
collines, sont des pierres grandes et petites, détachées de'la
montagne, et éparses çà et là.
Je vis le jardinier Auge , qui avoit fait plusieurs voyages de
long cours dans l’intérieur des terres , où il avoit rassemblé
toutes les plantes et les insectes envoyés depuis en Europè , par
le gouverneur Tulbagh, à M. de Linnée et aux professeurs
Burmann et Van-Royen. Comme il ne manqùoit pas de faire
annuellement quelques courses dans l’intérieur du pays , il ven-
doit aux étrangers des herbiers, des oiseaux, et des insectes.
Le docteur Grubb acheta de lui cette belle collection de plantes
, qui passa ensuite au professeur Bergius. Ce dernièr en a
donné une magnifique description dans son ouvrage intitulé
Plantæ capenses. Les connoissances botaniques d’Auge ne sont
pas très-étendues , et il s’ est borné à rassembler tout ce qui lui
a paru grand et beau. C’est cependant à lui seul, pour ainsi dire ,
que nous devons les découvertes faites après MM. Herrmann ,
Obdenland et Hartog, dans cette partie de l’Afrique.
Mais jettons maintenant un coup-d’oeil sur l’état militaire du
Cap.
La citadelle est bâtie1 sur le rivage , à l’est de la ville , environnée
de hautes murailles et de fossés profonds. Elle renferme
des logemens suffisant pour le gouverneur, qui n’y demeure
, cependant pas 5 pour le major et pour les autres officiers, ainsi
que pour les soldats. Immédiatement après'le coucher du soleil,
on ferme la grande porte ; les soldats qui n’ont pas la permiséion
de sortir, se rassemblent au son du tambour, et on fait l’appèl
de chaque compagnie. La petite porte reste ouverte jusqu’à
dix heures, moment où l’on sonne une cloche pour rappellér
les soldats qui n’ont pas la permission de passer la nuit dans la
ville 5 on ne l’ouvre plus jusqu’au lever du soleil', â moins qù’il
ne survienne un événement extraordinaire , ou pour un cas
très-pressant, comme, par exemple, lorsqu’on a besoin (l’une
sage-femme,
Il faut toujours qu’un chirurgien couche dans la citadelle.
Le premier objet dont un soldat est obligé de se pourvoir, est
son équipement ; la compagnie le lui .avancé , et il s’acquitte en
la. servant. Tous les trois ans elle fait établir une certaine quantité
d’équipemens pour la troupe. S’il ne s’en trouve pas_ assez
pour les recrues nouvellement arrivées, ces soldats.sont Obligés
de monter la garde, avec les hardes que leur ont donné les marchands
de chair humaine.,.lesquelles consistent ordinairement
en un gilet et un pantalon. r
Ceux qui ont reçu un billet de transport en .Hollande, n’en
touchent le montant qu’au terme fixé , et lorsqu’il est bien gagné ;
ces effets sont en général à dix-huit mois de, vue , et même plus ;
pendant tout ce tems, le propriétaire ne reçoit que la paie nécessaire
pour sa nourriture et son service. Il doit se procurer,
par un métier quelconque, son habillement et l’aisance qu’il
desire. Ceux qui n’ont .pas d’état ., montent la garde pour les
autres. Un soldat qui sait un bon métier, peut gagner une demi-
rixdalle,(i) par jour; il donne.quatre sçhelings de Hollande pour
sa garde. Quelques-uns gagnent aussi un peu d’argent en lavant
le linge deleurs camarades. Un soldat peut bien toucher double
paie pour sa nourriture , mais, on lui retient deux florins par
mois, pour ce qu’on appelle les subsides. ■
Chaque■ soldat monte la garde de deux jours l’un, ou tous les
trois jours;de manière qu’il~a toujours à lui un jour et souvent
deux. La garde e s t, comme presque par-tout ., de vingt-quatre
heures, le moindre poste est composé d’un caporal et trois
hommes ; les grands postes.sont commandés par un sergent avec
douze hommes; les factions durent deux heures; chaque homme
en fait quatre , et se repose quatre heures entre chacune.
L’engagement des soldats est de. cinq ans, sans y comprendre
la durée de leur retour en Europe. Pendant tout ce tems, il ne
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(1) Un ducaton,
Tome I , L