
i l ï ,
.Conférence
•de Lion avec les
Ariens.
.Coll. epifi. to» 4*
cône. p. 1 1 8 »to»
n o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
ment le fuperieur peut être jugé par Tes inférieurs,
& principalement le chef de leglife : il louë toutefois
le concile , d’avoir refervé au jugement de Dieu
cette caufe, dont il s’étoit chargé un peu legerement:
& d’avoir fait entendre , que ni lui ni le roi Theo-
doric , n’ont point vu de preuves des crimes qu’on reprochoit
au pape, il conjure le fenat de conferver
l'honneur de l’églife, de ne pas fouffrir que l’on attaque
tout l’épifcopat en laperfonne du pape , & ne
pas donner aux troupeaux le mauvais exemple de
s’élever contre leurs pafteurs.
■ Saint Avit joint dans cette lettre la qualité de fe-
nateur Romain à celle d’évêque; .& en e f fe t , il étoit
de la première nobleffe de R ome , petit fils de l’empereur
Avitus & fifs du fenateur Hefyquius , qui
avoit été avant lui évêque de Vienne. Le roi Gon-
debaud quoiqu’Arien , effimoit particulièrement
faint Avit, &c leconfultoit fo u v e n t , comme il pa-
roît par fes lettres , fur différentes queftions de l’écriture.
Dans la première, il nous apprend l’origine du
mot de meffe , en marquant que l’on ufoit de cette
formule : he mijja efl, non feulement à l’églife, mais
au palais du prince, & auxpretoires des juges-, pour
congédier le peuple quand l’aiTemblée étoit finie.
Il affifta vers l’an 500. à une conférence avec les
Ariens , où il fit le principal perfonnage , ce qui fe
paffa ainfi.
L’exemple de faint R em i , qui après la conver-
fion de Clovis détruifoit par tout les autels des idoles
, Sc étendoit la foi par la multitude de fes mira.-
d e s , 'excita plufieurs évêques à s’affembler , pouf
effayer de réunir les Ariens, Mais afin qu’il n’y p<v
L i v r e T r e n t t i f u é: j i t
Irut point d’affeébation , Eftiene évêque de Lion , les
In v i ta à la fête de faint Ju f t , qui étoit proche; fça-
■voir, le fécond jour de Septembre. Plufieurs y vin-
;lrent, entre autres faint Avit d eV ie n n e , fon frere
Apollinaire de Valence , Eonius d’Arles, ils allèrent
flous falüer le roi Gondebaud qui étoit à Savigny ; &
eurent audience , malgré quelques-uns des plus puif-
ifans Ariens. Saint A v i t ,à qui les autres déféroient le
■»lus, quoiqu’il ne fut ni le plus ancien, ni le premier
en dignité porta la parole , & demanda au roi la conférence
pour procurer la paix.
Le roi répondit:Si votre foi efl: véritable , pourquoi
vos évêques n’empêchent-ils pas le roi des François
de me faire la guerre, & de fe joindre avec mes
ennemis pour me détruire. ? La foi ne permet pas de
defirer le bien d’a u t ru i , &c d’être altéré du fang des '
■peuples ; qu’il montre fa foi par fes oeuvres. Sei-
f e n e u r , dit faint Avit, nous ne fçavons pas les raifons
•du roi des François : mais l’écriture qous enfeigne ,
ique fouvent les royaumes font renverfez pour lemé-
■pris de la religion. Revenez avec vôtre peuple à la
l o i de Dieu : mettez vous en paix avec lui , & vous cme'
■ ’aurez avec tout le monde. Le roi dit : Parce que
■je ne veux pas reconnoîrre trois dieux vous dites
feue je ne profeffe pas la loi de Dieu. Je n’ai point
l u dans l’écriture qu’il y ait plufieurs dieux, mais un
Sfeul, faint Avit répondit : Dieu nous garde, fei-
gneur, d’adorer plufieurs dieux ; mais ce Dieu un, en
effence , efl en trois perfonnes : le Fils & le faint Ef-
|p r i t ne font pas d’autres dieux ; mais le même Dieu,
{il commença à lui expliquer la foi catholique , &
■voyant qu’il l’écoutoit paifiblement, il ajouta : G fi