
sud-est obligeoit les vaisseaux hollandois de tenir la pleine mer,
ou d’en attendre un plus doux sur leurs ancres à Robben-Eylarid,
Il faut avouer que les Anglois gouvernent leurs vaisseaux avec
une adresse et une sagacité étonnantes ; ils on t, en outre ,
de fins voiliers. Les.Hollandois , au contraire , montant des bâti-
mens lourds et maussades , sont obligés de se conformer aux
instructions de*la Compagnie.
C H A P I T R E IV.
Ob s e r v a t i o n s géographiques, physiques, fie. sur le Cap
> de Bonne-Espérance.
S tellenbossS est un village d’une trentaine de maisons,
avec une église, située entre deux hautes montagnes ouvertes
du côté du su d -ou e s t, vers Bay-Falso. Un sénéclîâl ou juge
du territoire y réside il a sous sa jurisdiction la partie du
nord et du nord-ouest ; la portion orientale de la colonie , est
du ressort du sénéchal de Swellendam.
Bay-Falso est composé de deux rues plantées de chênes ;
une rivière les traverse.
Le Hudken est un village François, peu éloigné dé Stellenbosch
, au bas de la montagne., et dans un de ses enfoncentens.
Sa fondation, postérieure de bien peu à celle de la ville du Cap,
est due aux François réfugiés , a l’époque de la stupide et atroce
révocation de l’édit de Nantes. Us vinrent de Hollande depuis
1680, jusqu’en 1690, et s’ occupèrent de la culture des vignes.
Dracken-Stein, autre colonie du voisinage , auprès des mêmes
montagnes , qui prennent ici différentes directions , principalement
du nord au su d, sur-tout du côté de la ville. La direction
et la hauteur de ces montagnes, font que les fermes situées
dans les vallées , ont le jour et la nuit à des époques différentes
; mais je reviendrai sur cet objet dans le cours meme
de ce chapitre.
Plus près du Cap, et en face de la ville du coté du nord ,
sont les montagnes du T y g re , dans la même direction qu Olifants
Kop et Blauwe-Berg (1) , toutes montagnes séparées par
des vallées.
La montagne de la Tahle- doit son nom a sa forme , parce
qu’en effet du côté du, port, elle ressemble à une table. La
surface de la partie la plus voisine de la mer , est assez unie et
assez plate ; mais du côté opposé , elle se termine en pente.
Plusieurs ruisseaux d’eau douce sortent des fentes de cette
montagne, et se répandent dans la ville et dans la campagne;
mais je ne trouvai ni ces sources , ni ces étangs poissonneux,
que certains voyageurs prétendent avoir vus. Cette montagne
tire son eau des nuages et de la pluie, quoiqu’il n’en tombe
pas dans le bas. Je remarquai plusieurs pierres d’une forme
singulière , et qui semblent avoir été élevées par l’art.
Mesurée à sa partie occidentale , qui est la plus basse , la
montagne de la Table a trois mille trois cents cinquante-trois
pieds de hauteur. Celle du Diable, située dans le voisinage et à
l’orient de la précédente , est plus basse de. trente pieds réellement
, quoique son sommet paroisse plus haut. Les montagnes
de la Table, du Diable et du Lion , n’ en font véritablement
qu’une , car elles se tiennent par la base , et sont séparées par
de. vastes vallées.
On peut monter sur la montagne de la Table et en descendre
de différens côtés, comme je l’ ai fait souvent moi-mêmè ;
car pendant l’espace de trois ans , il ne s’e st, pour ainsi dire ,
point passé de mois que je n’aie gravi sur son sommet. Le
devant est d’un acc'ès facile jusqu’à un enfoncement qui s’ap-
perçoit très-bien dans-le milieu même de la montagne ; c’est-là 1
(1) Tête de l ’éléphant et montagne bleue.