
Depuis Roodesand, nous avions continuellement tiré vers -le
sud-ouest, dans un pays environné de" montagnes des. deux
côtés; la chaîne située à notre droite, ne s’étendoit pas' jusqu’à
la mer ; mais celle de. la gauche étoit bien plus longue,
il nous falloit donc la traverser pour pénétrer dans l’intérieur
du pays. On peut effectuer-le passage par le rocher d’Ataquas,
qui est si long, qu’il ne faut pas moins d’une journée pour le
franchir.
C H A P I T R E IV.
V o r A GE cVtaquast ha l à Houtniquasland.
N ou s résolûmes donc d’envoyer notre voiture par cette
route, avec M. Immelman, tandis que- nous tournerions nous-
mêmes ,- à cheval, le rocher sur la droite par le pays d’Ataquas,
qui est couvert d’herhes et de bois jusqu’au bord de
la mer. Nous devions ensuite passer la montagne dans un autre
endroit, et rejoindre notre voiture à Lange-Kloof (1).
Nous passâmes donc à cheval près la rivière de Kleyne-
ezeh-Groote-Bracke (2), et à Zout-Fonteyn (3) , métairie appartenant
à Vivier. Nous prîmes ensuite une vallée très-boisée
, qui nous conduisit auprès d’une habitation nouvelle, ou
les Hottentots seuls étoient chargés de la garde du troupeau,
et nous fîmes halte à Kleyn-Fonteyn (4) , près de la rivière de
Vittel.
Les jours shiv.ans -nous continuâmes de marcher, e t , sans
nous arrêter dans deux nouvelles habitations situées sur notre
chemin, nous allâmes 'nous reposer directement à la ferme de
(1) Longue vallée. •>
(2) Grande et petite riyière de sel.
(3) Fontaine à sel.
(4) Petite fontaine*
George Bota , nommée Zand - Vliet (1), près de la rivière Kee-
rom (»). :
Nous trouvâmes sous les pierres le long, du chemin, des ser-
p.ens qui n’étoient point vénimeux.
Les Hottentots' savent ici faire des cordes avec l’écorce d’une
anthyllis (3) , et s’en servent pour monter ..aux arbres, sur les-,
quels ils- veulent prendre du miel; ils font d’abord u n ,noeud
coulant autour du tronc de l’arbre,. et mettent le pied dans
ce noeud ; ils en font un autre plus haut, y passent l’autre'
pied et défont le premier, ainsi de suite..
Quoiqu’il n’y ait pas de chemin frayé dans toute cette partie
méridionale de l’Afrique , celui que les voyageurs suivent aux
environs du Cap, est,.pour ainsi dire, battu; mais plus avant
dans les terres , on ne voit aucun vestige de pied humain,
rien.de plus facile, conséquemment, que de s’égarer dans, ces
immenses plaines , parsemées de buissons. L’unique point de
reconnaissance que l’on a it,. et qu’un voyageur doit observer
avec une grande' attention pour retrouver son chemin, ce sont
les crottes de moutons qui lui indiquent s’il y a dans le voisinage
, quelques bestiaux, quelques fermes ,. ou quelques terres
labourées.
Le pays est par-tout froid , et n’ offre guère que des plaines
abondantes en pâturages , de petites collines et des vallées
couvertes de bois et bien arrosées..
Les forêts sont,. en général, composées d’arbres très-élevés,-
mais tortueux pour la plupart, d’une mauvaise venue, et couverts
de mousse comme dans le nord.
Une nérite et une petite porcelaine (4) forment ici-la princi-
(.1) Ruisseau de saisie. (4) Nerit'a histria, cypreà moneta: La*
' (2) Rivière tournante. première de ces .deux coquilles est rare-
. (3) Anthyllidis. [Antliyllis barba jo- et encore peu connue ; mais la seconde,,
), beaucoup plus commune, sert dé brc—