
î 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
eft nôtre foi appuyée iu r l’autorité des évangeliftes
ôc des apôtres, 6c fondée fur la focieté de toutes les
églifes Catholiques du monde : dans laquelle par la
grâce de Dieu tout-puiflant, nous efperons perfe-
verer jufques à la fin de cette vie. Ce mémoire a été
envoyé le douzième des calendes de May par Jan v ie r
deZattare ôc Villatique de Cafés - moyenes, évêques
de Numidie , Bonitace de Foratiane ôc Boniface de
Gratiane, évêques de la province Byzacene. La date
répond au vingtième d’A v r il 484.
A la leéture de cette confeihon de fo i , les Ariens
s’écrièrent, fe plaignant que leurs adverfaires prif-
fentle nom de Catholiques ; & auifi-tôt ils rapportèrent
au ro i, qu’ilsavoient fait du bruit,pour éviter
la conférence. Alors il envoya fecretement par toutes
les provinces un décret, qu’il tenoit tou t prêt : en
yertu duquel, tandis que les évêques étoient à Car-
th a g e , il fit fermer enqn jour toutes les églifes d A-
frique, ôc donna à fes évêques tous les biens des églifes
ôi des évêques Catholiques : appliquant aux Ca tholiques
les peines portées contre lesheretiques,par
les loix des empereurs: Dans cet édit Huneric dit ;
que les évêques Homooufiens étant arrivez à Car-
thage pour la conférence , après y avoir demeuré du
fem s , ont encore obtenu un délai de quelques jours.
Quand ils ont d it , ajoûte-t-il, qu’ils étoient prêts au
combat, nos évêques leur ont propofé qu’ils prou-
vaifent par l’écriture l’Homooufion : ou du moins
qu’ils condamnaflent, ce que plus de mille évêques
aftemblez aux conciles de R im in i ôede Seleucie,ont
.condamne : ils n’en ont voulu rien faire , tournant
fout en fedition,par le moïen du peuple qu’ils avoient
excité; en forte qu’on n’a pû en venir à la diiputc.
Enfuite il leur donne un délai pour mériter le pardon
, jufques au premier de Ju in de la même année
huitième de fon regne ; c’eft-à-dire , 484. l’édit eft
daté du vingt-cinquième de Février.
Après avoir envoyé cet édit, Huneric commanda
de chaftcr hors de Carthage tous les évêques qui y
étoient aftemblez, fans leur laifler ni che val, ni ef-
c la v e , ni habit à changer : mais les dépoüillans de
tout,après leur avoir pris ce qu’ils avoient chez eux. Il
y avoit même défenfe de les loger ni leur fournir des
vivres:fous peine aux contrevenans d’être brulezavec
toute leur maifon. Les évêques ainfi chaflez, refolu-
rentdene point s’éloigner,de peur qu’on ne dît qu’ils
avoient fui la conférence : aufli-bien n’avoient-ils
plus ni églifes ni maifons. Comme ils étoient ainfi.
gemiflans, ôc expofez à l’air autour des murailles de
la v ille : le roi ibrtit par hazard , ôc ils vinrent tous à
lui , en difant : Quel mal avons-nous fait pour être
traitez ainfi ? Si nous fommes aftemblez pour une
conférence , pourquoi nous dépouiller , nous chaf-
fe r , nous faire mourir defaim ôc de froid ? Le roi les
regardant de trav e rs , avant que d’avoir oiii leur remontrance
, fit courir fur eux des cavaliers, qui en
blefterent plufieurs, principalement des plus vieux
ôc des plus foibles.
On leur donna ordre de fe trouver en un lieu
nommé le temple de Mémoire. Là on leur montra
un papier rou lé , ôc on leur dit : Le ro i, quoi qu’irrite
de vôtre défobéïflance, veut toutefois vous bien
traiter. Si vous jurez de faire ce qui eft contenu dans-
ce papier , il vous renvoyera à vos é g life s , ôc à v©s
A n. 434,
VIÏ,
Evêques chaA
n--4,-