
ferme de Brandt, par Zout-rivier (1), de-là à celle de son fils ,
non loin de Matje-Fonteyn.
Cette Zout-rivière. est bien différente de celle du même nom,
qui coule dans les environs du Cap, sur-tout quant à la salure
de ses eaux. On sait en outre , 'que dans cette portion
de l’Afrique il y a plusieurs montagnes, îles , fermes , &c. qui
portent le même nom, ce qui répand un grand embarras dans
la géographie. Les colons proposent le nom qu’ils veulent donner
à leur ferme, le'gouvernement le confirme : il pourroit être
mieux adapté si le gouverneur prenoit plus de soin d’une aussi
vaste colonie j qui occupe un terrein beaucoup plus étendu que
les sept Frovinces-ünies de l’Europe,
La pointe même de l’Afrique, la ville et toute la colonie portent
en général le nom de Cap. Cette ville _, quoique bâtie depuis
cent cinquante ans, n’a pas encore reçu de nom particulier,
D’après une négligence aussi impardonnable, il n’est pas étonnant.
que les fermes prennentl.es noms les plus ridicules.
L ’endroit où nous nous trouvions, fourmilloit de serpens ;
les Hottentots se garantissent de leurs morsures, en s’enveloppant
les jambes d’un grand nombre de bandes de cuir , , qui
montent quelquefois par-dessus le gras de jambe,
J’appris ici que lemardinal du Cap (2) mange' d’abord la fleur
du bled (3) , et ensuite le grain même. Cet oiseau est très-
commun dans ces cantons, sur-tout auprès des ruisseaux ou
des marais couverts de hauts joncs, sur lesquels il bâtit son
nid. On entend son ramage de fort loin, sur-tout le soir , quand
il revient au gîte ; la femelle est toujours grise; mais depuis
le mois de juillet jusqu’en janvier le mâle se pare peu à peu
de plumes rong'es. Cet oiseau plus petit que le eoliou du Cap (4),
a des oeufs verds, également moins gros : ceux de ce dernier * 4
(1) Rivière à sel.
,(2) L p x i a o r ix K
.(3 ) A n t l i e roe t r ilic i.
(4) L o x i a C a p e n s is .
sont gris et tachetés de hoir : jl ressemble à tous les'roitelets
pour la stupidité : on parvient difficilement à lui faire peur, et
conséquemment à le chasser des champs ensemencés. Ces oiseaux
sont quelquefois si nombreux, qu’ils causent beaucoup de
dommage au cultivateur:
J’observai ici que ' les oiseaux nommés korrhans-, mangent
les fleurs de la cotule tùrbinée (1) , qui croît dans tous les
fonds et les "sables de la, contrée.
Le 3, nous arrivâmes chez Floris Fischer : depuis la vallée et
même au-delà, tout le pays se nomme Svart-Lande (2). Quoiqu’il
y ait une église, elle manquoit de desservant depuis la mort
du dernier pasteur, arrivée il y a trois ans. Il ne lui étoit pas en-
‘ core venu de successeur de Hollande : cependant un prêtre de
la ville venoit prêcher une fois par mois. Certains paysans
demeurent à deux-journées de cette paroisse dont ils dépendent.
Le lendemain, nous continuâmes notre voyage à cheval, et
franchîmes la montagne noire , pour nous rendre à Stoffel-
Smidt. Nous commencions à ne plus voir de dunes, et le pays
s’alfermissoit en devenant plus élevé.
Je vis ici les paysans faire griller et manger une -espèce d’oignons
qu’ils' nomment roflock (3) ; ils prennent aussi le gui
d’Ethiopie (4) comme du th é , et l’administrent contre la diarrhée,.
Le 6, nous arrivâmes chez Slabbert le jeune , en laissant
derrière nous, à gauche , Picketberg. Les différentes montagnes * 1
(f) C o tu la tu r ln iia ta .
(2) Terre noire.
1 Oign 011s de proie ( r a a p u n l j e t ) ,
cya n ella c a p e n s i s . Petite plante liliacée,
fi la famille des jacinthes , et, qui a
ses fleurs ouvertes ccnune lès s cillés
oiiies .ornitliogales , mais un peu irrégulières^
sur-tout les étamines. Voy e
en la figure dans mes I l lu s t r a t io n s d e s
g e n r e s , planche ,s3q. L a m .
(4 ) V iS c um Æ t h io p i c u m . Cette plante
n’est pas encore connue : elle sera sans
dou te mentionnée dans le f îo r a C a p e n s
i s , que les botanistes attendent avec
impatience ..de IVL Thunberg. L a m .