
fraîcheur, et voilà pourquoi-les habitans sont tourmentés de
rhumatismes : ce vent violent nuit beaucoup aux agrémens de
l’été, mais il en rend aussi la chaleur plus supportable. Avant
qu’il s’élève , il est communément précédé -de nuages qui se
rassemblent au-dessus des-montagnes;-celle de la Table particulièrement
est environnée de nuages légers qui forment autour
de sa cime Une espèce de perruque (t). Dès .que le vent
augmente , oh voit ces nuages se précipiter au bas du frontispice
de la montagneTsans verser une seule goutte de pluie. 11 arrive
pourtant, mais bien rarement, que lèvent sud-est souffle: sans
.être précédé de nuages'sur la montagne, et quand ils' sont lous
dissipés ;'il continue encore’ avec un tems serein et beau. Il
rase ordinairement la terre; c’est ce qu’on appelle unvent bas.
Celui de l’ouest souffle quelquefois en même tems que Pautre -,
et pousse les nuages en sens contraire, dé manière que;, dans
un tems calme , les oiseaux peuvent voler entre-"lés nuages
balottés par ces .deux 'vents.
Ceux du nord-ouest et du sud-ouest régnent en hiver, amènent
là pluie, et sont dangereux 'pour les vaisseaux qui se trouvent
en rade ou sur la côte.
' Avril et mai , août et septembre" sont des mois calmes,
et les plus beaux de toute l’année, les jours-qu’il ne pleut
pas.
C’ est en janvier et dans le mois suivant que les vaisseaux
d’Europe et des Indes viennent ici se rafraîchir, dans un endroit
où- l’ air est sain et frais, et ou ils trouvent abondamment du
vin le t des comestibles de toute espèce. Quand un Vaisseau est
venu mouiller à la rade, il est défendit aux habitans de la ville,
b o u s peine de payer une amende de quarante rixdalle-s, d’aller
- (1)- S s l o i r f e V a i l l a n t , c e tte e x p r e s - la g n e d e - la T a b le - a m is s a p e r ru q u e ,
s io n e s t d e v e n u e p r o v e r b e au C a p : Note du rédacteur,
n o u s au ro n s d u v e n t , d i t - o n , ' l â m o n -
à son bord avant qu’il .se soit écoulé trois jours depuis son
arrivés..
On peut nommer à juste titre, le Cap:, l’auberge .des. vaisseaux
des Indes , puisqu’ils viennent tous s’y rafraîchir, et que
c’est à-peu-près la moitié du chemin,! tant pour peux qui y
Vont -que pour ceux qui en reviennent.
Les voyageurs qui arrivent d’Europe , attrapent fréquemment
la diarrhée par la quantité de légumes frais et de fruits qu’ils
dévorent, et qui cependant ne sont pas à beaucoup prés, aussi
dangereux qu’à Batavia.
Mais nous n’avons pas encore fini avec nos montagnes; et nos
vents. Dans les différens voyages que j’ ai faits dans l’intérieur
du pays , tant cette année que la suivante., j’ai eu toutes
les. facilités de me. convaincre que le Cap. entier 11’est qu’une
seule-montagne ; car toutes celles dont j’ ai parlé jusqu’à présent,
ont leur direction du sud-est au nord-ouest, c’est-à-dire, la
même que les vents impétueux qui soufflent régulièrement .ici.
A la vérit-é elles .deviennent à différentes distances; toutes parallèles
entre elles. Certains vallons sont habités.,; d’autres n’ont
pas assez de largeur -pour l’être. Je. n’ai pas eu occasion de
visiter leur extrémité nord-est ; mais il y a .toute .apparence
qu’elles aboutissent immédiatement à la mer dont elles ne doivent
être séparées par aucun rivage; elles se terminent tontes par
un escarpement du côté du sud-ouest, à l’exception de l’Hoir,
lancls, montagne des Hottentots , qui s’abaisse et diminue insensiblement
avant d’arriver au rivage de la mer.
_ J’ai remarqué avec étonnement qu’en sortant de la ville pour
aller vers le nord, et après avoir franchi une première montagne,
le pays est plus-élevé; au-delà de la secoude il l’est
davantage, et ainsi jusqu’à la troisième ou quatrième. Les espaces
qui séparent ces montagnes ne sont réellement que des ouvertures
ou vallées, mais si larges qu’on leur a donné le nom de
province; elles contiennent plusieurs fermes. En gravissant sur