
attendre dans la rue ceux qui se sont attardés, et les reconduire
chez eux avec un falot, moyennant une très-foible rétribution.
Le palais marchand est un fort bel édifice , où l;on vend toutes
sortes de 'bijoux et de colifichets. La nuit du nouvel an, il est
magnifiquement illuminé , et chaque boutique garnie de marchandises
de toute espèce et des plus a la mode.
Le Luxembourg est un superbe palais , avec une grande cour
ét un vaste -jardin, où les hommes ne peuvent entrer qu en
épée et les femmes en robe. On y voit un cabinet de sculptures
et peintures'tous les mardis et samedis , depuis: dix jusqu a une
heure. D’un côté est l’histoire dé Marie de Médicis, peinte en
tableaux allégoriques par Rubens; de 1 autre cote , une grande
quantité de tableaux de différentes dimensions-.
La plupart des couvens sont vastes , et ont dans leur intérieur
des cours et de grands jardins où les séculiers vont se promener
librement.
Le waux-hall, situé aux champs-élysées, a été construit et
est soutenu par des entrepreneurs. Certains jours de la semaine
il y a concert et bal. T o u t le monde peut y danser 5 le soir on
y tire un feu d’artifice. Le billet d’entrée coûte trente sols.
Après Noël on expose l’image de Jésus-Christ et de sa mère ,
dans de petites-armoires collées au-coin des rues , et ornees de
lumières et de couronnes.
Dans le carême les denrées augmentent de prix, parce que
les boutiques des bouchers sont fermées ; l’on ne peut s’en procurer
q u ’ à l’Hôtel-Dieu, qui tire un grand-avantage de ce privilège
exclusif. Les oeufs, le lait et le beurre , sont aussi trèschers.
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Pendant le carnaval les Parisiens ont l’ air d’avoir perdu la tête,
par toutes les extravagances qu’ils font pour s’amuser ; on promène
dans les rues un énorme boeuf, avec des cornes dorées ,
et monté par un enfant. Une multitude innombrable de masques
court de tous côtés à p ied , à cheval et en voiture.
A cette même époque lé Prince héréditaire , aujourd hui roi
de Suède-(1) , étoit aussi dans cette capitale; il en partit le 26-
mars. • • ' .
Le 29 dû même mois j’ allai promener au bois de Boulogne ,
où le peuple danse et trouve différent amusemens.
Au - delà du bois de -Boulogne , sur le bord de. la. Seine ,
on rencontre, la montagne du Calvaire , qui est assez élevée ,
et sur le penchant de laquelle on a construit sept chapelles où
l’on a représenté sept stations de_ la passion du Christ. Au
sommet on voit trois croix, une église et le.sépulcre. Aux fêtes
de Pâques lie peuple y va- en pèlerinage ; -l’affluence est considérable
, et un prêtre donne une croix à baiser aux dévots
pèlerins. Deux hermites tiennent des assiettes pour recevoir
les offrandes.
Le 3o mars, deux de mes compatriotes, MM. Veber et Vols-
tein, m’engagèrent à voir l’école vétérinaire de Charenton , où
il y avoit alors environ cent élèves quilogeoient dans des chambres
supérieures, quelquefois deux ou trois ensemble. L ’amphithéâtre
anatomique occupe un côté du bas ; l’autre est une immense
salle longue , avec trois rangées de bancs, exhaussés les uns au-
dessus des autres, pour les séances publiques. Ce jour-là il y
avoit un concours qui a lieu cinq ou six fois par an. Le préfet
et quelques députés s’assirent à une longue table avec du papier
blanc devant eux pour écrire. Sur une autre table un peu plus
petite, on plaça le sujet anatomique. Tous les élèves démontrèrent
successivement, et deux à deux , la myologie d’un
cheval. Les deux reconnus pour les plus instruits , tirèrent entre
eux le prix au sort. Pendant l’examen on appelloit toujours lqs
élèves par leur nom.
(1) Le meme dont l'intrépide et ira- monstrueux d e l à royauté. Note du
mortel Ankastrom a délivré les Sué- rédacteur.
dois, mais sans les affranchir du joug
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