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siècle dernier, que de simples pâturages , métamorphosés aujourd’hui
en jardins et en vignobles. Secondé par la bénignité
du climat, l’industrieux colon a transplante ici avec succès
les plantes et les arbres de sa Patrie. Les pois, toutes les espèces,
de fèves et les asperges réussissent très-bien ; les péchés et les
abricots ont assez bon goût, ainsi que les pommes, les poires, les .
prunes, les oranges. On exprime du raisin différentes sortes de
vins, dont quelques-uns sont excellens. Les melons ordinaires,
les melons d’eau, les goïaves , les grenades n’ont pas mauvais
goût : mais les groseilles vertes , les rouges, les blanches et les
noires , les cerises et les noisettes ne réussissent pas. Les mûres,
les amandes , les figues , les noix , les châtaignes et les citrons
ne le cèdent en rien à ceux de nos contrées. Les racines, et les
légumes poussent à merveille et acquièrent un bien meilleur goût
qu’ en Europe , d’ôù l’on tire cependant la .graine presque
chaque année. On cultive une grande quantité de salades, des
choux de toutes les espèces , des raves , des choux-raves , des
pommes - d e - te r re , toutes sortes d’oignons, et. sur - tout du
froment, tant pour la consommation des habitans, que pour
ceux.qui vont aux Jndes ou qui repassent en Europe,
On est aussi parvenu à acclimater beaucoup d’animaux domestiques
, également transportés d’Europe, tels que des chevaux
des vaches , des cochons, et plusieurs espèces d’oiseaux.
Depuis l’établissement de la colonie hollandoise au Cap de
Bonne-Espérance , on a fait différens voyages. plus ou- moins
longs dans l’intérieur du pays. C’étoient tantôt des particuliers ,
tantôt des employés de-la.Compagnie, qui tâchoîent de.se procurer
des notions certaines sur l’intérieur de la contrée et Tes
naturels qui l’habitoient. Parmi ces voyageurs, les uns Ont dirigé
* leurs courses au nord, les autres-au sud-est de cette portion
piéridionale de l’Afrique.
Je vais donner une notice abrégée et chronologique des
voyages'dont j’ ai connoissance.
En
D E S E U R O P É E N s , 36g
En 1669,.on visita Saldanha-bay, dont la Compagnie prit
.possession pour la première fois.
En i67o, deux sergéns nommés Kruydhof et Cruse, furent
.envoyés à Musel-bay; ils en prirent possession.
En i 683, Olofberg, porte-enseigne, fit une excursion dans
le pays des Namaquas.
En i 685, M. Simon Vari-der-Stell., gouverneur , fit un voyage
.accompagné de cinquante - six Européens , deux Macassars,
trois .esclaves et six bourgeois ,’ avec deux pièces de campagne,
huit charettes, sept voitures , sans compter celles des bourgeois
, un bateau et un nombre suffisant de boeufs de trait, et
de chevaux. Ils n’avoient pas oublié non plus de sé munir abondamment
de poudre, de fusils, de plomb et d’objets diéchange.
Ils .penetrerent bien avant dans la contrée des Namaquas jusqu’au
Tropique. Ce voyage., qui dura quinzeisemaines , avoit
-ete entrepris particulièrement pour visiter les mines dé cuivre ,
et s’assurer si le minerai valoitles peines de l’exploitation ; s’il
y avoit aux environs.le bois et l’eau nécessaires; enfin; si
les vaisseaux pourroient aborder à quelques’ ports voisins , pour
-y prendre leur cargaison de métal.
Au commencement de ce siècle, quand le commerce d’échange
étoit permis aux colons, ils firent plusieurs voyages de long cours.
. s En i 702, quarante-cinq bourgeois.,-munis de quatre voitures,
pénétrèrent jusque dans la Caffrerie. I
En i 7o4 , ils allèrent au pays dés Namaquas.
En i 7o5 , trente ou quarante paysans , avec autant de Hott-ea-
iots, s avancèrent encore pins loin du même côté;
Dans la même annéç, le sénéchal Starembrug fit , par ordre
du Gouvernement, un voyage dans le pays desNamaquasbSon
principal objet étoit de se procurer par échange- une certaine
quantité de bestiaux pour la Compagnie; Il avoit à sa suite un
caporal, un maître jardinier nommé Iiartog, des esclaves et-un
grand nombre de Hottentots.
Tome I . A a a