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■ulc.
1S2, H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
ce-Arianelui fit elle-même des reproches , des maux
q u ’il caufoit aux Chrétiens. Enfin forcé de ceder au
p e u p le , il v in t à l'Hippodrome fans couronne , pour
faire pitié. Plufieurs s’avancèrent devant fon t rô n e ,
c h a n ta n t le Tr ifagion , lui prefentant la croix ôc l’é vangile,,
ôc deman dan t en même tems que l’on fît
mour ir Ma r in 5c Platon. Anaftafe leur fit dire par
des c r ie u r s , qu’il étoit prêt à qu itte r l’empire : mais
que tous ne pouvoient pas comman de r , 5c q u ’il ne
pouvoit avoir qu'un fucceifeur. Il leur .fit de belles
promef fes , qu’il confirma par des fermens. Le p eu ple
changé to u t d'un coup , comme par m i r a c le , le
pr ia de reprendre la c o u ro n n e , & promit de fe te nir
en repos. Ainfi la fedition s’appaifa au bout de
trois jo u r s , que le peuple s’étoit aftemblé dans la
place ; 5c chacun retourna chez foi, fans avoir rien
avancé : car Anaftafe ne t in t rien de ce qu ’il avoit
promis .
xx. Cep en dant ir r ité contre Flavien d ’An tio ch e 6e
K g c o n t re Elie de Jerufa lem, à caufe du peu de fuccès
tioche. du concile de Sidon ; il avoit refolu de les chafter ■Sup.n . . . . 1 un 6c 1 autre , ôc il commença par Flavien. Xenaias
aiTembla les moines du quartier n ommé Cy n e g i -
q u e , 5c de la première Syrie , qui v in re n t à Antio-
che avec beaucoup de tumu l te 5c d’infolence , v o u lan
t co n t ra in d re Flavien à anathématifer le co nc ile
de Ca lcédoine 6c la lettre de faint Léon. Flavien
en fut indign é , 6c comme les moines le preffoient
avec grande v io le n c e , le peuple de la ville s’ém e u t ,
en tua un g ran d nombre 6c je t ta les corps dans'l’O -
ronte. D ’un autre c ô té , les moines de la fécondé Sy-
'Severe
-triarche
Evagr. m .
L i v r e T r e n t e -U n i e ’m e . ■ 185
rie , pr irent le parti de Flavien * parce q u’il avoit
mené la vie monaftique dans une commun auté du
quartier nommé Tilmo g n o n . Ils v in re n t donc à An-
tioche pour le dé fendre , 6C y firent encore beaucoup -
de maux , qui fervirent de pretexte pour le chafter ,
ôc le releguer à Petra , fur la frontière de Paleftine 6c
d ’Arabie. O n mi t en fa place le moine Severe , c h e f
des fchifmatiques. Il étoit de Sozopole en Pifidie , Liberat.br ev.
6c fut d ’abord avocat à Beryte : puis il re çu t le bap- c' 19'
tême dans l’églife du* ma r ty r faint Leonce, à T r i poli
de Ph enié ie .-En fuite il fe retira dans un m o
n a f te re , entre Gaze 6c Ma jume où s’étoit auiïi retiré
P ie r ré lb e r ie n évêque de Ga z e , ordonné par T h e o -
d o fe , ôc çhaffé avec T im o th é e Elure. Dans ce mo -
na f tc re , Severe paifa d ’abord pour catholique ; en-
fuite il comba ttit o u v e r temen t le^concile de Calcédoine
, 6c eut de grandes difputes*avec l’abbé Nepha-
l iu s , qui après avoir été dans la même e r r e u r , étoit
revenu à la faine doôfcrine. Il chaffa du monai-
tere Severe avec plufieurs autres infeétez des mêmes
opinions. Mais Severe fe réfugia dans le monaftere
de R om a in ; 6c les partifans de P ie r re 'Mo n g e l’en —
v o ye rent à C . P. folliciter leurs affaires : là il fe fit
connoître à l’empereur , qui le pr it en affeébion,
comme il a été dit.. Severe étoit p u r Eutychien :
no n feulement il rejettoit avec anatlfême le conci-
le de Ca lc éd o in e , mais il ne recevoit pas même l’h e -
notique de Zeno n. Il fo ù te n o i t , q u ’après l’in c a rn a tion
il n’y avoit en Jefus -Chrift qu ’une n a tu r e , 6c
qu ’elle étoit corruptible. Il recevoit le faux concile
d ’Ephefe, l’égalant au premier , 6c me ttan t Diofcore
au même rang que faint Cyrille: il difoit que l’Jay—