apporte ou qu’on tire de H o llan de , gagne 25 pour cént. On perd
autant sur ce lui qu’on ex p o r te du Cap 'en Europe.
L e s roupies de différentes espèces qu’on apporte des Indes
o r ien ta le s , s’ év a lu en t une dem i-rixda lle , e t sont fo r t re ch e r chées
. Il est expressément défendu de b a ttre monnoie au Cap.
L e s officiers des v a is seau x hollandois ,’ tan t c e u x qui .partent
q u e c e u x qui a r r iv e n t , v end en t tou te s sortes de marchandises.
L e s derniers apportent ordinairement du v in , d e là b iè r e , des
(1) Vaderland.
(2) Duyten,
(3) Zeîistjiale.
D E S H A B I T A N S D U C A P . 2 l5
jambons fum é s , du fromage , des pipes de te r re , du ' ta b a c e t
même de la clincaillerie ; les autres , des indiennes grosses e t
fin e s , de la to ile de coton , du r i z , du t h é , & c . Q uan d ils n ’ont
pas le tems de tra ite r de ces ar ticles a v e c des m a r ch an d s , ils
les venden t à la cr iée. De s bourgeois les ach è ten t quelquefois
en .g ro s , e t le s venden t ensuite en détail. L e s cr iées , p our le
compte des p a r t icu lie r s , ou pour ce lui de la Compagnie , ont
lieu ■ dans le printems e t . en h iv e r . Mais le go u ve rnem en t a
la précaution ordinairement de n e p e rm e ttre à aucun p a r t icu lie r ,
de faire des v entes à la c r ié e , avant que la C om p a g n ie ;s e soit
débarrassée de ses propres marchandises.
D e tous les officiers é t r an g e r s , ce so n t .le s Anglois. e t les
Danois qui font le plus gros commerce, L e s premiers apportent
s u r - to u t de fo rtes p acotilles de c lin c a ille r ie , te lle s que des
couteaux de m a te lo ts , des ciseaux e t autres objets. L e s autres
vendent, en allant dans l’In d e , de la biè re de D an em a r ck , du
goudron; e t en re v en an t , de l ’indienne fine du B en g a le . L e s
officiers suédois ne font presqu’ aucun commerce ; à leu r re tou r
des In d ë s , ils vendent quelques b o ë te s de thé , du nankin , des
soieries ch in o ise s , tout jus te pour p a y e r leu r frais d ’aùb erge
pendant le co u r t séjour qu’ils fon t au Cap. L e s marchandises
de Suède les plus estimées ici-, sont la bure grise ou draps gros-
s ie r s , le s planches simples e t d o u b le s , les p o u t r e s , le c u iv r e ,
le la iton , les b ê c h e s , les harengs , le b r a i , le charbon e t le fe r
qui est trè s-ch e r . L a Compagnie v en d le quintal de f e r , h u it
rixdalles, quoiqu’il soit fo rg é à froid e t b ien inférieur en bonté
.à celui de Suède. L e s marchandises vendues pour le compte
des p articulie rs , p aient cinq pour cent au fisc. L ’ argent provenant
des v entes p u b liq u e s , n e se compte que six semaines-
après qu’ elles sont finies.
Les habitans de la v ille s’abonnent assez volontiers a v e c le
chirurgien de l’hôpital, à raison de tan t par a n , pour les tra ite r
ainsi que leurs esclaves , e t même leu r fournir les médicamens