
La femelle reste grise toute l’année.
Quoiqu’il n’y ait peut-être pas d’endroit sur la terre plus
abondant en gibier que Jes environs du Cap, la chasse y est
cependant défendue, comme en Europe, une partie de l’année.
Depuis le mois de mai jusqu’au mois d’août, qui que ce soit
n’a la permission de tirer un coup de fusil, sur-tout à l’entour de
la ville.
C H A P I T R E VI.
O B S E R V A T I O N S B O T A N I Q U E S .
I n suffit d’avoir les premières notions de la botanique, pour
savoir qu’il y a certaines plantes qui indiquent, en s’ouvrant ou
en se fermant, l’heure de la journée, la pluie ou le beau tems.
Ces espèces de plantes ne sont pas rares sur les collines du Cap.
La moree onduleuse (1) indique -d’heure avec une . grande
précision 5 car sa fleur ne s’ouvre jamais qu’à neuf heures , et
se referme avant le coucher du soleil, à quatre du soir.
L ixie odorante (2) s’ouvre au moment où la précédente se
ferme -, c’est-à-dire , à quatre heures précises. Elle répand toute
la nuit, une- odeur très-agréable.
Plusieurs fleurs à,oignons annoncent, le.mauvais tems. Par
exemple , les fleurs délicates des ixies, des morées, des iris , des
galaxies (3) ne s’ouvrent pas le matin quand il doit pleuvoir. Et
quand le tems menace dans l’après-midi, ces fleurs se ferment
avant qu’il ne tombe quelque ondée.
(1) Morea undulata.
(2) lxia cinnamomea ( avound bloem
cartel bloem ). Ses fleurs répandent une
odeur suave , qui a quelque chose de
celle de la canelle. V oyez mon Diet,
Vol. I I I , page 337 , n°.,i 5. Lam.
■ ü lxia , morea, iris, galaxia.
Plusieurs de ces fleurs, telles que celles du glayeul bigarre IlllKHiliH
et recourbé , de l’ixie velue , en faucille et odorante (1), exhalent,
sur-tout le son- et pendant la nuit, une odeur très-su ave ,
assez semblable à celle de l’oeillet, mais un peu plus douce;.,-:.i
J’appris ici à connoître la fleur de, terre. (2) , ainsi-nommée
par les habitans de la ville et les colons. C’est une fleur basse
d’un rouge foncé (3) , qui croît dans les plaines sablonneuses
tant autour de la ville que sur la côte. Elle a, au plus, un doigt
de haut, sans branches ni feuilles'.
L’antholyse à grandes lèvres (4) avec ses fleurs baillantes, et
le glayeul plissé (5), abondant en variétés , font 1 ornement de
ces plaines de sable. Leurs oignons charnus sont profondément
ensevelis dans la terre ; la tige de leurs fleurs n est guere plus
haute que Celle de l’hiobanche.
On Voit fleurir, au milieu de l’hiver, dans les jardins de la
Compagnie , trois belles espèces de gardène.
La gardène à large fleur (6) vient des Indes, à ce que je crois ;
car, dans toutes mes courses dans l’intérieur de l’Afrique je
n’en ai pas trouvé une seule plante spontanée ou sauvage ; celle
qui'croît dans les jardins de la Compagnie ou dans c‘é'ux des
colons les plus éloignés , porte toujours des fleurs doubles, 1
(1) Gladiolus tristis et recurvus , ixia
pilosa , et falcala, cinnamomea.
(2) Aard roos.
(3) Hyobanche sanguinea. Cette plante
a le p o rt d’une orobanche ; mais elle
est d’une couleur de sang ; elle forme
un genre particulier , distingué des
autres de la famille des personnées, par
son calice à sept folioles, et sa corolle
unilabiée. Lam. Dictipn. vol. 3, p. i 58.
(4) Antbolyza ringens.
(5) Gladiolus plicatus.
(6) Gardenia florida. Cet arbrisseau,
intéressant p ar la b eauté,-et sur-tout-
p ar l’odeur agréable de ses fleurs3 est
véritablem ent originaire des Indes
orientales î mais comme il est cultivé
dans les jard ins, au Cap de B onne-Espérance
, on lu i donne vulgairem ent
ici le nom de jasmin du Cap. V o y er-
en la synonym ie et la description dans
mon Diction, vol. I I , page 606. Lam.