
il
MUf
1 il
g p ||: ' Mf
i 46 1772.'V O Y A G E D ’ H O U T N I Q U A S L A N D
pas à s aigrir, Il se passe plusieurs mois , et même des années
entières, sans que cette outre soit vide et nettoyée. .
Les Hottentots font rarement du beurre, à moins que ce ne
soit pour se graisser.
Voici la façon dont on m’ a dit que les Hottentots Maquas
faisoient leur beurre. Ils mettent du lait doux dans un sac de
peau ; deux hommes le tiennent aux deux extrémités ,■ et l’agitent
jusqu’à ce que le beurre surmonte.
Le 1 1 , nous franchîmes la haute montagne décrite ci - dessus,
pour arriver à Lange-Kloof (1) , chez le colon Matthieu Soa-
dang. Des nues épaisses environnoient cette montagne , et nous
mouillèrent, quoiqu’il ne plût pas. Je ne m’abuse point sur les
périls que nous courûmes dans certains passages, si étroits et
si escarpés, que la tête nous tournoit, en jettantdës yeux au fond
des précipices qui nous environnoient.
Le pays du côté de Lange-Kloof est beaucoup plus haut que
celui que nous quittions, conséquemment la montagne étoit plus
basse que du côté de la mer, où se trouvent ces effroyables
précipices- dont j’ ai parlé.
On fabrique dans cette métairie du savon avec la lessive
d’un buisson (2) qu’on fait long-tems bouillir avec de la graisse
de mouton , jusqu a ce qu il ait la consistance nécessaire j alors
on le met égoutter dans des formes longues et quarrées.
Nous allâmes ensuite à la ferme de Pierre Frère, grand chasseur
d’éléphans , et qui avoit fait de longues courses dans le
pays des Caffres. Il m’apprit entre autres choses , que les Hottentots
ne savent pas compter au-delà de cinq (3).
(1) Longue vallée.-
(2) Salsola aphylla. Cette plante,
succintement décrite dans le Supplément
(p 173) de Linnée fils , semble
se rapprocher des salicornes par quelques
particularités de son port; elle
prouve les rapports qui existent entre
les salicornes et les soudes. Lam.
(3) Us ont cependant comme nous
dix doigts aux deux mains; mais il
En sortant de cette ferme, nommée Missgunst.( 1 ) , et située
sur la rivière Diep (2), nous passâmes encore auprès d’une autre
métairie qui appartient au même colon, sur la rivière d’Aapjes (3).
A Klippdrift (4) ,»nous traversâmes la rivière de Krakeel (5), et
descendîmes chez Matthias Streiding.
Je vis dans le voisinage une grande quantité de tombeaux,
formés par de petites élévations de pierres. Aucun Européen ne
put m’expliquer l’origine de ce cimetière 5 un vieil Hottentot
me dit que les habitans de ce pays étoient morts, pour la plupart,
de leurs plaies.
D’après cette tradition, je jugeai que cet endroit avoit
été autrefois très -' peuplé , mais ensuite ravagé par la petite
vérole.
En poursuivant notre chemin, nous passâmes auprès de la
ferme de Pierre Nückert, nommée Onverwacht (6 ) , et nous
arrivâmes chez Hendrïeck Kriiger , après avoir traversé la rivière
de Waageboom (7).
Les coqs d’Inde sauvages (8), qui commençoient à se montrer
, s’en v on t, dit-on , avant l’hiver ^ et reviennent en: septembre
et octobre. On les nomme ici dindons sauvages (9). ;
Le meloë de la chicorée (10) , mangeoit les feves et autres
légumes dans les jardins.
paroît qu’ils recommencent le même
nombre. pour chaque main , ce qui
forme alors pour eux deux idées qu’ils
ne sont pas capables d’assembler. Note
du rédacteur,
(1) Jalousie.
(2) Rivière profonde.
(3) Rivière des singes.
(4) Torrent du rocher.
(5) Rivière de la dispute.
(6) Imprévue.
. (7) Rivière des brancards.
(8) Tantalus. C’est sans doute d’une
espèce de courlis ou d’ibis dont parle
ici M. Thunberg ; car les coqs d’Inde
( meleagris gallo-pavo) sont habitans
de l’Amérique * où ils vivent en troupes.
Lam.
(9) Wilde-Kalkoon.
(ip ) Meloe cichorei. .
T 2